Saturday 3 October 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 13

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 339-41]

   C’est l’intérêt du consommateur aussi bien que celui de la nation, que le prix relatif des productions de toute espèce de commerce, soit fixé sur le plus bas prix intrinsèque qu’il soit possible; mais si une manufacture vend ses ouvrages au-dessous de ce qui est pour elle leur prix intrinsèque; et qu’une autre les vende au-dessus; état forcé qui ne peut se prolonger qu’autant que de mauvaises lois le maintiennent; la nation perdra sur les produits de la première, et ne gagnera rien sur ceux de la seconde. En effet le fabricant qui vend son travail au-dessous du prix intrinsèque, fait une perte, et cette perte n’est point un gain pour celui qui achète de lui; car il n’est forcé de vendre à ce prix, qui est le relatif, que parce qu’il existe quelque autre manufacture dont le prix intrinsèque est plus bas que le sien; prenons l’exemple que nous avons cité plus haut d’un épinglier, qui travaillant seul ne ferait que cent épingles par jour, tandis que dans une manufacture, dix ouvriers en font cinquante mille; le premier ne vendra certainement pas plus cher ses épinglés que le second; quoiqu’elles lui reviennent cinquante fois plus cher; et quoique le consommateur ne les lui paye que ce qui est pour lui le cinquantième de leur prix intrinsèque, il ne gagne point ce que cet ouvrier a perdu. Cependant tandis que la manufacture perdante, cause une perte à la nation; la manufacture gagnante, ou celle dont le prix relatif est plus élevé que le prix intrinsèque, ne lui procure aucun avantage, car le consommateur supporte sur son revenu toute la différence entre les deux prix.

[Translation]

   It is in the interest of the consumer as well as of the nation that the relative price of the produce of all sorts of commerce is fixed upon the lowest intrinsic price possible. But if a mill sells its manufactures below what is an intrinsic price for it, and if another sells beyond, this unnatural state of things can last only as long as evil laws maintain it. The nation will lose on the produce of the former, and will not gain on that of the latter. In fact, the artisan who sells his labour below the intrinsic price is at a loss, and this loss is not a gain for any who purchases from him. The reason is that he is forced to sell at that price which is the relative one, only because there is some other mill whose intrinsic price is lower than his. Let us take the example of a pin-maker, as we have cited above, who working alone would only make 100 pins a day, while in a mill ten labourers would make 50,000 pins. The former will not sell pins certainly more expensive than the latter, though they cost him 50 times as much. Although the consumer pays him a fiftieth of their intrinsic price, he does not gain what this labourer has lost. However, while the losing mill causes a loss to the nation, the gaining mill, or that whose relative price is higher than the intrinsic price, procures the nation no advantage, because the consumer bears all the difference between the two prices on his revenue.