Monday 18 October 2010

Book 3, chapter 7, paragraph 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 333-334]

   Il est nécessaire avant toute chose d’amener ceux-ci à éclaircir une question, sur laquelle ils ne sont point d’accord avec eux-mêmes. Les Colonies font-elles, ou ne font-elles pas partie de l’Empire qui les a fondées? leur avantage doit-il être considéré comme le sien, ou au contraire le mal des unes peut-il être le bien des autres? Les négociants qui sont les auteurs de ce système, et qui se sont occupés beaucoup plus d’obtenir des lois pour le soutenir, que de faire des livres pour le défendre, n’ont point été appelés à mettre beaucoup d’ensemble dans leurs raisonnements. Lorsqu’en partant de leurs principes, on leur a fait observer, que la balance du commerce entre la mère patrie et quelques-unes de ses Colonies était toujours défavorable à la première; ils ont répondu que cette objection était sans force, puisque les Colonies faisant partie de l’État, il ne s’appauvrissait point lorsque ses richesses passaient d’une partie de son territoire dans l’autre (1); lorsqu’ensuite on leur a fait observer, que toutes les faveurs qu’ils demandaient étaient onéreuses pour le commerce et l’industrie des Colonies; celles-ci ont cessé à leurs yeux de faire partie de l’État, et ils n’ont plus vu d’inconvénient à s’enrichir à leurs dépens.

[Translation]

    It is necessary in the first place to induce the advocates to answer a question, in which they are not of one accord. Are colonies part of the Empire which has founded them or not?; should their advantage be considered as its own right, or, on the contrary, can the loss incurred by some of them be made up for by the gain accruing to others? The merchants who are the authors of this system, and who have been much more devoted to pursuit for enactment to support this than to writing books to defend it, have never been called on to organise their reasoning. In regard to their principles, directed to observe that the balance of trade between the home country and some of her colonies has always been unfavourable to the former, they have responded that this objection is powerless because, the colo¬nies being part of the state, she would be not impoverished at all if her wealth passed from one part to another (1). And then, directed to observe, in turn, that all preferential treatments that they have demanded are detrimental to trade and industry in the colonies, they have averred that the colonies are no part of the state, and have found no inconvenience any longer in becoming richer at the cost of the colonies.