Tuesday 2 February 2010

Book 2, chapter 8, paragraph 09

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 115-116]

   Les forces des vendeurs dans la lutte qui doit fixer le prix relatif sont en raison inverse de leur nombre et de leurs besoins. Les besoins des capitalistes, comme nous l’avons vu, ne sont jamais absolus, mais seulement relatifs; tout dépend donc de leur nombre; plus on diminue celui-ci et plus on augmente la force qu’ils peuvent opposer aux acheteurs: mais quoique nous ayons adopté de Canard l’expression purement mathématique de ces forces, leur augmentation morale est réellement plus rapide que la diminution des nombres. Si deux mille négociants disséminés sur un grand État se trouvent réduits à quinze cents, comme ils s’efforceront chacun pour soi de vendre aussi cher qu’ils pourront, ils tendront bien à profiter de cette augmentation de forces, mais ce ne sera qu’en tâtonnant, et d’une manière douteuse; tandis que si la loi les réunit et en forme des corporations, ils connaîtront immédiatement toutes leurs forces, et au lieu de lutter les uns contre les autres pour s’enlever mutuellement des pratiques, ils réuniront leurs efforts, pour les opposer en commun aux acheteurs; aussi toutes les fois qu’on facilite une combinaison entre les marchands, on arrache au consommateur sa dernière sauvegarde, et on le livre à la merci de ses adversaires.

[Translation]

   Powers of sellers in the course of haggling which should determine the relative price are in inverse relation to their number and their needs. The needs of capitalists, as we have seen, are never absolute but only relative. Therefore, everything depends upon their number; the smaller their number, the more power they can exert against purchasers. But, though we have adopted the purely mathematical expression of these powers from Canard, their moral increase is really more rapid than the diminution of numbers. If 2,000 merchants scattered all over a country are found reduced to 1,500, since they will try respectively to sell as dear as they can, they will tend largely to profit from this increase of powers, but by trials and errors and in a sceptical way. On the other hand, if the authority unites them and form corporations of them, they will immediately understand all their powers, and, instead of competing with one another for customers, they will unite their efforts to oppose them in cooperation to purchasers. Thus, whenever combination is promoted among merchants, the consumer is deprived of the last protection, and is left at the mercy of his adversaries.