Monday 16 August 2010

Book 3, chapter 4, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 269-273]

   Mais l’on ne peut, ce me semble, se dispenser d’apporter quelque modification à la partie de nos lois, qui regarde la conscription militaire (4). Le travail étant souvent la seule propriété de l’ouvrier; c’est aussi là seule qu’il puisse aliéner, soit en échange contre l’instruction, soit pour se procurer ce dont il a besoin dans ses maladies, ou lorsqu’il forme un nouvel établissement. La loi qui annule tous ses engagements lorsqu’il parvient à l’âge de vingt ans, pour l’envoyer aux armées, détruit nécessairement toute confiance de la part des maîtres, et les dégoûte absolument de consacrer leurs capitaux et leurs peines à former ou établir des ouvriers, qui leur seront enlevés. Je n’entreprendrai point d’indiquer quelle autre marche l’on pourrait suivre, mais je me contenterai de faire des vœux pour que le retour de la paix fasse naître une législation moins rigoureuse sur les enrôlements forcés.

[Translation]

   However, it seems to me that one cannot dare to carry some modification to the part of our laws which concerns the military conscription (4). As labour is often the only property for a labourer, this is also all that he can alienate, be it in exchange for instruction, or for what he needs when he catches his diseases, or forms a new establishment. The law which cancels all his commitments when he reaches the age of twenty, to send him to the army, destroys by necessity all confidence on the part of masters, and discourages them completely from devoting their capitals and pains to training or establishing labourers, of whom they will be deprived. I will not dare to imply what other footsteps we could follow in, but will content myself to hoping that the return to peace will give birth to legislation less rigorous with the forced enrolments.