Saturday 7 March 2009

Book 1, chapter 4, paragraph 17

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 92-94]

   La classe qui n’a point de revenus peut se diviser en trois, parce qu’elle met en œuvre trois moyens différen[t]s pour partager ceux des classes productives. Le premier c’est d’embrasser la défense des intérêts des autres, moyennant une rétribution prise sur leurs biens; les revenus d’un Gouvernement légitime, d’un établissement militaire proportionné au besoin de la nation, des juges, des avocats, des médecins, des ministres du culte, proviennent de cette source. Le second expédient c’est de vendre des jouissances, à ceux qui ayant un revenu superflu, en consacrent une partie à nourrir leur esprit, à satisfaire leurs sens, ou à flatter leur vanité; à cette seconde section appartiennent les revenus des philosophes; des poètes, des musiciens (4), des comédiens; ceux des perruquiers, barbiers, baigneurs, etc. ceux enfin de tous les domestiques d’une maison. La troisième section de la classe improductive obtient gratuitement partie du bien d’autrui par la violence, ruse, ou la pitié; les Gouvernemen[t]s despotiques et injustes, ou même trop dispendieux, avec tous ceux qu’ils salarient; ainsi que les brigands, les voleurs de toute dénomination, et les mendions, appartiennent à cette section. Les trois classes productives contribuent toutes plus ou moins comme on voit au maintien de la classe improductive en sorte que les dépenses de celle-ci sont toutes passées en compte dans les leurs. Aussi la dépense nationale est-elle égale à la masse de richesse mobiliaire [mobilière] que les trois classes productives ont ou consommée elles-mêmes, ou aliénée définitivement et sans espoir de la voir renaître; ce qui comprend les impôts que les citoyens de ces trois classes ont payé au Gouvernement, les rétributions qu’ils ont accordées à tous ceux qui ont contribué à leur bien être, et les portions de leur revenu saisies par la force, la fraude, ou la pitié; tandis que cette définition ne comprend point au contraire le salaire nécessaire, parce qu’il n’est jamais une aliénation définitive.

[Translation]

   The class which has no revenue can be divided into three sections, because it makes use of three different means in order to participate in the distribution of the revenue of the productive classes. The first means is by carrying on defence of interests of the rest of the society, in return for some remuneration withdrawn from their wealth; from this source comes the revenue of legitimate governments, of military establishments in proportion to the national needs, of judges, of lawyers, of doctors, and of religious ministers. The second is by selling some pleasant services to those who allot a part of their surplus revenue for enrichment of their minds, for gratification of their desires, or for satisfaction of their vanity. To this second section belong the revenue of philosophers, poets, musicians (4), actors, that of wigmakers, barbers, keepers of bathhouses, and finally that of all kinds of domestic servants. The third section of the unproductive class obtain a part of the wealth of the rest of the society for nothing, by means of violence, trickery, or pitifulness; not only brigands, all sorts of tricksters, and beggars but also despotic and unjust governments or even excessively liberal governments (and all those whom they remunerate) belong to this section. The three productive classes all contribute more or less, as you see, to maintenance of the unproductive class, so that all the expenditure of the unproductive is counted in that of the productive. Therefore, the national expenditure is equal to the quantity of the movable wealth the three productive classes have consumed for themselves or have alienated forever and with no hope to retrieve them; this includes the taxes the citizens of these three class have paid to the government, the remuneration they have made for all those who have contributed to their well-being, and those portions of their revenue they have been deprived of by means of force, fraud or pity. Yet this does not include, on the contrary, the necessary wages by definition, because they are no eternal alienation.