Wednesday 30 September 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 10

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 338]

   Mais considérons à présent une nation qui a un commerce étranger, et distinguons son revenu national, du revenu des peuples qui commercent avec elle. Si le profit moyen du commerce, à l’intérieur de cette nation, vient à augmenter, son revenu diminue; car c’est le consommateur national qui paye toute cette augmentation, et il ne la paye pas toute à ses compatriotes; le marchand étranger qui fournit en partie à sa consommation partage ce surplus de profit avec le marchand national; l’augmentation des prix, suite de celle du profit du commerce, est donc une calamité pour la nation, comme pour le consommateur.

[Translation]

   But now let us consider a nation who carries on foreign trade, and distinguish her national revenue from the revenue of nations who trade with her. If the average profit of commerce within her country has risen, her revenue diminishes. The reason is that it is the consumer at home that pays for all this increase, and that all he pays does not go to his fellow countrymen. The foreign merchant who provides in part for her consumption shares this surplus profit with the merchant at home. The rise in price, following that in commercial profit, is, therefore, a sort of calamity for the nation as well as for the consumer.

Tuesday 29 September 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 09

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 337-38]

   Si la partie du prix intrinsèque qui paye le salaire vient à diminuer, cet événement peut avoir deux causes, dont l’une sera heureuse, et alors le consommateur ou la nation entière en profitera, l’autre malheureuse, et la nation ne profitera point de la baisse de cette partie du prix. La diminution heureuse proviendra de ce qu’on aura employé moins de travail pour produire le même ouvrage, le pouvoir productif du premier ayant été augmenté par une mécanique plus industrieuse; cette altération occasionnera une diminution dans les prix, dont tout consommateur profitera. Mais la diminution des salaires peut provenir aussi de ce que les capitaux ayant diminué, les capitalistes auront plus d’avantages en traitant avec les ouvriers; alors la réduction de leurs salaires n’en fera aucune dans les prix, les capitalistes en profiteront seuls; une classe de la nation s’engraissera aux dépens d’une autre, sans que le revenu total soit changé; cet événement sera la conséquence d’une calamité nationale, la diminution des capitaux; et il n’entraînera à sa suite qu’un résultat affligeant, la misère des hommes industrieux.

[Translation]

   If that part of the intrinsic price which pays wages has diminished, this event can have two causes. One of them will be happy, and will benefit the consumer or the whole nation. The other will be unhappy, and will not benefit the nation through the fall of this part in price. The happy diminution will derive from a situation where the less amount of labour will be needed for the same work, because the productive powers of labour have been increased due to a more industrious machine. This change will cause a fall in price, from which every consumer will benefit. But the diminution of wages can also derive from a situation where, the capital having diminished, the capitalist will find himself at a more advantage in the process of haggling between him and his labourers. In this case, the reduction of their wages will not change the price, and the capitalist alone will profit from this. A class of the nation will fatten up well at the cost of another class, with the total revenue unchanged. This event will be the consequence of a national calamity, namely the diminution of capital, and will afterwards result only in a misfortune, the misery of industrious men.

Monday 28 September 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 08

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 335-36]

   Supposons d’abord une nation qui n’ait point de commerce étranger; qu’une cause quelconque augmente la proportion des profits chez cette nation, de telle sorte, qu’entrant pour une plus forte part dans le prix intrinsèque, celui-ci en soit élevé; le revenu national ne sera ni augmenté ni diminué; le consommateur ayant perdu tout ce que le marchand aura gagné; mais le gain du marchand sera celui d’un petit nombre d’individus, et la perte sera celle de l’universalité des citoyens, qui sont tous consommateurs, et qui peuvent tous être ou devenir acheteurs de la marchandise dont le prix augmente. Si au contraire le profit moyen du commerce diminue, la perte d’une part sera égale au gain de l’autre; mais la perte, ou plutôt la diminution des profits, n’affectera que quelques marchands; et le gain sera commun à tous les citoyens. Il y a plus; le profit moyen ne diminue presque jamais, que parce que la masse des capitaux a augmenté en sorte que la diminution du revenu proportionnel des capitalistes, est un signe de l’augmentation de leur revenu total; tout comme au contraire, l’accroissement des profit du commerce étant un signe de la diminution des capitaux, ou de leur disproportion avec des besoins croissants, l’augmentation proportionnelle des profits des négociants, doit faire craindre la diminution de leur somme totale (1).

[Translation]

   First of all, suppose that a nation engages in no foreign trade; that a certain cause increases the proportion of profits within the country of this nation so much that, entering in a more part into intrinsic prices, it may raise them. Then the national revenue will not be increased or decreased. The consumer will have lost all the merchant will have gained. Nonetheless, the gain of the merchant will be that of a small number of individuals, and the loss will be that of the universality of citizens, all of whom are consumers and can be or become purchasers of the commodity whose price rises. If, on the contrary, the average profit of commerce falls, the loss on one hand will be equal to the gain on the other hand. But the loss, or rather the diminution of the profit, will only affect some merchants, and the gain will be common to all the citizens. This is not all to say. The average profit falls only because the amount of capital has increased. Accordingly, the decrease of the proportional revenue of capitalists is a sign of the increase of their total revenue. On the contrary, the rise of profits of commerce is a sign of the diminution of capitals, or of their disproportion to the increased needs, and consequently the proportional increase of profits of merchants must lead to the fear of the decrease of their sum total (1).

Sunday 27 September 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 335]

   En suivant toutes les révolutions qui peuvent survenir dans la proportion entre le prix relatif et le prix intrinsèque, nous verrons que, dans tous les cas également, l’intérêt national est le même que l’intérêt du consommateur.

[Translation]

   Following all the revolutions which can take place in the proportion between the relative price and intrinsic price, we see that, equally in all cases, the national interest is the same as the interest of the consumer.

Saturday 26 September 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 334-35]

   Quand le commerce est absolument libre, le prix relatif, qui est celui qu’offre le consommateur, est toujours fondé sur un prix intrinsèque, mais c’est sur le plus bas de ceux qui sont en concurrence. Quand un marchand ne peut pas vendre à son prix intrinsèque, c’est qu’un autre marchand vend à meilleur marché que lui, des marchandises ou semblables aux siennes, ou propres à les remplacer; mais certainement ce second marchand ne vend à plus bas prix, que parce que sa marchandise lui revient moins cher, ou que son prix intrinsèque est moindre pour lui. C’est donc toujours un prix intrinsèque que paye le consommateur, et dans ce prix sont toujours compris, la rente des terres, le profit des capitaux, et le salaire superflu du travail, ou toutes les sources de revenu d’une nation. Le plus bas prix intrinsèque possible est donc le seul qui soit également avantageux, et aux trois classes productives, dont il assure les revenus, et à la nation entière composée de consommateurs, dont il ne dissipe pas les moyens de subsistance.

[Translation]

   When trade is completely free, the relative price, which is that which the consumer offers, is always founded upon an intrinsic price, but it is upon the lowest of those which are in competition. If a merchant cannot sell a commodity at its intrinsic price, it is because another merchant sells some commodity similar to his or capable of replacing his at a lower price than him. But certainly this second merchant sells at a lower price only because his commodity costs him less or because its intrinsic price is lower for him. Therefore, it is always an intrinsic price that the consumer pays, and rent of land, profit of capital, and surplus wages of labour, or all the sources of revenue of a nation are always included in this price. The lowest intrinsic price possible is, therefore, the only one which may be advantageous equally to the three productive classes whom it assures of the revenue, and to the whole nation composed of consumers the means of whose subsistence it does not dissipate.

Friday 25 September 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 05

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 332-34]

   L’intérêt du consommateur est donc d’obtenir les marchandises dont il a besoin au plus bas prix intrinsèque possible, et jamais au-dessous. Il faut remarquer que la même marchandise peut avoir plusieurs prix intrinsèques, selon le lieu, le temps, et les personnes qui l’ont produite. Si un Écossais voulait faire du bon vin dans son pays, il pourrait y réussir, en élevant sa vigne dans des serres chaudes. Il est vrai que ce vin lui coûterait environ cent fois plus qu’à vigneron Bourguignon ou Champenois; voilà donc deux prix intrinsèques, dont l’un est centuple de l’autre. Dix épingliers qui travaillent bien, font au moyen de la division du travail, cinquante mille épingles par jour; un ouvrier qui travaillerait seul, et devrait faire successivement toutes les opérations qu’on répartit d’ordinaire entre plusieurs, en ferait avec peine plus de cent. Le prix intrinsèque des épingles de l’un, serait donc cinquante fois plus élevé que celui de l’autre. Dans un pays où le profit ordinaire d’un capital employé dans une manufacture quelconque est de vingt pour cent, le prix intrinsèque des produits de toute manufacture sera plus élevé que dans celui où il n’est que de huit. Or, l’intérêt du consommateur, est que le marchand le fasse profiter de tous les avantages qu’il peut devoir au climat, au perfectionnement de l’industrie, à l’augmentation des capitaux, et à la division du travail; mais ce n’est point son intérêt de tarir les sources du revenu national, et de ne pas payer son prix intrinsèque à celui qui travaille pour lui meilleur marché que tous les autres.

[Translation]

   It is in the interest of the consumer, therefore, to obtain the commodities he needs at the lowest intrinsic price possible, not below it. You must note that the intrinsic price of one commodity can vary from place to place, from time to time, and from producer to producer. If a Scotsman wanted to make good wine in his country, he could be successful in this by raising vine in greenhouses. Thre is no doubt that this wine would cost him about a hundred times as much as it costs a winemaker in Burgundy or Champagne. Thus, there are two intrinsic prices in this case, where one is a hundred times as high as the other. Ten pin-makers who work well make 50,000 pins a day by means of division of labour. A labourer who work alone and must successively perform all the operations which are usually divided among some labourers, would make barely more than 100. The intrinsic price of pins in one case would be, therefore, 50 times as high as in the other. In the country where the ordinary profit of a capital employed in a common mill is 20%, the intrinsic price of the produce of every mill will be higher than in that where it is only 8%. And yet it is the interest of consumers for the merchant to let them benefit from all the advantages he can derive from the climate, improvement of industry, capital growth, and the division of labour. But it is not in their interest to exhaust the sources of the national revenue and to make a purchase below the intrinsic price from the labourer working for them at a lower cost than any other.

Thursday 24 September 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 332]

   Il ne faut point confondre l’intérêt momentané et particulier d’un consommateur, avec son intérêt constant et général: quoiqu’il puisse trouver son compte à profiter par fois d’une heureuse rencontre, il sait fort bien qu’il n’est point intéressé à faire vendre habituellement les marchandises dont il a besoin, au-dessous de leur prix intrinsèque, car il sent fort bien aussi que si les marchands et les artisans étaient forcés de travailler à perte, ils cesseraient bientôt de travailler, et qu’alors le besoin urgent qu’il éprouverait de leurs productions, le forcerait à leur restituer avec usure le profit illégitime qu’il aurait fait sur eux.

[Translation]

   You must not confuse the temporary and particular interest of the consumer with his constant and general one. Although he can find his pocketbook sometimes profiting from a lucky find, yet he understands well that it is not in his interest to usually purchase needed commodities below their intrinsic price, because he also understands well that if merchants and artisans were forced to labour at a loss they would soon cease to labour, and that in this case the urgent needs for their produce he would feel would force him to give them illegitimate profit with usury, a profit which he would have gained from them.

Wednesday 23 September 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 331-32]

   Quel est-il cet intérêt? La réponse est aussi simple que courte, il est le même que celui du consommateur. Il est étrange que cette réponse n’ait pas été trouvée depuis long-temps. En effet, la nation n’est point composée exclusivement d’artisans, ni de propriétaires de terres, ni de marchands, mais elle ne compte pas un individu qui ne soit un consommateur: on ne conçoit pas qu’on ait pu croire successivement que l’intérêt national était celui tantôt de l’une, tantôt de l’autre des trois premières classes, et qu’on n’ait pas voulu voir qu’il devait nécessairement être celui, non pas d’une classe, mais de l’universalité des citoyens, de cette classe qui les comprend toutes. La seule chose qui puisse excuser cet aveugleraient, c’est qu’on a pu se faire une fausse idée de l’intérêt du consommateur, on a pu croire qu’il n’en avait d’autre que celui d’acheter bon marché, et qu’il s’estimerait heureux, si un marchand lui cédait ses denrées à moitié prix de ce qu’elles lui coûtent.

[Translation]

   What is this interest? The answer is as simple as short; it is the same as that of consumers. It is odd that this answer has been lost sight of for a long time. Indeed, the nation is not exclusively composed of artisans, of landlords, or of merchants, but it includes no individuals but consumers. It is impossible to imagine that people could believe that the national interest is sometimes that of one, sometimes that of another, of the first three classes, and that they would not see that it must necessarily be not that of one class but that of the citizens as a whole, namely of that class inclusive of all of them. The only thing which can account for this ignorance is that they have been allowed to entertain a false idea about the interest of consumers, that is to say, to believe that consumers have no other interest than to purchase at a low price and that they would be thought to be happy if a merchant provided them with staples at half as low a price as the foods cost them.

Tuesday 22 September 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 330-31]

   Il ne faut pas s’étonner si la manie réglementaire a eu presque toujours des effets si ridicules et si déplorables en même temps: on a fait des lois sur le commerce, avant de savoir ce qui convenait au commerce, on a altéré les prix de presque toutes les marchandises qui se mettaient en vente, avant de réfléchir sur l’intérêt qu’avait la nation dans l’altération de ces prix.

[Translation]

   It should not be surprising if the mania for regulation has almost always had some effects at once so ridiculous and so deplorable. Some laws have almost always been enacted before knowing what is good for commerce, and the prices of almost all commodities for sale have been changed before reflecting upon the national interest in the change of these prices.

Monday 21 September 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 330]

« Quand je vois un Gouvernement de l’Europe», disait à l’auteur un membre distingué d’une Législature Américaine, «annoncer par quelque proclamation, ou par le préambule de quelque édit, qu’il veut protéger le commerce, réveiller l’industrie et animer les manufactures, je tremble pour les sujets de ce Gouvernement: ma crainte s’est presque toujours réalisée, et vos chefs en croyant vous protéger, ont presque toujours attenté à la liberté publique, et dissipé la fortune nationale ».

[Translation]

“When I see a government of Europe,” a distinguished member of an American congress said to the author, “announce, by some proclamation or by the preamble of some edict, that it wants to protect commerce, to excite industry, and to animate manufactures, I fear for the subjects of this government. My fear has almost always been realised, and your leaders has almost always been infringing upon the public liberty and wasting the national fortune, believing that they protect you.”

Sunday 20 September 2009

Book 2, chapter 2, foootnote 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 320-21]

(2) Herrenschwand en traitant de la fluctuation des prix, n’a point profité, comme il aurait pu le faire, des lumières de tous ses devanciers. Il considère la valeur d’une quantité d’or ou d’argent, dont le poids et le titre sont déterminés, comme inaltérable, et nécessairement égale à une quantité immuable de travail. (Écon. polit. et mor. Tom. II. p. 80 et 101.) Ainsi donc si l’on découvrait, comme on le fit il y a trois siècles, des mines quatre fois plus abondantes que celles que l’on connait aujourd’hui, et d’où l’extraction de l’or coûtât par conséquent quatre fois moins de travail; le produit de celui d’une journée de ces mineurs, commanderait le travail de quatre jours de tous les autres hommes, ce qui est directement contraire au système même d’Herrenschwand sur l’égalité des échanges. Une autre supposition peut encore mieux faire sentir combien il est inconséquent de supposer cette fixité au prix de l’or. Il n’est nullement impossible que l’on découvre le secret dès alchimistes aujourd’hui qu’on ne le cherche plus; c’est-à-dire, que l’on s’assure que tous les métaux ne sont que les modifications d’un seul élément, et que la chimie apprenne à les imiter. Cette science produirait une moindre merveille en convertissant du fer en or, que celle qu’elle a fait en produisant de l’eau par la combustion du gaz hydrogène; ou en démontrant que le diamant et le charbon sont composés des mêmes principes. Y a-t-il quelqu’un cependant qui puisse croire que dans ce cas le prix de l’or resterait toujours le même, et qu’il ne se proportiannerait pas bientôt au travail dont il serait le fruit? Il n’y a pour les effets aucune différence entre la découverte de ce secret dangereux, et celle d’une mine d’or fort abondante. Aussi vouloir que les Gouvernements fassent désormais du poids et du titre de l’or un étalon inaltérable, qui serve dans tous les temps à reconnaître le prix réel des choses, et à régler l’économie nationale (Tom. II. p. 153. et 302.) c’est s’attache comme à un ancre au roseau arraché que la vague emporte, c’est nous rappeler ces matelots, qui, forcés par la tempête de jeter à la nier les marchandises qui formaient leur cargaison, pour alléger le navire, jugèrent convenable de laisser un signe à l’endroit où ils les abandonnaient, pour pouvoir les repêcher dans un temps plus calme, et firent dans ce but une entaille au vaisseau qui les portait, afin de reconnaître sur le pont la place précise d’ou ils les avaient jetées à la mer.

[Translation]

Dealing with the fluctuation of prices, Herrenschwand has not benefited from insights of all his precursors as he could have. He considers the value of a quantity of gold or silver, whose weight and fineness are determined, as invariable and necessarily equal to a fixed quantity of labour (De l’économie politique et morale de l’espèce humaine, vol. 2., pp. 80 & 101). Therefore, if new mines, which would be four times as abundant as those known today and where the extraction of gold would consequently cost a quarter as much labour, were discovered as three centuries ago, the produce of one day of labour by these miners would command four days of labour by any one else. This conclusion is directly contrary even to the system of Herrenschwand regarding equality of exchanges. Another supposition can lead to a much better understanding of how absurd it is to suppose this invariability of the price of gold. It is not impossible at all that you reproduce the secret of alchemists today, without looking for it any longer; namely that you are sure that all metals are only variants of a single element, and that chemistry teach you how to imitate alchemists. This science would produce a smaller wonder by converting iron into gold, than it has produced by making water from combustion of hydrogen gas or by demonstrating that diamond and carbon are composed of the same elements. However, can anyone believe that in this case the price of gold would always remain the same and would soon be out of proportion to the labour expended upon it? There is no difference in effect between the reproduction of that dangerous secret and the discovery of an extremely abundant mine of gold. Therefore, if you propose that the governments should now make a weight and a fineness of gold the invariable standard, which always serves to recognise the real price of things and to regulate the national economy (vol. 2, pp. 153 & 302), the proposal is only anchored to an uprooted reed washed by waves. This is to remind us of those sailors, who, forced by a storm to throw their cargo of commodities, to make their ship lighter, thought it a good idea to leave a sign in the place where they abandoned it, so that they could retrieve it in the more calm time, and, for that purpose, notched the ship carrying it, in order to recognise on the deck the precise place where they had thrown it to the sea.

Saturday 19 September 2009

Book 2, chapter 2, footnote 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 307]

A Greek citation from Homer's Iliad
.

[Translation]

I cannot read Greek.

Friday 18 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 25

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 328-29]

   Ce n’est pas seulement en nous comparant avec les Indes que nous pouvons trouver une grande différence entre le prix réel, et le prix numérique; l’or et l’argent renchérissent en s’éloignant de leur source, et il y a à peine deux pays où leur valeur soit la même. Ces différences pour les négociants sont une recherche oiseuse; il leur importe peu de savoir si la marchandise est plus chère, ou si c’est l’argent qui est moins cher dans un pays que dans un autre: dès qu’ils trouvent dans les prix numériques une différence suffisante pour compenser les ports et leur assurer leur profit, ils font passer les marchandises dans les pays où ils peuvent les échanger contre le plus d’argent, et augmentent ainsi pour les consommateurs les moyens de les obtenir; ils deminuent leur prix relatif, ils épargnent à la société la dépense d’une partie de son revenu, en vendant meilleur marché, tandis qu’ils lui en procurent d’autre part un nouveau dans le profit qu’ils font eux-mêmes. C’est ainsi que tous les hommes tendent sans cesse, en recherchant leur intérêt propre, à servir l’intérêt national.

[Translation]

   Not only by comparing us to India can we find a wide difference between the real price and the numismatic price. Gold and silver appreciate at a long distance from their source, and there are hardly two countries where their value is the same. Research into these differences is of no use for merchants; it hardly matters for them to know whether the commodity is more dear, or money is less dear, in a country than in another. As soon as they find in the numismatic price a sufficient difference to compensate for the surcharges and to assure them of profit, they send the commodities to the countries where they can exchange them for the most money, and increase also the means for consumers to obtain them. They lower their relative price; and they save the society the expenditure of a part of its revenue on one hand, by selling at a lower price, while they procure the society a new portion of revenue in the form of profit they themselves gain, on the other hand. Thus all the human beings tend to incessantly serve the national interest by pursuing their own interest.

Thursday 17 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 24

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 327-28]

   La rareté des métaux précieux a fait adopter aux Indiens l’usage des cauris ou petits coquillages des Maldives, en place de petite monnaie; ce qui ne laisse pas que de paraître étrange dans des pays aussi riches et aussi anciennement policés que le Bengale et l’Indostan; mais ce n’était point assez de diviser une roupie en cinquante sous, pour l’usage de gens qui devaient acheter avec elle pendant cinquante jours leur nourriture; il fallut donc l’estimer égale à 2400 cauris. Cependant si la nature n’avait pas fait tous les frais du coin de ce coquillage, il est peu probable qu’aucun Souverain eût battu des espèces d’aussi peu de valeur. Les cauris sont la monnaie courante du Mogol, du Bengale, et du Boutan, comme aussi de l’intérieur de l’Afrique, et de la Guinée.

[Translation]

   The rarity of precious metals made the Indians adopt use of cowries or small shells from the Maldives, instead of small money. This certainly sounds strange in a country as rich and once civilised as Bengal and Hindustan. But it was not enough to divide one rupee into 50 pieces, for the use of men who with one rupee should purchase their provisions for 50 days. It was thus necessary to estimate it equal to 2400 cowries. However, if the nature had not covered all the costs of inscription of these shells, probably no sovereign would have made coins of so little value. Cowries are money in currency in Mongol, Bengal and Bhutan, as well as in the inland of Africa and Guinea.

Wednesday 16 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 23

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 326-27]

   La proportion entre le prix numérique et le prix réel, change non-seulement avec les temps, mais aussi avec les lieux. Au Bengale, par exemple, la nourriture d’un journalier ne lui coûte pas plus de cinq centimes par jour; (Turner, Voyage au Thibet et au Boutan, Vol. I. Chap. II.) dans plusieurs Provinces de France elle lui coûte un franc; lors donc qu’un Indien donne d’une marchandise quelconque, une roupie, ou deux livres dix sols en argent, son prix réel pour lui est de cinquante journées de travail, et son prix réel pour le Français n’équivaut qu’à deux journées et demie, au cas que le prix numérique fut le même pour l’un et pour l’autre. Cette proportion entre le prix du travail et celui de l’argent dans l’Inde, étant si différente de la nôtre, on ne peut y porter aucune marchandise sur laquelle il y ait autant de profit à faire que sur l’argent, car le négociant qui n’a besoin de s’occuper que du prix numérique pour ses spéculations, doit trouver que tout s’achète et se vend bon marché dans un pays où l’argent est si cher.

[Translation]

   The proportion between the numismatic price and real price varies not only from time to time but also from place to place. In Bengal, for example, the provisions of a day labourer cost him no more than five centimes a day (Turner, Reisen nach Butan und Tibet, vol. 1, chap. 2); in several provinces of France they cost him one franc. Therefore, when an Indian buys a certain commodity for one rupee, namely 2 livres 50 centimes in specie, its real price for him is for 50 days of labour, and its real price for the French is only for 2 days and a half of labour, if the numismatic price is the same in India and in France. Since this proportion between the price of labour and that of money in India is so different from ours, you cannot carry any commodity upon which there is as much profit to make as upon money, because the merchant who takes only interest in numismatic prices for his speculations should find that every thing is purchased and sold at a low price in a country where money is so dear.

Tuesday 15 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 22

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 325-26]

   Comme en se perfectionnant, l’agriculture tend à produire les mêmes effets avec moins de moyens, il en devrait résulter l’avilissement du prix du blé et des autres denrées, que l’industrie humaine arrache à la terre: il est pourtant probable que cet effet est compensé en grande partie pour le blé, par d’autres causes qui agissent en sens contraire, telles que l’augmentation de la rente foncière, et celle de la consommation, qui sont des suites de l’accroissement de population et de richesses. En prenant un long période, cet étalon n’est probablement pas très défectueux, quoiqu’il le soit lorsqu’on en prend un court, à cause de l’incertitude et de l’inégalité des récoltes. Son grand avantage est d’avoir un rapport fixe avec le salaire nécessaire; mais ce rapport s’est altéré quelquefois, et peut s’altérer encore plus. En France, en Angleterre, et en Allemagne, la substitution des pommes-de-terre au blé, dans la cuisine du pauvre, a réduit considérablement, pour toute la saison de leur durée, les besoins du journalier. En Italie, la farine de blé de Turquie, et celle de châtaignes, qui coûtent la moitié moins que celle de froment, excluent presqu’absolument cette dernière de la nourriture de l’homme de travail, en sorte que lorsque le prix du blé est le même en Angleterre qu’en Toscane, le salaire nécessaire est presque de moitié moins fort dans ce dernier pays. Le comte de Rumford en appliquant la chimie à l’art de la cuisine, et en augmentant les pouvoirs nutritifs de chaque aliment, nous fait entrevoir qu’il existe un nouveau moyen de diminuer le salaire nécessaire, et de changer la proportion entre la valeur du blé et celle du travail.

[Translation]

   Since agriculture in improvement tends to produce the same effects at a smaller cost, it should result in a fall in price of corn and other provisions that human industry reaps from the earth. It is nevertheless probable that this effect is offset for the most part for corn by other effects which act in the opposite direction, such as the increase of land rent and that of consumption, which follows from the growth of population and wealth. Taking a long time, this standard is probably not so defective, though it is defective when one takes a short time, because of uncertainty and inequality of the harvest. Its great advantage is to have a consistent relation with the necessary wages. But this relation has sometimes changed itself, and can change itself much more. In France, England, and Germany, the substitution of potatoes for wheat in meals of the poor has enormously reduced the needs of the day labourer for all the season of potatoes. In Italy, flour of wheat from Turkey and that of chestnuts, which cost half as much as that of high quality wheat, almost completely exclude the latter as provisions of the labourer, so that, when the price of wheat is the same in England and Tuscany, the necessary wages are almost half as high in the latter country. The Count of Rumford, by applying chemistry to the art of cuisine and by increasing nutritive powers of each meal, makes us understand that there is a new means to diminish the necessary wages and to change the proportion between the value of corn and that of labour.

Monday 14 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 21

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 324-25]

    Il y a dans la détermination de ce qui est nécessaire à la vie, une certaine latitude qui rend difficile, même dans son propre pays et son propre temps, de tracer la ligne de démarcation entre le salaire nécessaire et le superflu; aussi le serait-il bien davantage d’en faire des tables pour des pays ou des temps éloignés, mais la principale dépense du pauvre étant celle de sa nourriture, le salaire nécessaire doit toujours être proportionné au prix de l’aliment qui sert de fondement à tous ses repas, et dont l’usage est le plus général: le blé pour l’Europe et le riz pour l’Inde peuvent donc servir de terme de comparaison, quand on veut mesurer la valeur relative de l’argent.

[Translation]

   In determination of what is necessary for life, you have a certain degree of freedom which, even in your own country and time, makes it difficult to draw the line between the necessary and the surplus wages. Therefore, it would be far more difficult to make some tables for distant countries and times. But, since the principal expenditure of the poor is for provisions, the necessary wages should always be proportional to the price of provisions which are fundamental to all his meals, and whose consumption is the most general. Corn for Europe and rice for India can, therefore, serve as term of comparison, when one wants to measure the relative value of money.

Sunday 13 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 20

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 323-24]

   Le salaire total des ouvriers, comprenant le nécessaire et le superflu, est réglé en général sur cette moyenne. L’on ne le voit point en effet s’élever en hiver lorsque le besoin de combustible rend nécessaire une plus grande dépense, ni même pour l’ordinaire dans les années de disette, lorsque la même quantité de denrées coûte plus à l’ouvrier; c’est que dans les mauvaises saisons et les mauvaises années, le superflu ou le revenu de l’ouvrier diminue, à mesure qu’il a besoin de plus de choses; il consacre moins à ses jouissances, lorsqu’il lui faut davantage pour sa subsistance; mais dans ce cas-là, comme dans tous les autres, l’augmentation du salaire nécessaire proportionnellement à son produit, cause une diminution dans les revenus de la nation.

[Translation]

   The total wages of labourers, including the necessary and surplus, are generally regulated by this average. You do not, in fact, see it soar in the winter, when the need for fuel makes a larger expenditure necessary, nor do you see it remain the same for the ordinary labourer in the year of famine, when the same quantity of provisions costs the labourer more. In the bad seasons and the bad years, the surplus or the revenue of the labourer diminishes as he needs more. He allotted less for enjoyments, when more is necessary for his subsistence. But in this case, as in any other case, the increase of the necessary wages in proportion to his produce causes a fall in the revenue of the nation.

Saturday 12 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 19

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 322-23]

   Premièrement si c’est le salaire nécessaire que nous prenons pour terme de comparaison, il faut observer qu’il n’est point le même dans un jour d’été que dans un jour d’hiver, car il faut au journalier pour ce dernier, plus de combustible et de meilleurs habits; aussi une partie de ce qui paraît être en été son salaire superflu, est-elle destinée compenser en hiver l’augmentation de son salaire nécessaire: ce n’est donc pas sa consommation d’un jour, mais sa consommation d’une année, qu’on doit considérer, pour établir son salaire nécessaire. Cette dernière quantité est à peu près toujours la même, mais elle augmente ou diminue réellement de prix, suivant les bonnes ou mauvaises récoltes. Ce n’est point l’argent qui change de valeur, c’est la denrée elle-même, dont le prix, soit intrinsèque soit relatif, s’abaisse ou s’élève, selon que la moisson est abondante ou ne l’est pas. Lors donc que l’on veut connaître les variations du prix de l’argent, on ne le peut qu’en faisant abstraction de celles du prix de la denrée, et en prenant pour cela un terme assez long, pour que les mauvaises années étant compensées par les bonnes, on obtienne un rapport moyen, entre les productions et le travail auquel elles sont dues.

[Translation]

   First of all, if we take the necessary wages as term of comparison, it should be noted that they are not the same in the summer as in the winter, because more fuel and better clothes are necessary for the day labourer in the winter. Therefore, a part of what seems to be his surplus wages in the summer is allocated for compensation for increase of his necessary wages in the winter. Thus it is not his consumption in a day but his consumption in a year that one must consider to determine his necessary wages. The amount of necessary wages is almost always the same, but it actually rises or falls in price, depending upon the good or bad harvest. It is not money but provisions that change in value, whose price, intrinsic or relative, falls or rises, according as the crop is abundant or not. Therefore, when one wants to know the variation of the price of money, he can do it only by leaving out of consideration that of the price of provisions, and by taking such a long period for that, that, the good years offsetting the bad ones, he could obtain an average relation between the productions and the labour expended upon them.

Friday 11 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 18

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 322]

   Le salaire nécessaire, et le prix de la nourriture du pauvre, d’après lequel il se détermine, paraissent être les choses dont le prix réel change le moins dans un long espace de temps; aussi n’est-ce qu’en comparant leur prix numérique à des époques éloignées, qu’on est parvenu à se former des idées un peu précises sur la fluctuation dû prix de l’argent, et sur le prix réel des marchandises qu’il sert à acheter ou à vendre. Mais puisque nous sommes réduits à nous servir un étalon imparfait, il convient de connaître ses défauts, afin de nous tenir en garde contre les erreurs qu’il pourrait occasionner.

[Translation]

   The necessary wages, and the price of the provisions of the poor according to which they are determined, seem to be subject to the least variation in the long run. Therefore, it is only by comparing their numismatic price at some distant periods that one has come to entertain a somewhat precise ideas about the fluctuation of the price of money [silver] and about the real price of commodities money helps to buy or sell. But, since we cannot but use the imperfect standard, it is convenient to understand its faults, to be on your guard against errors it could lead to.

Thursday 10 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 17

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 321-22]

   Désespérant de trouver une mesure invariable, ceux qui ont traité de l’économie politique, ont cherché à se rapprocher du but qu’ils ne pouvaient atteindre, et à faire choix de la valeur la moins sujette à des variations afin qu’elle leur servît, si non à mesurer le prix des métaux précieux, du moins à reconnaître ses fluctuations.

[Translation]

   Since it is hopeless to discover an invariable measure, those who have dealt with political economy have attempted to approximate the object they could not reach, and to choose something of value which is subject to the least variation, in order that it may help them, if not to measure the price of precious metals, at least to recognise its fluctuations.

Wednesday 9 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 16

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 319-20]

   Tout ce à quoi les hommes attachent de la valeur étant le fruit de leurs labeurs, doit avoir un prix réel très différent selon les circonstances. L’augmentation des capitaux, et les progrès de l’industrie, permettent ainsi que nous l’avons vu, d’obtenir des produits supérieurs avec moins de travaux et de sacrifices. Le prix soit intrinsèque, soit relatif, de toutes les productions humaines, doit donc s’altérer avec les progrès de la société: ces deux causes de variation s’étendent depuis les métaux précieux, jusqu’aux denrées nécessaires à la subsistance; d’une part il peut devenir plus facile, soit d’extraire l’or de la mine soit de fertiliser les champs, et le prix intrinsèque tant des métaux que du blé s’abaissera: de l’autre on conçoit la possibilité de substituer à l’or, un autre métal pour les arts, un autre signe pour le commerce, et au blé une autre nourriture, alors le prix relatif de ces deux productions s’abaissera, quand encore leur prix intrinsèque resterait le même. Entre toutes les valeurs qui circulent dans le commerce, il n’en est donc aucune de stable, aucune de fixe, aucune qui puisse servir d’étalon pour mesurer toutes les autres (2).

[Translation]

   Everything to which man attaches some value, being the fruitage of his toil, must have a real price wide different according to circumstances. The growth of capital and the progress of industry make it possible, as we have seen, to obtain more produce with less labour and sacrifice. The price, whether intrinsic or relative, of every piece of the human produce must, therefore, fall with the progress of society. These two causes of variation extend from precious metals to necessaries for subsistence. On one hand, it can become easier both to extract gold from mines and to fertilise fields, and both the intrinsic price of metals and that of corn will fall. On the other hand, it can become possible to substitute for gold another sort of metal for arts and another sign for commerce, and for corn another sort of food, and then the relative price of these two produced will fall, even though their intrinsic price might remain the same. Nothing valuable circulating in commerce is, therefore, stable, fixed, or can serve as the standard by which to measure everything else (2).

Tuesday 8 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 318]

   De plus le salaire, comme nous l’avons vu, varie avec l’état de prospérité de la société: plus les capitaux destinés à alimenter l’industrie s’accroissent, plus les salaires s’élèvent: il faut pour déterminer les ouvriers au travail, non-seulement leur distribuer un plus grand nombre de pièces de monnaie, mais leur assurer réellement une augmentation d’aisance et de jouissances; accroître le prix réel, aussi bien que le prix numérique du travail.

[Translation]

   Moreover, as we have seen, wages vary with the state of prosperity of society. The more capital is destined for excitement of industry, the higher wages are. To determine labourers to work, it is necessary not only to distribute a larger amount of money to them, but to really assure them of more comfort and enjoyment; to assure them of higher real price as well as higher numismatic price of labour.

Monday 7 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 14

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 317-18]

   Le prix numérique désigne le nombre ou le poids des espèces courantes, contre lesquelles une marchandise peut être échangée; le prix réel exprime le sacrifice que fait actuellement celui qui l’achète. Nous avons bien une manière de mesurer ce sacrifice dans la pensée, mais elle est inutile à la pratique, puisqu’elle ne peut être représentée par des nombres; c’est en l’évaluant d’après la seule base qui soit uniforme et immuable dans tous les temps et dans tous les lieux, savoir le rapport entre la marchandise vendue, et le nombre de journées de son propre travail, qu’un journalier donnerait pour l’acheter. Des quantités égales de travail sont toujours d’une égale valeur pour celui qui les fait, il sacrifie toujours une égale portion de ses aises, de sa liberté, et de son contentement; mais ces quantités égales pour lui, ne le sont point pour celui qui les paye, car avec un égal emploi de forces, deux ouvriers d’habileté différente, ne font point deux quantités d’ouvrage égales, ni en somme, ni en valeur. Le sacrifice du journalier pourrait donc bien servir d’étalon à la mesure de la valeur de l’argent, s’il était possible de l’exprimer par des nombres, mais le salaire qui représente ce sacrifice n’est point propre à cet usage.

[Translation]

   The numismatic price represents the number or the weight of current coins, against which a commodity can be exchanged. The real price represents the sacrifice made at the moment by the purchaser of it. It is true that we have a way to measure this sacrifice in mind, but it is useless in practice because it cannot be represented by the number. This way is by evaluating it against the only standard which would be uniform and immutable every where and every time, namely the relation between the sold commodity and the number of the days of his own labour, which a day labourer would give in order to purchase it. The same quantity of labour is always of equal value for the person who performs it, and he always sacrifices an equal portion of his comfort, liberty, and satisfaction. But this quantity equal for him is not equal for the payer for it, because, with an equal employment of powers, two labourers different in ability do not perform an equal quantity of labour either in amount or in value. The sacrifice of the day labourer could, therefore, serve as standard in measure of value of money were it possible to express it by the number, but the wages which represent this sacrifice is not proper for this use.

Sunday 6 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 13

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 316-17]

   Nous sommes tellement accoutumés à ne nous faire une idée du prix, que par son rapport avec l’argent, ou plutôt avec la valeur au moyen de laquelle se tiennent les comptes, nommée numéraire, que nous ne pouvons presque pas concevoir un prix qui ne soit pas numérique. Dès que l’on reconnaît cependant que les nombres qui l’expriment ne désignent pas toujours la même chose, il faut bien chercher à connaître, outre le prix numérique, le prix réel des objets.

[Translation]

   We are so accustomed to entertaining an idea of price only in terms of its relation with money, or rather with the value by means of which we keep accounts, called specie, that we can hardly conceive a price which is not numismatic. As soon as one recognises that the numbers which express it do not always represent the same thing, however, he must try to know the real price of objects, in addition to the numismatic price.

Saturday 5 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 12

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 316]

   Il faudrait pour cela que l’on reconnût une chose sur la terre dont la valeur réelle fut invariablement la même; en sorte qu’en la comparant ensuite avec le prix de l’argent, on pût décider immédiatement que l’argent serait bon marché, quand on en donnerait beaucoup pour cette chose, qu’il serait cher, quand on en donnerait peu. Mais de même que la valeur de l’argent considéré en lui-même peut varier, la valeur de tout ce qu’il achète peut varier aussi, et par d’autres causes; en sorte qu’on ne peut décider qu’imparfaitement, lorsqu’avec le temps les conditions d’une vente varient, si c’est la chose achetée, ou celle avec laquelle on achète, dont le prix s’est altéré.

[Translation]

    This would require that we should adopt a thing on the earth whose real value remain so invariable that subsequent comparison of it to the price of money may lead to the immediate decision that money would be low if people gave much money for this or that money would be high if they gave little. But it is not only in the way the value of money considered as such can vary but in other ways that the value of all things it buys can vary, so that it is possible only to decide imperfectly whether it is the purchased thing or that for which it is purchased that has changed in price, because market conditions vary as time goes by.

Friday 4 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 316]

    Il serait fort à désirer que l’on possédât une mesure commune, qui toujours invariable, servît si non à faciliter les échanges, du moins à rectifier la valeur du numéraire qui sert à les faire.

[Translation]

   It would be desirable that we should possess a common measure which, always invariable, would help, if not to facilitate exchanges, at least to rectify the value of specie which helps to facilitate exchanges.

Thursday 3 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 10

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 315-16]

   L’embarras attaché à cette comparaison est encore augmenté par la fraude que presque tous les Gouvernements soit de l’Europe soit de l’antiquité ont mis en usage pour se dispenser de payer leurs dettes. Ils ont conservé le même nom aux espèces, en altérant leur valeur réelle, leur poids, ou leur degré de finesse. Dans toute l’Europe la monnaie courante était originairement une livre de poids d’argent; en dépréciant les espèces on a continué à les appeler des livres; quoique en Angleterre, où la monnaie a subi le moins de ces variations, la livre actuelle ne pèse que le tiers de la livre ancienne, et quoique dans le Duché de Parme, où elle en a subi le plus, la livre actuelle ne pèse que la trois centième partie de ce qu’elle pesait originairement. Lors donc que l’on veut comparer les prix en numéraire de deux époques différentes, il faut d’abord rectifier l’erreur que cause la confusion des noms, en déterminant le poids des espèces dans un temps donné, puis rectifier la seconde erreur qu’occasionne le changement dans la valeur des métaux, en déterminant celle que leur donnait à cette époque le rapport de leur masse, avec la masse de la richesse mobilière.

[Translation]

   The difficulty with this comparison is all the more thanks to the fraud all governments (in the modern Europe or in the ancient) have practiced in order to evade repaying their debts. They have conserved the same name of coins, altering their real value, their weight, or their degree of fineness. All over Europe, current money was originally one pound in weight of silver. Coins, even though depreciated, continued to be called pounds, though in England, where money has suffered the least variations, the pound at present weighs only a third as much as in the past, and though in the Duchy of Parma, where money has suffered the most, the pound at present weighs only a three hundredth as much as did it originally. Therefore, when you mean to compare prices in terms of specie of two different periods, you must at first rectify the error caused by confusion of names, by determining the weight of coins at a given time, and moreover rectify the second error caused by variation of the value of metals, by determining what variation the relation of their mass to the mass of the movable wealth gave them in this period.

Wednesday 2 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 09

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 314]

   Comme il est reconnu que l’or et l’argent avaient en 1750 la même valeur qu’en 1650, les mêmes marchandises qui comparées avec ces métaux, s’échangeaient en 1750 contre un poids plus grand ou moindre, avaient réellement augmenté ou diminué de valeur; soit que le premier effet eût été produit par la multiplication des impôts, ou le second par le perfectionnement des arts: tandis que la valeur de l’or et de l’argent étant réduite au moins au quart de ce qu’elle était il y a quatre siècles, les marchandises qui s’échangent aujourd’hui contre quatre fois le poids de métal contre lequel elles s’échangeaient alors, peuvent cependant n’avoir pas changé de prix: en comparant des temps éloignés, l’or et l’argent ne sont donc plus une mesure commune et exacte de valeurs différentes.

[Translation]

   As it is recognised that gold and silver were of as much value in 1750 as in 1650, the same commodities compared with these metals were exchanged in 1750 for a larger or smaller weight, and had really risen or fallen in value, whether the first effect had been produced by a tax increase or the second by improvement of arts. On the other hand, as the value of gold and silver is reduced at least to a quarter as much as four centuries ago, the commodities which are exchanged today for four times the weight of metal for which they were exchanged then can remain unchanged in price. Comparing distant times, therefore, gold and silver are no longer a common and accurate measure of different things of value.

Tuesday 1 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 08

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 312-14]

   Nous avons vu Liv. I. Chap. v. que la valeur du numéraire ne dépend nullement de son poids ou de son volume, mais du rapport qui existe entre la totalité des métaux précieux, et la totalité des richesses du monde commerçant; que la valeur totale du numéraire ne changeant point, la valeur de chacune de ses parties augmente ou diminue en raison inverse de leur nombre; que pour que la valeur de ces parties demeure la même, et exprime avec justesse celle des marchandises qui leur sont comparées, il faut que la somme des métaux produite annuellement par les mines soit égale à la somme qui en est annuellement consommée; qu’enfin cet équilibre avait été détruit pendant les siècles qui précédèrent la découverte de l’Amérique, et pendant le siècle qui la suivit: dans la première période les mines ne suffisaient plus à la consommation des métaux, toutes celles du monde alors connu étant pauvres et mal exploitées, en sorte que le prix de l’or ou de l’argent, comparativement au prix des fruits du travail, allait toujours en augmentant. Dans la seconde période au contraire, les mines d’Amérique versèrent dans la circulation beaucoup plus d’or et d’argent que la consommation n’en put soustraire, en sorte que la valeur des métaux précieux baissa rapidement dans tout l’Univers. Adam Smith a démontré (Liv. I. Chap. XI. p. 3.e) que l’équilibre entre leur production et leur consommation s’était rétabli dans les XVII.e et XVIII.e siècles. Quelques économistes pensent qu’il s’est altéré de nouveau à la fin du dernier; nous n’avons pas de données suffisantes pour décider cette question.

[Translation]

   We have in book 1, chapter 5 seen the following; first of all, that the value of specie does not depend upon its weight or volume, but upon the relation which exists between the total amount of precious metals and that of the wealth of the commercial world; secondly, that, with the total value of specie unchanged, the value of each of its divisions increases or decrease at the inverse rate of their number; thirdly, that, for the value of these parts to remain the same and to justly represent that of commodities which are compared to them, it is necessary that the sum of metals annually produced from the mines should be equal to the sum of those annually consumed; finally, that this equilibrium had been disturbed for some centuries preceding the discovery of America, and for the century following it. In the first period the mines were no longer sufficient for consumption of metals, and all mines all over the world then known were so poor and insufficiently exploited that the price of gold or silver gradually rose in comparison to the price of the fruits of labour. In the second period, on the contrary, mines in America poured more gold and silver into circulation than the consumption could take out of circulation, so that the value of precious metals rapidly fell all over the world. Adam Smith demonstrated (book 1, chapter 11, p. 3) that the equilibrium between their production and consumption was recovered in the 17th and 18th centuries. Some economists think that it was disturbed again in the end of the last century. We have not had enough data to decide this question.