Tuesday 4 January 2011

Book 3, chapter 8, footnote 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 391-392]

(1) L’Espagne vendait chaque année beaucoup de numéraire, et paraissait cependant toujours en être dépourvue: ce dénuement peut fort bien s’accorder avec le bas prix des matières fines: deux causes concourent à l’expliquer. Premièrement, l’Espagne est demeurée si pauvre, elle a si peu de commerce, et les échanges y sont si peu fréquents, proportionnellement à son étendue, qu’elle n’a besoin pour sa circulation, que d’une bien moindre masse de numéraire que tout autre pays. Secondement, elle a tellement multiplié sa monnaie de billon, que le cuivre a dû nécessairement chasser l’or et l’argent de chez elle: dès que la quantité de monnaie de cuivre cesse d’être proportionnée à la masse totale du numéraire, elle a précisément le même effet qu’un papier-monnaie, dont elle ne diffère point, sa valeur étant également fictive, indépendante du travail accumulé en elle et méconnue hors des Etats d’un seul Souverain. Tout ce que nous avons dit, Liv. I. Chap. VI. du papier-monnaie, peut s’appliquer au billon, et suffit pour faire comprendre comment celui-ci chasse d’un pays, les espèces d’or et d’argent qui y circulent concurremment avec lui.

[Translation]

(1) Every year Spain sold much specie, and seemed nevertheless always short in it. This shortage can be fully consistent with the low price of fine materials. Two causes combine to account for that. Firstly, Spain has remained so poor, and has so few tradesmen, and the trade is so sluggish there in relation to her extent, that her home circulation needs a much less amount of specie than any other country. Secondly, Spain has increased coppers so much that copper would by necessity expel gold and silver from Spain. As soon as the quantity of coppers ceases to be in proportion to the total amount of specie, coppers have precisely the same effect as paper-money, from which coppers are not different in that their value is also fictitious, independent of the labour embodied in them, and that it is not understood except within the states of a single sovereign. All that we have said in book 1, chapter 6, concerning paper-money, can apply to coppers, and is sufficient to understand how coppers expel gold and silver coins from a country which circulate there concurrently with coppers.