Tuesday 9 November 2010

Book 3, chapter 7, paragraph 28

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 356-357]

   Les colons Français ne purent plus dès lors négocier, ni avec leurs anciens correspondants les Hollandais, ni avec tout le reste de leurs compatriotes Français, à l’exception des vaisseaux de la Compagnie. Celle-ci entreprit un commerce aussi vaste, avec quarante-cinq navires, et alla même bientôt en déclinant. Nous avons vu que les Hollandais en envoyaient cent dans les Antilles seules; l’on peut comprendre combien la Compagnie profita de la diminution de concurrence, pour augmenter le prix relatif de toutes les marchandises qu’elle vendait, et diminuer celui de toutes celles qu’elle achetait; c’est-à-dire, augmenter les dépenses, et diminuer les revenus de la colonie. Mais ce mal, quelque prodigieux qu’il fût, ne pouvait se comparer à celui qu’occasionnait la privation absolue d’écoulement, pour les marchandises coloniales, et d’importation, pour celles dont l’Amérique avait besoin. Cent vaisseaux ne suffisaient pas à ce double transport dans l’enfance des colonies; des quarante-cinq de la Compagnie, il n’y en avait probablement pas vingt qui touchassent aux Isles, à l’époque qu’elles prenaient de la vigueur. Heureusement que cette Compagnie fut dissoute au bout de neuf ans; autrement on ne peut guère douter qu’elle n’eût absolument ruiné nos établissements dans le Golfe du Mexique (6).

[Translation]

   From then on, the French settlers were prohibited from trading with their former correspondents, the Dutch, or with the rest of the French nation, except vessels of the company. The company carried out such an extensive trade with forty-five vessels, and was soon on the gradual decline. We have seen that the Dutch sent one hundred vessels to the Antilles alone. We can understand how the company profited from milder competition to increase the relative price of all commodities that it would sell, and to diminish that of all it would buy: that is to say, to increase the expenses and to diminish the revenues of the colony. However, this evil, no matter how enormous it might be, could not be compared to that done by complete slump in circulation for commodities produced in the colonies and in importation for commodities demanded in America. One hundred vessels were not sufficient to this double transport in the infancy of the colonies. Of forty-five vessels of the company, there were probably less than twenty which reached the islands, in the period when the colonies were vigorous. Fortunately, this company was dissolved only nine years after its foundation. Otherwise, there is no doubt that it would have ruined our settlements in the Gulf of Mexico (6).