Sunday 18 July 2010

Book 3, chapter 3, paragraph 18

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 243-244]

   Quoique en général l’intérêt des capitalistes leur fasse tenir les yeux ouverts sur tous les moyens d’employer avantageusement leurs fonds, il faut convenir que, lorsqu’il s’agit d’entreprendre des travaux nouveaux et extraordinaires, ils résistent souvent par une certaine inertie au désir d’améliorer leur fortune, et consultent plutôt l’habitude et l’usage constant de leur pays, que les espérances qu’ils pourraient fonder sur des découvertes nouvelles ou sur l’imitation de Peuples plus industrieux. Il arrive fréquemment que ceux qui disposent de capitaux mercantiles n’ont point l’esprit inventif, et ne sont point disposés à la confiance envers ceux qui sont doués de cette qualité; tandis que ceux dont le génie serait propre à éveiller l’industrie manufacturière, n’ont point de fonds à leur disposition; en sorte que plusieurs manufactures importantes, pour lesquelles un pays serait déjà propre, et qui pourraient travailler pour le prix relatif établi par les autres manufactures du même genre, n’attendent pour se développer, que l’union dans la même personne des connaissances ou des talents qu’elles exigent, avec les fonds suffisants pour les entreprendre:’c’est dans ce cas-là, mais dans ce cas-là seulement, que le Gouvernement en venant au secours du manufacturier, peut donner une impulsion utile aux arts et au commerce d’un pays.

[Translation]

   Although, in general, the interest of capitalists makes them cast their eye upon every means to employ their stocks to advantage, we must be aware that, when it comes to starting a new and extraordinary business, they often resist the desire to improve their fortune in favour of certain inertia, and rather consult the constant habit and usage of their country, than put hope upon new discoveries and emulation of more industrious people. It frequently happens that those who have mercantile capitals at their disposal have no inventive spirit, and are inclined to place no confidence in those endowed with this quality, while those who have a genius for leading manufacturing industry have no stocks at their disposal. As a consequence, some important manufactories, for which a country would be already proper, and which could be operated with the relative price given by the other manufactories of the same kind, are not developed until the union in the same person both of knowledge or genius needed for them, and of stocks sufficient for the business. It is in this case, and in this case alone, that the government can give an impulse to arts and trades of a country, by coming to help the master of a manufactory.