Thursday 31 December 2009

Book 2, chapter 7, paragraph 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 87-88]

   Le système de finance de la France n’a été bon dans aucun temps; il était oppressif et vexatoire sous les Rois; aujourd’hui ses principaux défauts sont de mettre le contribuable dans une latte continuelle avec le Gouvernement, et de coûter beaucoup plus au premier qu’il ne rend au dernier. Nous avons vu combien à cet égard la douane était vicieuse; on pourrait en la corrigeant soulager le peuple, affranchir le commerce, et tirer cependant de ce seul impôt un revenu si considérable, qu’il donnerait toutes sortes de moyens au Législateur pour réformer ceux d’entre les autres contre lesquels on élève de justes réclamations; il ne sera peut-être pas inutile de passer en revue tous ceux de la République, pour voir dans quel cas et de quelle manière ils affectent les prix, et pèsent par conséquent sur tous les citoyens, dans quel autre ils sont supportés par une seule classe de propriétaires de revenus.

[Translation]

   The system of finance of France has been no good at any time. It was oppressive and severe under the monarchy, and today its principal defects are to put the taxpayer in continual conflict with the government and to cost the former much more than it gives to the latter. We have seen how vicious customs duty is in this respect. Reform of customs duty could disburden the nation, promote commerce, and at the same time raise so considerable revenue from this tax alone, that it would give the legislator all sorts of means to reform those other sorts of taxes against which just complaints are laid. Probably it will not be useless to pass in review these sorts of taxes of the Republic, in order to see in what case and in what way they affect prices and consequently weigh upon all citizens, and in what other case they are borne by a single class of revenue earners.

Wednesday 30 December 2009

Book 2, chapter 7, paragraph 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 87]

   Quand un État se trouve dans une situation qui nécessite de très grandes dépenses, il est presque toujours entraîné dans un système d’impositions très vicieux. Aussi long-temps que ses taxes remplissent leur but principal, celui de lui fournir un revenu à peu près proportionné à la perte qu’elles occasionnèrent aux citoyens, il est peut-être inutile de se plaindre; à moins qu’on ne puisse présenter en même temps des moyens sûrs et faciles, d’obtenir en foulant moins le peuple, un revenu égal ou supérieur.

[Translation]

   In most cases where a state comes in a situation which requires extremely large expenditure, she is led to a system of extremely vicious impositions. As long as her taxes meet her principal purpose of providing her with some revenue almost proportional to the loss given by the taxes to citizens, there is no use in complaining, unless one can at the same time present sure and easy means to obtain as much or more revenue with the nation less oppressed.

Tuesday 29 December 2009

Book 2, chapter 7, paragraph 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 86]

   On s’est aperçu à la fin cependant que toutes les classes de la société payent les impôts sur la consommation en proportion de leurs dépenses, mais l’on n’en a pas moins persisté à chercher dans d’autres impôts de nouvelles sources de revenu, soit parce que le système mercantile gagnant tous les jours faveur, tarissait successivement toutes celles qui naissaient de la consommation, en sacrifiant l’intérêt des finances à celui du monopole, soit parce que les besoins de l’État allant sans cesse en croissant, forçaient d’avoir recours à des ressources de tout genre. C’est lorsque l’esprit des financiers s’aiguisait pour trouver de nouveaux prétextes de pressurer le Peuple, que la révolution est survenue; elle a tout changé en finance, et n’a pas corrigé grand’chose.

[Translation]

   However, people were after all aware that all the classes of the society pay the taxes upon consumption in proportion to their expenditure, but people nonetheless persist in looking for new sources of revenue among other taxes, either because the mercantile system, usually gaining favour, successively exhausted all those which came from consumption, by sacrificing the fiscal interest for the interest of monopoly, or because the needs of the state, incessantly increasing, forced her to have resort to all sorts of resources. It is when the mind of financiers was directed to finding new pretexts of oppressing the nation that the revolution broke out. It has changed all in finance, but have not corrected so much.

Monday 28 December 2009

Book 2, chapter 7, paragraph 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 85-86]

   L’on a cru pendant long-temps que les impôts sur la consommation étaient payés par les marchands et prélevés sur les profits du commerce; cette opinion est tout aussi fausse que celle qui les fait envisager aujourd’hui comme servant à protéger et à animer ce même commerce; du moins n’est elle pas si extraordinaire. C’est d’après cette persuasion, que dans presque tous les pays de l’Europe, ceux qui ont créé de nouvelles taxes, ne trouvant pas juste que les marchands fussent seuls à les payer, se sont efforcés d’atteindre les autres classes de la société. Il leur a été très facile d’appesantir la main sur les propriétaires de terres, mais ils auraient voulu atteindre également le capitaliste d’une part, et l’artisan de l’autre, or ces deux classes de personnes qui payaient souvent une grande partie de l’impôt qu’on croyait lever sur les marchands, échappaient au contraire à celui qu’on pensait lever sur elles, et en faisaient supporter à d’autres le fardeau.

[Translation]

   It has been believed for a long time that taxes upon consumption were paid by merchants and deducted from profits of commerce. This view is exactly as false as that which makes them regarded today as serving to protect and promote this same commerce, though not so extraordinary. It is according to this persuasion that, in almost all countries of Europe, those who created new taxes, not finding it just that merchants alone were to pay them, attempted to reach the other classes of the society. It was very easy for them to weigh upon landlords, but they would also have wanted to reach capitalists on one hand and artists on the other hand, and yet these two classes of people who often paid a large part of the tax which was believed to fall upon the merchants, on the contrary, evaded that tax which was thought to fall upon them, and made other classes carry the burden.

Sunday 27 December 2009

Book 2, chapter 6, footnote 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 84]

(4) Les divers impôts sur la consommation produisirent ensemble en Angleterre pour l’année 1792 L. 15,514,540. 19s. 6d. sterling, et pour l’année 1793, L. 14,138,492 sterling. Whitehal Evening post. No. 7050.

[Translation]

(4) In England, various taxes upon consumption as a whole raised 15,514,540l. 19s. 6d. sterling for year 1792, and 14,138,492l. sterling for year 1793. Whitehall Evening Post, No. 7050.

Saturday 26 December 2009

Book 2, chapter 6, footnote 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 83]

(3) Adm. des Fin, T. II. Ch. II. Les provinces exemptées de l’impôt du tabac étaient la Flandre, l’Artois, le Hainaut, le Cambrésis, la Franche-Comté, l’Alsace, le pays de Gex, la ville et le territoire de Bayonne, et quelques lieux particuliers dans la généralité de Metz. Si l’on y ajoute les conquêtes de la France, on verra que le nombre des contribuables est augmenté au moins d’un quart. Le tabac est un excellent objet d’imposition, qui a tous les avantages du sel, et aucun de ses inconvénients. Il faudrait cependant prendre des arrangements pour ne pas gêner la culture du tabac dans les Départements où elle est en vigueur.

[Translation]

(3) De l’administration des finances de la France, vol. 2, chap. 2. The provinces exempt from the tax of tobacco were Flanders, Artois, Hainault, Cambrésis, Franche-Comté, Alsace, the countries of Gex, the city and the territory of Bayonne, and some particular places in the Metz. If you add the conquests of France to them, you will see that the number of taxpayers is larger at least by a fourth. Tobacco is an excellent object of imposition, which has all of the advantages of salt and none of its inconveniences. However, it would be necessary to take some arrangements in order not to obstruct the cultivation of tobacco in the departments where tobacco is being cultivated.

Friday 25 December 2009

Book 2, chapter 6, footnote 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 80]

(2) Le renchérissement occasionné par les douanes ne se répartit pas uniquement entre le fisc, les contrebandiers, et lés marchands monopoleurs. Il faut compter encore beaucoup de faux frais occasionnés par des transports inutiles. Les marchandises qui souvent n’auraient qu’un trajet de cinquante lieues pour arriver à portée du consommateur, font quelquefois un circuit de deux cents lieues autour des frontières de France, pour se présenter à celle où la contrebande est plus aisée à faire. D’autre part, le manouvrier du Léman paye des faux frais semblables faits dans l’intérieur de l’État, parce que la douane l’oblige à tirer ses fers travaillés de la Haute-Saône, ou d’autres Départements éloignés, tandis qu’il pouvait les trouver à sa porte, à Vallorbe en Suisse. Les frais de port et le travail inutile des voituriers sont perdus sans compensation pour nation.

[Translation]

(2)The rise in price caused by customs was not only shared by the treasury, smugglers, and monopolist merchants. It is necessary, too, to count much fictitious cost caused by useless transports. The commodities which often would have four leagues of travel to reach the consumer sometimes make a circulation of 200 leagues around the borders of France, to reach the place where it is easier to smuggle them. On the other hand, the day-labourer of Leman pays some similar fictitious costs made within the state, because the customs oblige him to import his forged irons from Haute-Saône or other distant departments, while he can find them in his neighbourhood, Vallorbe in Switzerland. The costs of transport and useless labour of transporters are lost without compensation for the nation.

Thursday 24 December 2009

Book 2, chapter 6, footnote 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 75-78]

(1) Quoique ce calcul ne soit pas essentiel à notre sujet, j’ai cru que le lecteur serait bien aise de connaître les faits qui lui servent de base; voici donc le compte des dépenses nécessaires habillement et outils d’un manouvrier de campagne du Département du Léman.
   Veste grossière de ratine. L. 18
   Veste de dessous. 12.
   Culottes. 15.
      L. 45
   Il employait autrefois des ratines d’Allemagne, aujourd’hui il est forcé de se servir de celles du Dauphiné, qui lui reviennent beaucoup plus cher, mais qui sont à la vérité meilleures. Ce fonds d’habits lui sert pour deux ans, au bout desquels il les renouvelle, employant ensuite les vieux pour les jours de plus grande fatigue ou de plus mauvais temps: il ne faut donc compter que la moitié de la somme ci-dessus par année.
.L. 22. 50.
   Une paire de guêtres de laine. L. 4.
   Une paire dites de toile. 1.
   Deux paires de souliers. 12.
   Deux paires de sabots â empeigne de cuir. 3.50.
   Un chapeau. 6.
   Deux bonnets. 2.
   Quatre chemises. 10.
   Une paire de bas pour les jours de fête 2.
   La plupart de ces effets durent plus d’une année, mais le journalier en achète tous les ans pour la somme ci-dessus qu’il faut donc passer toute entière.
   L. 40. 50
Dépense en habits. L. 63.
   Les diverses marchandises employées à l’habillés ment du journalier ont augmenté de prix depuis la révolution dans une proportion fort inégale, et de vingt jusqu’à cinquante pour cent. II y faisait entrer autrefois des étoffes communes de laine d’Angleterre et d’Allemagne, qu’il ne peut plus acheter aujourd’hui: l’habillement des paysannes était ci-devant presque uniquement composé d’étoffes étrangères, savoir de Londrines écarlates, de camelots, de serges, et de flanelles rayées ou brochées, qui venaient à Genève du fond de l’Allemagne: la consommation de ces étoffes a fort diminué; elles sont remplacées par des étoffes françaises qui coûtent plus cher; cependant d’autres entrent encore en contrebande, et la paysanne trouve son compte à rembourser l’assurance du contrebandier, plutôt qu’à acheter les produits de nos manufactures.
   L’ouvrier de campagne est obligé de posséder pour son travail:
   Un fossoir à deux, cornes, coûtant. L. 2. 50
   Une bêche. 5. 50
   Un provignoir [?]. 3. 25
   Une serpette. 1.
   Une serpe. 2.
   Une pioche. 2.
   Un fléau. 1.
   Une faux. 2. 50
   Transport de ci-derrière, dépense en habits. 63.
Dépense totale par année. F. 82. 75
   On peut passer les frais d’entretien que demandent les outils en compensation du prix de ceux qui durent plus d’une année; ces outils ont renchéri depuis la révolution aussi bien que les habits, mais pas tout-a-fait autant. Avant la guerre, et lorsque le commerce de Genève et de la Savoie était libre, l’ouvrier de campagne pouvait aisément avec 62 fr. 13 c. se pourvoir d’habits et d’outils de qualité au moins égale.

[Translation]

(1) Although this calculation is not essential for our subject, I have believed that the reader would be pleased to be familiar with the facts which serve as the basis for him. Therefore, I will here present an account of the necessary expenditure in clothing and tools of a rural day labourer in the department of Leman.
   Rude jacket of sponge cloth 18.
   Waistcoat 12.
   Pants. 15.
45.
   While he used to make use of sponge cloth from Germany, today he is forced to make use of that from Dauphiné, which costs him much more but which is truly better. This set of clothing lasts for two years, beyond which he renews it, using the old clothes for the days of more toil or worse weather. Therefore, we have to count only a half of the sum above per year.   22. 50
   A pair of woollen gaiters 4.
   A pair of gaiters of cotton or linen 1.
   Two pairs of shoes 12.
   Tow pairs of clogs with insteps of leather 3.50
   A hat 6.
   Two caps 2.
   Four shirts 10.
   A pair of stockings for holidays 2.
   Most of these items last for more than a year, but the day labourer purchases some of them every year for the sum above, which we have to enter into the account as a whole.   40.50
   Expenditure in clothing 63.
   Various of commodities employed for clothing of the day labourer have since the revolution risen in price in a very unequal proportion and from 20 to 50 percent. He used to import common woollen cloth from England and Germany, which he cannot purchase today. The clothing of peasants used to be composed almost exclusively of foreign cloth, namely London scarlet, camlet, serge, and flannel with stripes or brocade, which come from deep areas of Germany to Geneva. The consumption of these sorts of cloth has fallen considerably, and they are replaced by the French cloth which costs more. Other sorts of cloth, however, are imported again but illegally, and the peasant woman finds it more advantageous to pay guarantee to a smuggler than to purchase the produce of our manufactures.
    The rural labourer is obliged to possess the following for his labour:
   A plough with two shares 2.50
   A spade 5.50
   A provignoir 3.25
   A pruning knife 1.
   A billhook 2
   A pickaxe 2
   A flail 1
   A scythe 2.50
   Expenditure in clothing (see the previous page) 63
   Expenditure total per year 82.75
   We can pass the costs for maintenance necessary for the tools in compensation of the price of those which last longer than a year. These tools have risen since the revolution as much as clothing, but not exactly as much. Before the war, and when trade was free in Geneva and Savoir, the rural labourer could obtain clothing and tools of, at least, the same quality, easily at 62 francs 13 centimes.

Wednesday 23 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 81-82]

   L’on parle cependant de rétablir un impôt sur un objet de première nécessité; le sel, sans s’inquiéter d’examiner si le pauvre aura un superflu avec lequel il puisse le payer, ou s’il se trouvera par la réduit à la mendicité: certainement, si en rétablissant la gabelle du sel on rendait la liberté au commerce, le Peuple gagnerait au change; car la gabelle n’est point à beaucoup près si désastreuse que la douane telle que celle-ci est aujourd’hui. Le sel est la production d’un petit nombre de marais salants, il est renchéri par des impôts chez presque tous nos voisins, de manière qu’on pourrait empêcher la contrebande avec un très petit nombre d’employés, pourvu qu’on le taxât au même prix qu’eux. Rien ne peut être substitué au sel, en sorte qu’en le taxant on ne ferait monter le prix relatif d’aucune marchandise, excepté de celles qu’il sert à préparer. Quand la Gabelle est en régie, il n’y a point d’avance d’argent à rembourser, et tout ce que paye le consommateur, entre dans le trésor national. Sous divers rapports, c’est donc un bon impôt, mais il n’est admissible, je le répète, qu’autant qu’en rendant la liberté au commerce, et en abolissant des douanes ruineuses, on aura donné au pauvre artisan les moyens de le payer, et qu’on ne lui fera plus sacrifier le quart de son revenu au maintien d’un système absurde, qui n’est avantageux qu’aux contrebandiers; autrement on court risque ou de le réduire à la mendicité, ou de forcer l’augmentation des salaires, et par là de ruiner toujours plus nos manufactures.

[Translation]

   However, some people talk about the re-establishment of a tax upon an object of the first necessity, salt, without taking pains to examine whether the poor will have a surplus with which they can pay it or will be reduced to beggary. Certainly, if one restrained freedom of trade by re-establishing the salt-tax, the nation would gain from the change. This is because the salt-tax is not so disastrous, or still less disastrous, than the customs are now. Salt is the produce of a small number of salt water lakes, and it is raised in price thanks to taxes in almost all our neighbourhoods, so that one could prohibit smuggling with a very small number of officials, provided that salt is taxed at the same rate as they. There is no substitute for salt, so that, by taxing salt, one would not raise the relative price of any commodity except for those which salt help to prepare. When the salt-tax is paid at first hand to the treasury, there is no cash advance to be returned, and all the consumer pays enters into the national treasury. From various viewpoints, therefore, this is a good tax, but, repeatedly speaking, it is only admissible as long as, by recovering the freedom of trade and abolishing ruinous customs, one will have given the poor artisan the means to pay it, and will no longer make him sacrifice a fourth of his revenue for the maintenance of an absurd system, which is only advantageous to smugglers. Otherwise, one runs the risk of reducing him to beggary or forcing the rise of wages, and thereby of always ruining our manufactures more.

Tuesday 22 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 14

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 79-81]

   L’impôt qui coûte le plus au pauvre; quoiqu’il le paye sans le savoir, est probablement celui des douanes, à cause de la perte qu’il occasionne sans profit pour personne(2); il en paye cependant bien d’autres encore. La barrière et les octrois renchérissent un grand nombre de denrées qui lui sont nécessaires; l’impôt des fenêtres et celui des patentes portent aussi le plus souvent sur son salaire, la seule source de son revenue; d’autres contributions enfin pèsent occasionnellement sur lui, comme nous le verrons au chapitre suivant, en sorte que si le salaire que lui paye l’entrepreneur d’un ouvrage comprend un superflu, l’on peut douter qu’il en puisse appliquer aucune partie à se procurer des jouissances; lorsqu’il s’en donne quelqu’une, c’est souvent aux dépens du fonds qu’il devait réserver pour les jours de repos, et qu’on ne peut considérer que comme faisant partie de son salaire nécessaire.

[Translation]

   The tax which costs the poor the most, though they pay it without knowing so, is probably that of customs, due to the loss it causes without profit to any one(2). However, they pay still other taxes. The barrier and octroi raise a large number of staples in price which are necessary for them. Window tax and trade tax [patente] also often weigh the most upon their wage, the only source of their revenue. Other taxes, after all, weigh sometimes upon them, as we shall see in the next chapter, so that, if the wage the entrepreneur pay to them from a work contains a surplus, it is unclear whether they can apply any part of it for procurement of enjoyments. When he is given some of enjoyments, it is often for spending of the stock that he should reserve for the joys of rest, and that is regarded only as comprising a part of his necessary wage.

Monday 21 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 13

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 74-79]

   Quoique l’emploi d’une étoffe plutôt que d’une autre dans les habillements soit en général pour l’ouvrier une affaire de luxe et de fantaisie, la législation des douanes en enveloppant sans exception toutes les étoffes étrangères dans sa proscription, a éloigné du pauvre toutes celles qui venaient auparavant du dehors pour son usage, et lui fait payer plus chèrement celles qui sont nécessaires à sa consommation, soit qu’il emploie pour ses habits les étoffes taxées et renchéries par l’accident fiscal ou par la contrebande, soit qu’il leur substitue les étoffes nationales, qui lui coûtent plus que celles que sans la douane, on aurait tirées pour lui de l’étranger. Il paye en outre par une suite des mêmes lois un second impôt plus onéreux encore, c’est l’élévation du profit mercantile, qui se prélève souvent quatre ou cinq fois sur la même marchandise, et qui a plus que doublé depuis que la législation des douanes a détourné les capitaux nationaux de leur marche naturelle, et a repoussé les capitaux étrangers, qui seraient venus en abondance animer notre industrie. C’est un fait bien reconnu je crois pour toute la France, que nos manufactures travaillent plus chèrement aujourd’hui qu’avant la révolution, et qu’elles ont plus de peine qu’autrefois à soutenir la concurrence des étrangers. Il en est résulté partout le renchérissement des produits des arts. Comme il doit cependant y avoir à cet égard de grandes différences selon les Départements, je ne parlerai que de celui où j’ai pu faire des observations exactes. Dans le Léman un journalier de campagne dépense à présent chaque année 63 francs en habillements, et 19 fr. 75 cent. en outils nécessaires à son état. Total liv. 82.75 centimes(1). Cette dépense est pour lui de rigueur. S’il veut vivre et travailler, il ne peut se dispenser de la faire, autrement on le considérerait comme un mendiant et un vagabond, ses guenilles exciteraient la défiance, et il ne serait point employé; or cette dépense est accrue d’environ 25 pour cent depuis la révolution, par lé renchérissement qu’occasionnent les douanes sur tous les objets manufacturés. Ce sont donc 20 francs 68 centimes, que la législation des douanes et le maintien du système mercantile coûtent au journalier, ce qui fait environ 5 cent. 2/3 par jour, le 25e. de son salaire, le quart peut-être de son revenu. Cependant sur cette somme il n’y a pas probablement cinquante centimes qui soient en remboursement d’impôts, pour quelques teintures et quelques outils apportés du dehors, à l’usage de ceux qui ont préparé ses vêtements et ses instruments. De ces 50 centimes la moitié au moins reste aux marchands, en indemnité de leurs avances d’argent, répétées six ou sept fois depuis celui qui a importé l’indigo, jusqu’au détailler qui a vendu la veste bleue que porte l’ouvrier. Il y a donc eu 25 centimes payées à la douane, (sauf le cas de contrebande), et comme les frais d’administration des douanes sont avec leur produit brut, dans le rapport de 12 à 27, il sera entré à grand-peine 14 centimes dans le trésor national, lesquelles auront coûté 20 francs, 68 centimes à celui qui les paye.

[Translation]

   Although use of one sort of cloth rather than another is generally luxurious and unconventional for the labourer's dressing, the legislation of customs has included all sorts of foreign cloth, without exception, in the contraband to keep the poor from all those which used to come from abroad for their use and to force them to pay more for their necessary consumptions. In some cases, they may habitually use that cloth which is taxed and made expensive due to the fiscal imposition or to the smuggling, and, in other cases, they may substitute for it that home-made cloth which costs them more than it would have cost them to bring one from abroad without customs. In addition, they pay another, much more expensive, tax, thanks to an aftermath of the same laws: namely, the rise of mercantile profit, which is deducted often four or five times on one article, and which is more than doubled since the legislation of customs diverted national capitals form their natural course and rejected foreign capitals, which would in abundance have animated our industry. It is a fact well known, I believe, all over France, that our manufactures are operated at a higher cost today than before the revolution, and that they have more difficulty than they used to in withstanding the competition with foreign ones. This results, above all, in a rise in the price of the produce of arts. However, since this state of things should vary from department to department, all I have to say is concerning that department where I have had opportunities for exact observations. In the department of Leman, a rural day labourer spends 63 francs in clothing and 19 francs 75 centimes in tools necessary for his trade a year at present; the sum total is 82 francs 75 centimes(1). This expenditure is indispensable for him. If he wants to live and work, he cannot avoid this; otherwise people would consider him as a beggar and vagabond, would keep a cautious watch over him thanks to his rugs, and would never employ him. And yet this expenditure is increased by about 25 percent since the revolution, by the rise in price as a consequence of customs levied upon all manufactured goods. It is, therefore, 20 francs 68 centimes, that the legislation of customs and the maintenance of mercantile system cost a day labourer, which is worth about 5 and 2/3 centimes a day, a twenty-fifth of his wage, maybe a fourth of his revenue. However, upon this sum, there is probably not 50 centimes which may be for repayment of the tax, for some dyes and some tools brought from outside, for the use of those who have prepared his clothing and instruments. At least a half of these 50 centimes remains in the hands of merchants, in compensation for their cash advances, repeated six or seven times from that merchant who has imported indigo to the retailer who has sold the blue jacket wore by the labourer. There has been 25 centimes paid to the customs (except in the case of contraband), and since the ratio of the costs of administration of the customs to there gross produce is 12 to 27, 14 centimes has barely entered into the national treasury, who will have cost its payer 20 francs 68 centimes.

Sunday 20 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 12

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 73-74]

   Comme il y a incomparablement plus de pauvres que de riches dans un État, il se trouve que les pauvres possèdent une plus grande part du revenu national que les riches, et qu’un impôt procure fort peu d’argent, s’il n’affecte pas leur revenu aussi bien que celui des premiers. Autant que cet impôt ne porte que sur leurs revenus, ou sur le salaire superflu, et non pas sur leur subsistance, il n’est ni injuste ni immoral. Ce revenu leur est assuré par la protection de l’État, ils doivent donc contribuer comme tous les autres citoyens au maintien de l’ordre social, par le sacrifice d’une partie proportionnée de leurs jouissances. Atteindre le revenu des pauvres est une chose assez difficile, souvent on croit le faire, lorsqu’en effet l’on frappe à coups redoublés sur les autres classes de la société; souvent aussi on les accable, lorsqu’on n’avait pas l’intention de leur rien demander. Les pauvres par les lois de la République Française sont très sévèrement taxés, mais le fisc ne profite que d’une fort petite partie des sommes qu’ils payent.

[Translation]

   Since there are an incomparably much larger number of the poor than the rich in a state, it turns out that the poor earn a larger part of the national revenue than the rich, and that a tax raises only a small amount of money if it does not fall upon the revenue of the latter as well as of the former. As long as this tax falls only upon the revenue of the poor or upon the surplus wages, not upon their subsistence, it is neither unjust nor immoral. They are assured of this revenue thanks to the protection of the state, and, therefore, must contribute, like any other citizen, to maintenance of the social order, by sacrificing a proportional part of their enjoyment. Information of the revenue of the poor is difficult enough to collect, and you often believe that you are informed of it when you do in fact make a double count for the other classes of society; you often oppress them, too, when you do have no intention to demand anything of them. The poor are severely taxed by laws of the Republic of France, but the treasury gains only a very small part of their payment.

Saturday 19 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 71-73]

   Il y a cependant dans ce cas-ci même de très fortes raisons pour taxer la consommation de luxe de l’ouvrier de préférence à sa consommation nécessaire; 1.° La première taxe, fait pour lui l’effet d’une loi somptuaire; si elle diminue sa consommation de liqueurs fermentées par exemples elle est également avantageuse à son moral et à son physique, elle épargne tout ensemble son temps et sa santé: 2.° La taxe n’est égale qu’autant qu’elle est proportionnée au revenu des contribuables, or le revenu des ouvriers c’est leur salaire superflu; et non pas leur nécessaire. Dans la même ville tel ouvrier aura un franc de salaire, et tel autre quatre; cependant le nécessaire du dernier, n’est point supérieur dans cette proportion à celui du premier; s’il est taxé dans son luxe, il payera beaucoup plus, comme juste, s’il est taxé dans son nécessaire, il payera également. 3.° Non seulement dans un grand État il y a des provinces où l’ouvrier obtient aisément un salaire superflu, tandis que dans d’autres il est réduit au plus étroit nécessaire, mais encore dans les premières il y a des ouvriers, qui faute d’habileté ou de forces, ne peuvent parvenir au salaire moyen, et travaillent pour le nécessaire; tous ceux qui n’ont ni superflu, ni revenu, ne peuvent et ne doivent pas être taxés; ils le sont cependant par un impôt sur le sel ou sur la farine; un tel impôt équivaut pour eux à une condamnation à la mendicité ou à la famine.

[Translation]

   There is, however, good reason even in this case for which the taxation upon luxuries for the labourer is in preference to that of necessaries. First of all, the former taxation impresses him as sumptuary laws. If it diminishes his consumption, for example, of alcohol drinks, it is also advantageous to his moral and physical condition; it saves him at once time and health. Secondly, the tax is equal only as long as it is in proportion to the revenue of taxpayers, and yet the revenue of the labourers is their surplus wages, not their necessary. In one city, one labourer will have one franc of wage, and another will have four, but the necessary wage of the latter is not superior in this proportion to that of the former. If he is taxed in his luxury, he will pay much more, as naturally as he will pay equally if he is taxed in his necessary consumption. Thirdly, in some provinces as well as a large state the labourer obtains surplus wages easily, while in other provinces he is forced in misery. But the former provinces also have more than a few labourers who for lack of ability or powers cannot reach the average wage and work for necessaries. All those who have neither surplus nor revenue cannot, and should not, be taxed, but, in fact, are charged with a tax upon salt or flour. Such a tax is equivalent for them to a sentence to mendicancy or to starvation.

Friday 18 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 10

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 70-71]

   Supposons qu’un impôt sur la consommation ôte à cet ouvrier cinq centimes par jour, il me semble qu’il est assez indifférent pour lui que cet impôt se lève sur les objets de nécessité ou sur ceux de luxe. Dans le premier cas ses denrées lui coûteront 85 centimes, et il ne lui en restera que quinze à consacrer à ses jouissances, dans le second, elles continueront à lui coûter 80 centimes, et ses jouissances 20, mais celles-ci ne seront pas plus grandes que celles qu’il obtenait auparavant avec quinze. Soit que son pain lui coûte un sou de plus, ou que ce soit son vin, il me semble que ce sera toujours sa consommation de vin qu’il diminuera, parce qu’elle fait pour lui partie du superflu et celle de pain partie du nécessaire; il n’y aura pas plus de raison ce me semble, dans un cas que dans l’autre, pour qu’il obtienne une augmentation de salaire. L’accroissement du salaire nécessaire occasionné par l’impôt aura donc diminué le revenu national, mais cette diminution portera sur le revenu de la classe ouvrière, pour toute la portion de denrées taxées qu’elle consomme.

[Translation]

   Let us suppose that a tax upon consumption should deprive this labourer of 5 centimes a day, and it seems to me that it would not matter to him whether this tax is levied upon necessaries or luxuries. In the first case, his subsistence would cost him 85 centimes and there would be left only 15 for him to appropriate for his enjoyments; in the second, his subsistence would continue to cost him 80 centimes, and his enjoyments 20, but the latter would not be in as much profusion as he would obtain for 15 centimes in the first case. Whether it may cost him one penny [sue] more to buy bread or wine, it seems to me that it is always his consumption of wine that he would repress, because it comprises of a part of the surplus for him and that of bread a part of the necessary. There would be no more reason in one case than in the other, it seems to me, for which he obtains a rise in wage. The rise of the necessary wages as a consequence of a tax would, therefore, have decreased the national revenue, but this decrease would weigh upon the revenue of the labouring class, for the entire part of taxed staples consumed by that class.

Thursday 17 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 09

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 69-70]

   Supposons que le salaire d’un manouvrier, dans un Département donné, soit d’un franc par jour de travail, et que sur ce franc il y ait soixante centimes pour son salaire nécessaire, ou la dépense en aliments, vêtements et logement, dont il ne peut se passer sans que ses forces diminuent et que sa santé s’altère; vingt centimes qu’il met en réserve pour les jours de repos, soit imposés par la loi ou le culte, soit forcés par les intempéries de la saison, les indispositions auxquelles il doit s’attendre, et les suspensions momentanées d’ouvrage; enfin vingt centimes de salaire superflu, qu’il destine à se procurer quelques jouissances. Il y a donc quatre-vingts centimes de ce salaire destinés à acheter des objets de première nécessité; si l’ouvrier ne recevait rien au delà, il faudrait qu’il obtînt une augmentation toutes les fois que ces objets croîtraient de prix, ou qu’il pérît de misère; mais comme il a de plus encore vingt centimes, il peut parer à cette augmentation avec une partie de ce superflu.

[Translation]

   Let us suppose that the wage of a day-labourer in a given department should be one franc per day of labour, and that 60 centimes of this franc should be for his necessary wage, or for feeding, clothing, and lodging, with which he cannot dispense without weakening his powers and without damaging his health; that he should reserve 20 centimes for holidays, either imposed by laws or religion, or forced by the bad weather of the season, by the bad physical condition in which he expects himself to be, and by temporary suspensions of labour; finally, that he destines the other 20 centimes, his surplus wage, for procurement of some enjoyments. Therefore, 80 centimes of this wage is destined for purchase of objects of the first necessity; if the labourer received as much, he would need a rise in wage every time these objects rise in price, or he would not fail to perish in misery, but he can cope with this rise with a part of this surplus, as he has 20 centimes more.

Wednesday 16 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 08

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 69]

   En arrivera-t-il autant, si la classe ouvrière perçoit habituellement un salaire superflu? c’est ici que je me permettrai de différer d’Adam Smith: cet auteur n’a pas distingué les deux espèces de salaires; mais il a cru que dans tous les cas les impôts sur les objets de première nécessité seraient payés sur le prix des produits du travail, tandis que ceux sur les objets du luxe des pauvres, seraient prélevés sur leur salaire même, sans augmenter le prix des marchandises produites par leur travail. Il me semble que cette distinction, qui n’est pas suffisamment motivée, ne s’accorde point avec l’expérience.

[Translation]

   Will this be the case if the labouring class usually receive surplus wages? In this point I will permit myself to part from Adam Smith. This author did not distinguish the two sorts of wages, but believed that, in both the cases, taxes upon objects of the first necessity would be paid upon the price of the produce of labour, while taxes upon luxuries for the poor would be deducted from their very wages, without raising the price of commodities produced by their labour. It seems to me that this distinction, which is not sufficiently explained, does not accord with our experience.

Tuesday 15 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 67-69]

   Toutes les fois que dans un pays, la classe ouvrière ne retire de son travail rien au delà de son salaire nécessaire, il est évident qu’elle ne peut continuer à travailler, qu’autant qu’elle fait supporter au consommateur l’augmentation du prix numérique de ce salaire. L’ouvrier ne peut la supporter, car il ne peut se réduire au-dessous du nécessaire; le capitaliste ne la supportera pas non plus, car la proportion entre ses capitaux, et le mouvement qu’ils doivent imprimer, étant plutôt diminuée qu’augmentée, il n’y a aucune raison pour qu’il rabatte rien de son profit. Il n’est point sûr cependant que le consommateur veuille supporter une pareille différence, car il n’est point sûr que le prix relatif des marchandises augmente comme leur prix accidentel; d’autant plus que celui-ci doit augmenter d’une somme fort supérieure à celle de l’impôt; il est très probable que le prix relatif ne croîtra pas du tout si le consommateur est étranger, parce qu’il se pourvoira ailleurs. S’il est national, des lois aussi injustes que la fixation d’un tel impôt serait absurde, pourront à la vérité le forcer à augmenter son prix relatif, en interdisant les marchandises étrangères; mais la contrebande les éludera, et le prix accidentel n’étant remboursé par personne, les capitalistes cesseront d’avancer aux artisans le montant de la taxe sur les objets de première nécessité; ceux-ci ne trouvant plus de quoi subsister, mourront de misère, et le Législateur aura sapé de toutes les manières les fondements de la richesse nationale, en diminuant la population, en tarissant les sources de revenu, et en augmentant les dépenses. Lors donc qu’une nation n’est pas assurée que ses ouvriers perçoivent outre leur salaire nécessaire un salaire superflu, elle ne peut se porter à elle-même un coup plus imprudent et même plus coupable, qu’en augmentant la valeur numérique du premier, par une taxe sur les objets de première nécessité.

[Translation]

   Whenever the labouring class in a country does gain nothing from their labour but their necessary wages, it is evident that they can continue to labour only as long as they force the consumer to suffer from the rise of the numismatic price of these wages. The labourer cannot share it, because his wages cannot be reduced below the necessary level; nor will the capitalist, because, the proportion between his capitals and the movement they should trigger being decreased rather than increased, there is no reason why he makes his profit any lower. However, it is not sure whether the consumer may allow himself to suffer from such a difference, because it is not sure whether the relative price of commodities rises with their incidental price; it is the less sure in that the latter must rise by much more than the rate of the tax. It is utterly probable that the relative price will not rise at all if the consumer is foreign, because he can obtain elsewhere. If the consumer is at home, laws, which are as unjust as the establishment of such a tax would be absurd, will, it is true, possibly force him to raise his relative price, by prohibiting foreign commodities. But smuggling will elude them, and, since the incidental price will not be repaid by any one, capitalists will cease to advance to artisans the sum total of the tax upon objects of the first necessity. The artisans, no longer finding the means of subsistence, will come into misery, and the legislator will have undermined the foundations of the national wealth in all ways, by diminishing the population, exhausting the sources of revenue, and increasing the expenditure. Therefore, when a nation is not assured that her labourers receive surplus wages as well as necessary wages, she cannot strike a more imprudent and even more blameable blow to herself than by raising the numismatic value of the necessary wages with a tax upon objects of the first necessity.

Monday 14 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 65-67]

   Il y a une assez grande différence, entre ces deux effets que l’on pourrait confondre au premier coup d’œil; diminuer le revenu c’est ce que tout impôt doit nécessairement faire, et s’il ne diminue le revenu national que d’une somme égale à celle dont il augmente le revenu du Gouvernement, il est à cet égard le meilleur qu’il puisse être; mais si un impôt payé par l’ouvrier consommateur, doit se retrouver sur le prix de la marchandise qu’il produit, et augmenter la dépense de celui qui la consomme, il l’augmente d’une somme bien supérieure à celle levée par l’impôt; car le chef de manufacture qui aura fourni à l’artisan de quoi faire l’avance de cet impôt en augmentant son salaire, ajoutera le profit mercantile sur cette partie de son capital, à la somme qu’il aura avancée; tous les divers marchands entre les mains de qui passera la chose produite, en feront de même, et le dernier consommateur payera peut-être une valeur double de celle qu’aura payé le premier. Cependant un impôt sur un objet de première nécessité, sur le pain, par exemple, serait déjà extrêmement accru par des avances d’argent précédentes à la consommation de la chose taxée; en sorte que de tous les impôts le plus dispendieux serait celui qui portant sur des objets de première nécessité, ne serait remboursé en dernière analyse que par celui qui consommerait les objets de luxe, produits par l’artisan qui aurait employé les objets taxés de première nécessité. Le prix originaire de la taxe se retrouverait souvent plus que quadruplé dans le prix de la dernière marchandise.

[Translation]

   There is sufficiently wide difference between those two effects you could confuse at first sight; every sort of tax should necessarily decrease the revenue, and, if it makes the national revenue as much less as it makes the revenue of the government more, in this regard it is as best it could be. But, if a tax paid by the labouring consumer should be found in the price of the commodity he produces, and should increase the expense of those who consume it, it makes the price higher by more than the rate of the tax. The reason is that the master manufacturer, who will have paid the artisan more and provided him with the means by which to make an advance on the tax by increasing his wages, will add the mercantile profit upon this part of his capital to the sum he will have advanced. All various merchants among whom the produced thing will circulate will do the same, and the final consumer will pay perhaps twice as much value as the first purchaser will have paid. However, a tax upon an object of the first necessity, say upon bread, would already be extremely increased by the cash advances prior to the consumption of the taxed thing. In consequence, the most expensive of all taxes would be that which, levied upon objects of the first necessity, would be repaid, after all, only by the consumer of luxuries produced by the artisan who would have made use of the taxed objects of the first necessity. The original price of the tax would often turn out more than quadrupled in the price of the final commodity.

Sunday 13 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 05

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 65]

   Toute variation dans l’expression numérique du salaire nécessaire, est indifférente à ceux qui le reçoivent, pourvu que sa somme réduite en objets de première nécessité soit toujours la même; cependant lorsque le prix de ces objets s’élève, si la valeur du produit brut reste la même, après qu’on en a soustrait le salaire, il reste moins de revenu à la société; si au contraire la valeur du produit brut s’élève avec celle du salaire qui lui donne naissance, les consommateurs qui achètent ce produit font une dépense plus considérable. Dans l’un ou l’autre cas les propriétaires de revenu se ressentent seuls de l’augmentation de prix des objets qui forment le salaire nécessaire, soit que cette augmentation diminue leurs revenus, ou qu’elle accroisse leurs dépenses.

[Translation]

   Any variation in the numismatic expression of the necessary wages makes no difference to those who receive them, provided that their sum counted in terms of objects of the first necessity is always the same. However, when the price of these objects rises, if the value of the gross produce remains the same, before one deducts wages from it, there remains less revenue for the society. If the value of the gross produce, on the contrary, rises with that of wages which give birth to it, the consumers who purchase this produce are put to more expense. In both the cases, revenue earners alone suffer from the rise of the price of objects which forms the necessary wages, whether this rise decreases their revenue or increases their expenditure.

Saturday 12 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 64-65]

   Il est important de se rappeler les principes que nous avons posés précédemment sur le salaire nécessaire et le salaire superflu: le premier assimilé aux semences, est confié annuellement lux manouvriers, il doit produire pour moisson le revenu national, et il est toujours payé définitivement en objets de première nécessité; c’est à la quantité de ceux-ci, et non point à leur valeur numérique, qu’est proportionnée la quantité du produit annuel; sur ce produit doit se prélever une valeur égale à celle du salaire nécessaire avancé, qui ne fait point partie du revenu.

[Translation]

   It is important to remember the principles we have previously presented regarding the necessary and surplus wages. The former, analogous to seeds, are annually left to day-labourers, should produce the national revenue for the harvest, and are always paid after all in the form of objects of the first necessity. It is not to their numismatic value but to their quantity that the quantity of the annual produce is proportional. From this produce should be deducted a value equal to that of advanced necessary wages, which comprise no part of the revenue.

Friday 11 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 64]

   Cependant tout consommateur la supporte-t-il en dernière analyse? ou bien les ouvriers productifs peuvent-ils se rembourser de cette avance par une augmentation proportionnée de leurs salaires et du prix de leurs produits? Je hasarderai une réponse à cette question quelque peu différente de celle de l’immortel Adam Smith.

[Translation]

   But does every consumer suffer from it after all? In other words, can productive labourers recoup that advance due to a proportional rise of their wages and of the price of their produce? I shall dare to put an answer to this question which is somewhat different from that of the immortal Adam Smith.

Thursday 10 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 63-64]

   Si dans la lutte entre les consommateurs et les producteurs, pour la détermination du prix des objets de luxe, ce sont les consommateurs qui doivent toujours céder, et payer tout l’accident; ce résultat sera bien plus certain encore, lorsqu’il, s’agira d’objets d’une nécessité absolue; car quant aux premiers, le consommateur peut jusqu’à un certain point augmenter ses forces, en diminuant ses besoins; mais il ne peut le faire quant aux seconds, ni hésiter à supporter seul toute l’augmentation de prix que l’impôt occasionne.

[Translation]

   In the process of haggling between consumers and producers for determination of the price of luxuries, it is consumers that always should give way and pay all the incident. This result will be still more certain when it comes to objects of absolute necessity. The reason is that, while in the first case the consumer can increase his powers to a certain extent by restraining his needs, in the second case he cannot do so; nor can he help suffering from all the rise of the price caused by the tax.

Wednesday 9 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 63]

Les impôts sur la consommation peuvent se diviser en deux classes, selon qu’ils affectent le prix des objets destinés à nos jouissances, ou celui des objets de première nécessité. Nous rangeons dans cette seconde classe les dépenses requises pour le maintien de la vie animale, ou pour se conformer aux règles de décence établies même parmi les derniers ordres de la société; et dans la première, tout ce qui est au delà.

[Translation]

The taxes upon consumption can be divided into two classes, according to whether they affect the price of objects destined for our enjoyment or that of objects of the first necessity. We include in this second class the expenses required for maintenance of biological life or for observance to codes of respectability established even among the lowest order of society; we include in the first class all beyond the second.

Tuesday 8 December 2009

Book 2, chapter 5, footnote 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 60]

(1) Ceci ne peut cependant s’appliquer à la gabelle du sel, car comme pour éviter la contrebande on exigeait que chaque individu consommât une quantité déterminée de sel, on avait apporté à la perception de cet impôt encore plus de dureté et de roideur envers les contribuables, qu’on n’en reprocha jamais à la perception des contributions directes.

[Translation]

(1) This cannot, however, be applied to the salt tax, because, as, to avoid smuggling, it was necessary for each individual to consume a determined quantity of salt, this tax had been collected with much more harshness and rigidness for taxpayers than were ever complained of as to the collection of direct taxes.

Monday 7 December 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 28

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 61-62]

   Le plus grand avantage des impôts sur la consommation, c’est qu’ils sont perçus au moment où il est le plus commode au contribuable de les payer. Jamais en effet on ne les lui demande, il les vient offrir de lui-même lorsqu’il a de l’argent; il proportionne sa dépense et ses moyens pour chaque sou qu’il débourse, et quoique sa contribution ait été le plus souvent décrétée sans son consentement, ce n’est jamais que volontairement qu’il la paye; c’est de son plein gré qu’il achète du tabac et du vin, et qu’il rembourse l’avance de l’impôt qui a été faite par le marchand sur ces deux articles; c’est de plus maille par maille qu’il l’acquitte; deux ou trois impôts peuvent être compris, avec la valeur primitive de la chose, dans une marchandise qu’on lui vend pour un sou, et tel artisan paye quelquefois en une année d’une maniéré indirecte, quarante ou cinquante livres d’impôt sur ses consommations, qu’il n’aurait jamais pu rassembler pour les remettre au collecteur sans se voir réduit à la misère. C’est d’après ces considérations qu’il faut s’étudier à corriger, mais non pas à détruire de pareils impôts.

[Translation]

   The largest advantage of the taxes upon consumption is that they are collected at the time which is the most adequate for the taxpayer to pay them. Indeed, without being demanded, he comes to offer them by himself when he has some money. He puts in proportion his expenditure and his means for each penny he pays, and, although his tax payment has been the most often ordered without his consent, he pays it just voluntarily. It is of his free will that he purchases some tobacco and wine, and that he repays the advance of the tax which has been made by the merchant upon these two articles. It is more slowly and gradually that he discharges it. Two or three taxes can be included in a commodity he purchases for one penny, in addition to the original value of the thing, and such an artisan pays, some times in a year, in an indirect way, 40 or 50 livres of tax upon his consumptions, which he could not have assembled to put them in the hands of the collector without being forced into misery. According to these considerations, you must devote yourself to correcting, not abolishing, such taxes.

Sunday 6 December 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 27

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 60-61]

   La taxe sur les consommations expose quelquefois à quelques vexations celui qui en fait l’avance, mais jamais celui qui la paye (1); et c’est déjà un avantage que d’avoir divisé ainsi les inconvénients attachés à toute espèce de contribution. Ici le contribuable, loin de dépendre du percepteur, n’a pas même besoin de le connaitre, et confond tellement l’impôt avec la valeur des choses qu’il emploie à son usage, qu’il croit souvent, au moment même où il le paye, ne faire qu’acheter une jouissance; d’autant plus qu’il lui est de toute impossibilité de faire le compte de ce qu’un pareil impôt lui coûte, et qu’il n’a jamais, à son occasion, à redouter la haine ou à courtiser la faveur de personne. Le commerçant qui fait l’avance de l’impôt, n’est pas à la vérité si absolument indépendant du douanier; cependant il serait possible de le mettre à l’abri de toute influence arbitraire.

[Translation]

   The tax upon consumption sometimes exposes to some arbitrary decisions those who make an advance of it, not those who pay it (1); and it is one advantage just to have thus divided the inconveniences attached to any sort of tax. Here the taxpayer, far from depending upon the tax collector, does not feel even a need to know him, and confuses so much the tax with the value of things he applies to his use that he often believes, even the moment he pays the tax, that he only purchases a luxury; all the more so in that it is utterly impossible for him to take account of that which such a tax costs him, and which he never has, on the occasion of payment, to fear the resentment or to flatter any one to find favour with the tax collector. It is true that the tradesman or merchant who makes an advance upon the tax is not so absolutely independent of the customs official, but it would be possible to keep him from any arbitrary influence.

Saturday 5 December 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 26

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 58-60]

   Or une taxe sur les consommations, pourvu qu’elle n’affecte pas celles de nécessité première, peut se proportionner assez exactement aux dépenses de chaque individu; elle le fait, lors même qu’un petit nombre seulement de ses dépenses sont imposées, pourvu qu’elle porte sur ceux des besoins artificiels qui sont communs à tous les hommes, mais que chaque individu satisfait en raison de son aisance; l’inégalité de chacune en particulier, peut être compensée assez équitablement, par l’inégalité d’une autre. Une taxe sur les boissons, par exemple, atteint tous ceux qui ont un revenu, mais proportionnellement plus le pauvre que le riche; une taxe sur le sucre, le café, et les épiceries, serait à peine payée par le pauvre, mais elle atteindrait surtout ceux qui vivent dans une étroite médiocrité; la taxe sur certaines étoffes, celle sur les carrosses, etc. atteignent toujours un moindre nombre de personnes, et compensent, en frappant de nouveau sur le riche, l’inégalité qu’on aurait reprochée à une taxe sur les boissons, si elle avait existé seule; inégalité qui est compensée encore, par les impositions foncières, mobilières, du timbre, des patentes, etc. lesquelles atteignent directement le revenu. En choisissant donc sept ou huit objets seulement pour les taxer, on peut avec facilité lever une contribution très considérable, et très équitablement proportionnée aux revenus de chaque ordre de la société.

[Translation]

   A tax upon consumption, provided that it does not affect the commodities of the first necessity, can be proportional exactly enough to the expenditure of each individual. It does so, even when it is levied upon only a small number of his expenses, provided that it is levied upon those of artificial needs which are common to all human beings but which each individual satisfies in proportion to his comfort. The inequality of each tax, in particular, can be compensated for, equitably enough, by the inequality of another. A tax upon necessaries, for example, falls upon all those who have revenue, but proportionally more heavily upon the poor than upon the rich. A tax upon sugar, coffee and spices would be barely paid by the poor, but it would fall, above all, upon those who live in rigid mediocrity. A tax upon certain cloth, coaches, and so on always falls upon a smaller number of persons, and compensates, striking upon the rich firstly, for the inequality of which a tax upon necessaries would have been accused if it alone had existed. This inequality is also compensated for by taxes upon land and movables, the stamp duty, business tax, and so on, which weigh directly upon revenue. Therefore, by choosing only seven or eight objects for taxing, it is easy to collect a tax which is huge in sum, and is very equitably proportional to the revenue of each order of the society.

Friday 4 December 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 25

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 57-58]

   La taxe sur les consommations est parfaitement égale, ou plutôt la seule inégalité dont on puisse l’accuser est fondée sur la justice. Chaque citoyen doit contribuer au maintien de l’ordre social en raison des avantages qu’il dérive de cet ordre; au lieu de prendre ses revenus, qui sont toujours très difficiles à atteindre, pour établir cette proportion, on prend dans ce cas-ci ses dépenses, que l’on peut à bon droit regarder comme leur étant égales. S’il est des citoyens qui dépensent plus qu’ils n’ont de revenu, il est juste et convenable de leur faire payer plus que leur quotepart, pour les punis d’une dissipation si contraire aux intérêts nationaux, et qui tend à détruire le capital lequel seul communique de l’activité à l’industrie; s’il y a d’autre part des individus qui dépensent moins que leur revenu, il est également juste et convenable de les encourager à une économie, qui tend bien plus à l’avantage de la nation qu’au leur propre, qui crée un fonds lequel donnera du travail aux pauvres, lorsqu’eux-mêmes n’existeront plus pour jouir de ses fruits; on peut donc les affranchir de l’impôt sur la partie de leur revenu qu’ils accumulent au lieu de la dissiper. Une taxe proportionnée aux dépenses, est donc plus juste et plus politique encore, qu’une taxe proportionnée aux revenus.

[Translation]

   The tax upon consumption is perfectly equal; or rather, the only inequality of which you can accuse it is founded upon justice. Each citizen should contribute to the maintenance of the social order in proportion to the advantages he derives from this order. For the purpose of determining this proportion, instead of taking his revenue, which is always very difficult to know, one takes his expenditure in this case, which can justly be regarded as equal to his revenue. If there are some citizens who spend more than their revenue, it is just and adequate to make them pay more than their share, in order to punish them for dissipation which is very harmful to the national interests, and which tends to destroy the capital which alone brings activity into industry. If there are some individuals, on the other hand, who spend less than their revenue, it is also just and adequate to encourage them to make economy, which tends to contribute much more largely to the advantage of the nation than to their own advantage, and which creates a stock which will give some employments to the poor, when they themselves will no longer exist for enjoyment of its fruits. They can be thus released from the tax upon that part of their revenue which they accumulate instead of wasting. A tax proportional to expenditure are, therefore, even more just and politic, than a tax proportional to revenue.

Thursday 3 December 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 24

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 56-57]

   Voilà quels sont les inconvénients des impôts sur la consommation lorsqu’ils sont mal établis; ils peuvent alors coûter huit ou dix fois plus à la nation, qu’ils ne rendent au fisc; mais leurs vices ne sont point nécessairement inhérents à leur nature; car en taxant la marchandise le plus près possible du consommateur, on ne le force à rembourser qu’une seule avance d’argent; en se rappelant de ne jamais si fort élever l’impôt, qu’il y ait plus de profit à payer le contrebandier que la douane, on réduit la fraude presque à néant; enfin en ne faisant jamais de la douane un monopole, qui favorise les marchands nationaux aux dépens des étrangers, on n’occasionne le déplacement d’aucun capital, ni l’élévation d’aucun profit mercantile. Il n’en reste pas moins vrai, que ces impôts-là demandent un plus grand nombre d’employés à leur perception qu’aucun autre, proportionnellement aux sommes qui entrent au trésor national; mais cet inconvénient, quelque grave qu’il soit, ne suffit pas pour compenser les grands avantages qui leur sont attachés.

[Translation]

   These are the inconveniences of taxes upon consumption when the taxes are improperly established. Then, they can cost the nation eight or ten times as much as they gives to the treasury. But their vices are not necessarily inherent in their nature. This is, first of all, because, if you levy upon the commodity which comes as directly as possible from the producer to the consumer, you will force him to make an advance of money only once; secondly, because, if you remember not to raise the tax so extremely that there is more profit to pay to smugglers than to customs, you will reduce the injustice almost to zero; finally, because, if you establish other taxes besides customs, which favour the home merchant at the cost of the foreigner one, you will not cause the transfer of any capital or the rise of any mercantile profit. It is none the less true that those taxes demand a larger number of officials for their collection than any other, in comparison to the sum which enters into the national treasury, but this inconvenience, however serious, is not sufficient for extinguishing the large advantages which are attached to them.

Wednesday 2 December 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 23

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 55-56]

   Tout capital, si l’impôt ne le détournait pas, serait employé à donner de l’activité à l’industrie, et par conséquent augmenterait la valeur réelle de ses produits, ou leur degré d’utilité, comparée à l’utilité des choses que l’on donne en échange; tout capital produirait donc un profit national qui ne serait une perte pour personne; tandis qu’un accroissement de profit qui n’est pas légitimé par un accroissement d’activité dans l’industrie, est une perte réelle pour le consommateur. Il se trouve donc que la nation ne fait qu’un seul profit, et qu’elle en perd deux; elle perd en effet, celui que le capital aurait fait naturellement, dans un emploi où il aurait accru les pouvoirs de l’industrie, et celui que le consommateur rembourse sans équivalent au marchand, au contrebandier, au fabricant, qui ont retiré leurs fonds de leur ornière naturelle, pour les employer sur une route où ils n’augmentent pas le degré d’utilité de leurs marchandises, comparées avec celles qu’on leur donne en échange. Le profit étant donc comme un, et la perte comme deux, la nation perd pour solde une somme égale à l’augmentation du profit mercantile occasionnée par le déplacement des capitaux.

[Translation]

   Any capital, if the tax did not divert it, would be so employed as to give some activity to industry, and would consequently increase the real value of its produce, or its degree of utility, in comparison with the things offered in exchange. Therefore, any capital would produce a national profit which is no loss for any one, while an increase of profit which is not accompanied by an increase of activity in industry is a real loss for the consumer. In the latter case, it turns out that the nation gains only one profit, while she sustains two losses; she loses, indeed, that which the capital would have naturally procured in employment where it would have increased the powers of industry, and that which the consumer pays, with no equivalent, to the merchant, smuggler, and manufacturer, who have withdrawn their capital from its natural course, to employ it where it does not increase the degree of utility of their commodities, in comparison with those which they are given in exchange. Therefore, the profit is as one, and the loss as two, and so, on balance, the nation loses a sum equal to the increase of mercantile profit caused by the transfer of capitals.

Tuesday 1 December 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 22

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 54-55]

   L’on a souvent objecté que ces trois dépenses du consommateur ne sont point perdues pour la nation, puisque tout ce qui sort de la bourse du premier, au delà de ce que perçoit le fisc, entre dans celles du marchand, du contrebandier, et du fabricant; mais c’est qu’on méconnaît le principe que j’ai cherché à établir dès le commencement de cet ouvrage, savoir que le profit ordinaire ou moyen du commerce, qui fait partie du prix intrinsèque le plus bas possible, n’est une perte pour personne: c’est une participation au superflu du travail productif, à la mieux value d’un ouvrage fait, sur ce qu’il en a coûté pour le faire; il résulte de ce que le capital accumulé augmente réellement les pouvoirs productifs du travail. Tout capital qui est employé, soit directement à augmenter ces pouvoirs productifs, soit indirectement à remplacer ceux qui les augmentent, peut être payé de son activité sur cette augmentation, sans qu’il y ait de perte pour personne; mais au contraire, avec profit pour le consommateur, lequel obtient meilleur marché la marchandise, moyennant cette activité des capitaux quoique payée, qu’il ne l’aurait obtenue s’ils étaient restés dans l’inertie.

[Translation]

   People have often objected that these three payments by the consumer are not lost for the nation, because all that comes from the wallet of the consumer, beyond what the treasury collects, enters into those of the merchant, smuggler, and manufacturer. However, they misunderstand the principle I tried to establish just at the beginning of this work, namely that the ordinary or average profit of commerce, which forms a part of the lowest intrinsic price possible, is no loss for any one. It is a participation in the surplus of productive labour, that is to say, in the surplus of the value of performed labour over that which it has cost to create it. This leads to the result that the accumulated capital really increases the productive powers of labour. Any capital which is employed, directly to increase these productive powers or indirectly to replace those capitals which increase them, can be paid for its activity upon this increase, with causing no loss to any one, but, on the contrary, some profit to the consumer. He obtains the commodity at a lower price for this activity of capitals dispite his payment for it, than he would have obtained it if they have remained inactive.