Saturday 21 February 2009

Book 1, chapter 3, paragraphs 22-23

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 75-77]

   Le nombre et les désirs des emprunteurs peuvent de même être accrus par des causes très-différentes; en effet, tous les emprunteurs ne destinent pas le prêt qu’ils obtiennent à mettre en mouvement un travail productif et à donner de l’activité à l’industrie; les dissipateurs qui empruntent pour subvenir à leurs profusions, le Gouvernement qui fait usage du même expédient pour parer aux dépenses extraordinaires de l’État, font l’un et l’autre concurrence aux emprunteurs industrieux; et comme leurs besoins sont plus urgen[t]s encore, ils ne diminuent pas seulement leurs forces par l’augmentation de leur nombre, mais aussi par leur plus grand désir de contracter.
   Quant aux emprunteurs qui veulent faire usage des fonds qu’ils demandent, pour mettre en mouvement un nouveau travail; leur nombre et leurs désirs sont modifiés, soit par le caractère et les préjugés nationaux, lesquels relèvent ou abaissent le rang de ceux qui se vouent au commerce et aux manufactures, comparativement avec celui des ouvriers improductifs et des oisifs; soit encore plus par le profit qu’ils peuvent attendre des entreprises auxquelles ils veulent se livrer; plus il est considérable, plus le marché pour lequel ils travaillent s’étend devant eux, et plus le désir de partager ce profit doit les rendre coulan[t]s sur les avantages qu’ils accordent aux capitalistes, parce que ces derniers seuls peuvent les mettre en état d’en obtenir pour eux-mêmes.

[Translation]

   The number and the desires on the borrower’s side can likewise be increased due to a variety of causes. Indeed, all borrowers do not allocate the obtained loan for employment of productive labour and promotion of industry. Spendthrifts who borrow money for prodigality, and the government which makes use of the same temporary expedient for extraordinary expenditure of the state, are both in competition with industrious borrowers. Since the former’s needs are still more urgent, they weaken the bargaining powers of the borrowers as a whole, not only due to their larger number, but also due to their more urgent desire to have a loan.
   As for the borrowers who like to allot the stock they demand for employment of new labour, their number and desires vary with some circumstances. One of them is that the national character and prejudices raise or lower the social rank of those engaged in commerce and manufactures in comparison to that of unproductive labourers and leisured class people. Another, which is still more significant, is that they can expect high or low profit from the projects they like to undertake. The higher the profit is (that is, the more open the market towards which they aim is to them), the more concession they must make to the benefits of capitalists with a view to taking part in distribution of this profit. It is because the capitalists are the only ones who enable the borrowers to reap some of the profit for themselves.