Friday 4 December 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 25

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 57-58]

   La taxe sur les consommations est parfaitement égale, ou plutôt la seule inégalité dont on puisse l’accuser est fondée sur la justice. Chaque citoyen doit contribuer au maintien de l’ordre social en raison des avantages qu’il dérive de cet ordre; au lieu de prendre ses revenus, qui sont toujours très difficiles à atteindre, pour établir cette proportion, on prend dans ce cas-ci ses dépenses, que l’on peut à bon droit regarder comme leur étant égales. S’il est des citoyens qui dépensent plus qu’ils n’ont de revenu, il est juste et convenable de leur faire payer plus que leur quotepart, pour les punis d’une dissipation si contraire aux intérêts nationaux, et qui tend à détruire le capital lequel seul communique de l’activité à l’industrie; s’il y a d’autre part des individus qui dépensent moins que leur revenu, il est également juste et convenable de les encourager à une économie, qui tend bien plus à l’avantage de la nation qu’au leur propre, qui crée un fonds lequel donnera du travail aux pauvres, lorsqu’eux-mêmes n’existeront plus pour jouir de ses fruits; on peut donc les affranchir de l’impôt sur la partie de leur revenu qu’ils accumulent au lieu de la dissiper. Une taxe proportionnée aux dépenses, est donc plus juste et plus politique encore, qu’une taxe proportionnée aux revenus.

[Translation]

   The tax upon consumption is perfectly equal; or rather, the only inequality of which you can accuse it is founded upon justice. Each citizen should contribute to the maintenance of the social order in proportion to the advantages he derives from this order. For the purpose of determining this proportion, instead of taking his revenue, which is always very difficult to know, one takes his expenditure in this case, which can justly be regarded as equal to his revenue. If there are some citizens who spend more than their revenue, it is just and adequate to make them pay more than their share, in order to punish them for dissipation which is very harmful to the national interests, and which tends to destroy the capital which alone brings activity into industry. If there are some individuals, on the other hand, who spend less than their revenue, it is also just and adequate to encourage them to make economy, which tends to contribute much more largely to the advantage of the nation than to their own advantage, and which creates a stock which will give some employments to the poor, when they themselves will no longer exist for enjoyment of its fruits. They can be thus released from the tax upon that part of their revenue which they accumulate instead of wasting. A tax proportional to expenditure are, therefore, even more just and politic, than a tax proportional to revenue.