Monday 30 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 21

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 53-54]

   Il se trouve donc que l’impôt sur la consommation peut être prélevé par trois classes de personnes outre le fisc; savoir: le marchand qui en fait l’avance aux frontières, le contrebandier, et le fabricant national qui profite de l’exclusion des étrangers.

[Translation]

   Therefore, it turns out that the tax upon consumption can be acquired by three classes of people besides the treasury; that is, the tradesman who makes an advance upon the borders, the smuggler, and the manufacturer at home who profits from the exclusion of foreigners.

Sunday 29 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 20

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 53]

   La nation éprouve encore un autre inconvénient de cette contrainte à laquelle son industrie a été soumise, c’est que ses manufactures se dégradent; neuf millions doivent désormais leur suffire pour produire les mêmes choses qu’elles produisaient auparavant avec dix; comme il faut cependant que malgré la diminution du capital, le consommateur trouve tout ce qui lui est nécessaire, les fabricants le servent désormais en qualité inférieure, et pour travailler meilleur marché, ils travaillent plus mal.

[Translation]

   The nation also suffers another inconvenience from this constraint to which her industry have been subject, with the result that her manufactures decline. Nine million francs should ever since be sufficient for them to produce what they used to produce with ten million; but, notwithstanding the diminution of capital, the consumer must find all that is necessary for him, and, from then on, the manufacturers serve him in lower quality and work less hard for a lower price.

Saturday 28 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 19

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 52-53]

   La marchandise étrangère qui a été exclue du marché national par un impôt, se vendait à meilleur compte que la marchandise nationale, de toute la différence entre son prix intrinsèque, et le prix relatif de cette dernière, lequel est limité par le prix accidentel auquel reviendrait la marchandise étrangère introduite en fraude. Le consommateur national ne la payait donc qu’un million, tandis qu’il la paye aujourd’hui à ses compatriotes 1,111,111 francs. Le consommateur national fait donc double perte; d’une part il abandonne un million de bénéfice aux marchands, sur la partie de son approvisionnement sur laquelle avant l’impôt, il ne leur abandonnait que 900,000 francs; et c’est pour sa nation une perte absolue, que rien ne compense; d’autre part il perd 111,111 francs sur la marchandise qu’on le force désormais à acheter de ses compatriotes, et non plus des étrangers; cette dernière perte est compensée pour sa nation, par un bénéfice égal que font les marchands, de plus qu’auparavant; mais quoique le bilan général n’en soit pas altéré, la loi n’en commet pas moins une grande injustice, en dépouillant tous les citoyens, pour en enrichir quelques-uns.

[Translation]

   The foreign commodity which was excluded from the home market by a tax was for sale at a lower price than the home-made commodity, just by the difference between the former’s intrinsic price and the latter’s relative price, which is limited by the incidental price to which the illegally imported commodity would gravitate. Therefore, the consumer at home paid only one million for it, while today he pays 1,111,111 francs to his fellow-countrymen for it. The home consumer, therefore, sustains a double loss. On one hand, he abandons one million of benefit to the merchants for that part of his provisions for which he abandoned 900,000 francs to them before the tax; and this is an absolute loss for this nation, with no compensation. On the other hand, he losses 111,111 francs upon the commodity which he is, after the tax, forced to purchase from his fellow-countrymen, no longer from foreigners. For the nation, the second loss is compensated for by an equal benefit gained by the merchants, more so than before. But, although the general balance is not changed due to it, the law nonetheless commits a large injustice, impoverishing all the citizens to enrich the minority of them.

Friday 27 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 18

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 51-52]

   Supposons une petite nation, dont le fonds capital ne soit que de dix millions de francs, et qui ait comme les grandes la prétention d’assurer le monopole de son propre marché à ses propres fabricants; que le taux commun du profit soit chez elle de dix pour cent, ce qui produira un million à répartir entre tous ses commerçants; que par la prohibition des importations d’étoffes, elle fasse établir dans son sein une manufacture qui n’y existait pas auparavant, et dont le fonds capital soit d’un million: il n’en restera plus que neuf pour faire face à tous les autres besoins des consommateurs; cependant leur nombre ni leurs besoins n’auront pas diminué; les propriétaires des neuf millions auront donc contre eux précisément les mêmes forces qu’ils avaient avec dix, et leur profit mercantile devra comme auparavant s’élever à un million par année; la manufacture nouvelle devra désormais gagner dans la même proportion que les anciennes, autrement elle ne conserverait pas les capitaux qu’elle a attirés à elle; son profit sera donc de 111,111 livres, et ce sera précisément de cette somme que le profit mercantile se sera accru dans la nation.

[Translation]

   Let us suppose a small nation whose capital stock is only ten million francs and who, like large nations, is given protection to assure her manufacturers of monopoly of her home market. Moreover, let us suppose that the common rate of profit should be 10 percent in the country, a rate which will produce one million francs to divide among all her tradesmen and manufacturers; that the prohibition of importation of cloth should enable her to establish a manufactory in the country which did not exist there before and whose capital stock is one million. There will remain only nine million francs to meet the other needs of consumers. However, their number or needs will not have diminished. The owners of nine million francs will, therefore, have precisely as strong powers against the consumers as they had with ten million, and their mercantile profit will amount to one million per year as before. The new manufactory will ever since gain at the same rate as the old ones; otherwise it would not keep the capitals it attracted to itself. Its profits will, therefore, be 111,111 livres, and it is precisely by this sum that the mercantile profit will have risen in the country.

Thursday 26 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 17

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 50-51]

   Si les producteurs nationaux des étoffes de coton, ne pouvaient avant l’impôt se faire rembourser de leur prix intrinsèque, qui était plus élevé que le prix intrinsèque des étrangers, ils le pourront désormais, et cette manufacture s’ouvrira dans un pays où elle ne se serait pas ouverte. Elle attirera donc à elle une partie du capital national employé utilement ailleurs; ce sera autant de soustrait à la masse de richesses que mettaient en œuvre les autres professions, et cette soustraction augmentera d’autant les forces des vendeurs dans toutes ces professions; ils en tireront parti pour accroître les profits du commerce, et les pertes des consommateurs; chaque nouvelle manufacture qui s’ouvre avant le temps, opère donc sur tout le commerce national, de manière à augmenter le profit mercantile, aux dépens dé la masse des citoyens.

[Translation]

   If the producer at home of cotton cloth was not able to receive its intrinsic price before the tax, which is higher than the intrinsic price of foreign one, he will be able to do so after the tax, and this manufactory will be opened in a country where it has not been before. Therefore, it attracts to itself a part of the national capital usefully employed elsewhere. All this part will be subtracted from the wealth which the other businesses put at work, and this subtraction will make the powers of sellers in all these businesses the stronger. They use a part of the powers to raise profits of commerce and losses of consumers. Therefore, each new manufactory that is opened before the time affects all the national commerce in such a way as to increase the mercantile profit at the cost of the majority of citizens.

Wednesday 25 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 16

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 49-50]

   Le consommateur national paye souvent encore l’impôt de la douane à un troisième ordre de personnes, sans aucun profit pour le fisc; savoir, aux fabricants nationaux qui produisent des marchandises, propres à faire concurrence à celles des étrangers. Nous verrons même dans le troisième livre, que c’est principalement pour favoriser cette classe de fabricants, que les douanes sont maintenues. Les forces des vendeurs, ainsi que celles des acheteurs, se composent, comme nous l’avons vu, en raison inverse de leurs besoins et de leur nombre; en prohibant ou taxant fortement l’entrée d’une marchandise étrangère, des étoffes de coton par exemple, on diminue le nombre des étoffe de coton à vendre, on augmente par conséquent les besoins des acheteurs; cette altération dans le marché doit élever le prix relatif, non seulement pour les marchandises étrangères dont le vendeur doit se faire rembourser un prix accidentel, mais encore pour les nationales, dont il doit se faire rembourser seulement un prix intrinsèque.

[Translation]

   The consumer at home often pays the tax of customs to a third party, too, with no contribution to the treasury; namely, to the manufacturers at home who produce commodities in competition with foreign ones. We shall just in the third book see that it is principally for the purpose of giving favourable treatment to this class of manufacturers that customs are maintained. The powers of sellers, as well as those of purchasers, are, as we have seen, in inverse relation to their needs and number. Prohibiting or taxing heavily the entry of a foreign commodity, say cotton cloth, leads to the decreasing amount of cotton cloth for sale, and consequently to the increasing needs of purchasers. This change in the market should raise the relative price, not only for foreign commodities, an incidental price of which the seller must receive, but also for home-made commodities, an intrinsic price of which he must only receive.

Tuesday 24 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 47-49]

   Lorsque le prix de l’assurance est beaucoup moindre que l’impôt, le prix intrinsèque de la marchandise augmenté de l’accident frauduleux, est beaucoup moindre que son prix augmenté de l’accident fiscal; et comme c’est toujours sur le plus bas d’entre les prix intrinsèques que se règle le prix relatif, il doit nécessairement en résulter, que le consommateur se refusera à rembourser au marchand la valeur de l’impôt, et que ce dernier n’aura que le choix, ou de vendre uniquement des marchandises entrées en fraude, ou de fermer son magasin. Le profit de la contrebande n’est pas tout pour le contrebandier, ou le négociant; le consommateur le partage; mais le profit de celui-ci est complètement illusoire, car s’il achète les marchandises à meilleur compte, que si elles avaient payé l’impôt, il les paye d’autre part beaucoup plus cher, que si leur entrée avait été libre; elles sont en effet augmentées pour lui, premièrement de toute la somme payée aux assureurs, ensuite de tous les profits que les différents vendeurs, qui interviennent entre l’introducteur et lui, prélèvent selon l’usage du commerce sur cette partie de la valeur des marchandises confondue dans leur prix total. La perte du consommateur, qui est aussi la perte de la nation, est donc composée de l’assurance et de l’avancé d’argent, lorsqu’il y a contrebande, de la taxe et de l’avance d’argent, lorsqu’il n’y a pas contrebande. Cette perte nationale est égale à la différence entre le prix accidentel, ou le prix relatif forcé de la marchandise, et son prix relatif libre.

[Translation]

   When the price of the guarantee is much lower than the tax, the intrinsic price of the commodity raised by the illegal incident is much lower than its price raised by the fiscal incident; and, since it is always upon the lowest of all the intrinsic prices that the relative price is regulated, it must follow by necessity that the consumer will refuse to return the value of the tax to the merchant, and that the latter will have no choice but to sell exclusively commodities illegally imported or to close his store. The profit of smuggling is not all for the smuggler or the merchant; even the consumer takes part of it. However, the profit of the latter is completely illusionary, because, if he purchases commodities at a lower price than if they had paid the tax, he pays more for them, on the other hand, than if their importation were free. They are indeed more expensive for him, firstly, by the whole sum paid to the guarantors, and later by all the profits which various intermediary sellers between the importer and him gain upon this part of the value of commodities contained in their total price, according to the convention of commerce. Therefore, the loss of the consumer, which is also the loss of the nation, is composed of the guarantee and the monetary advance when there is smuggling, and composed of the tax and the monetary advance when there is no smuggling. This national loss is equal to the difference between the incidental price, or the forced relative price of the commodity and its free relative price.

Monday 23 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 14

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 46-47]

   Mais quand une marchandise consommable est chargée d’un impôt, ce n’est pas au fisc seul que le consommateur le paye. Le prix relatif de la marchandise doit se régler d’après son prix accidentel; or, pour évaluer celui-ci, ce n’est pas toujours l’impôt qu’il faut ajouter au prix intrinsèque, c’est souvent aussi uniquement l’assurance du contrebandier; car toute la marchandise taxée qui se vend n’a pas payé l’impôt; soit qu’elle ait été produite ou seulement introduite en fraude, ce n’est pas le fisc mais le contrebandier qui perçoit l’accident, tandis que c’est toujours le consommateur qui le paye. Le tarif des douanes est bien aussi favorable au contrebandier qu’au trésor public, et il lève en faveur du premier un impôt souvent décuple de celui qui est payé au dernier. L’expérience devrait avoir appris depuis long-temps aux Gouvernements, qu’aucune loi, quelque rigoureuse qu’elle soit, ne pourra jamais empêcher la contrebande, lorsque celle-ci sera profitable, c’est-à-dire lorsque la différence entre le prix intrinsèque d’une marchandise entrée en fraude, et le prix accidentel de la même marchandise qui aura payé les droits sera plus que suffisante pour couvrir tous les frais qu’occasionne la fraude, et le risque des saisies, selon le taux ordinaire des assurances, ou d’après un calcul de probabilités, en laissant encore un profit au négociant. Celui-ci ne fait point par lui-même la contrebande, il s’adresse à un assureur, qui par un contrat d’achat simulé, se charge de la marchandise en dehors des frontières, la fait entrer à ses frais, et la rend à son propriétaire à titre de vente, avec un accroissement de prix proportionné à sa valeur, qui est ordinairement de 10 pour cent.

[Translation]

   But, when a tax is levied upon a consumable commodity, it is not only to the treasury that the consumer pays it. The relative price of the commodity should be regulated according to its incidental price. But for the purpose of determining this price, it is not always the tax but often particularly the guarantee for smuggling that one need to add to the intrinsic price, because every taxed commodity for sale has not paid the tax. Whether it has been illegally produced or illegally imported, it is not the treasury but the smuggler that receives the incident, while it is always the consumer that pays it. The tariff of customs is as favourable to the smuggler as to the public treasury, and it raises a tax, in favour of the former, often to be ten times as high as that paid to the latter. The experience would certainly have taught the government for a long time, that no law, however rigorous, can prohibit smuggling when it is profitable: namely when the difference between the intrinsic price of a commodity illegally imported and the incidental price of the same commodity that has paid the taxes is more than sufficient for covering all the costs caused by the injustice, and the risk of confiscation, according to the ordinary rate of guarantee or to a calculation of probabilities, moreover leaving a profit to the merchant. This merchant does not do the smuggling for himself; he refers to a guarantor, who by disguised contract of purchase charges himself with the commodity beyond the borders, brings it home at his cost, and delivers it to its owner under the pretext of sale, with an increase of prices proportional to its value, which is ordinarily of 10 percent.

Sunday 22 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 13

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 43-46]

   Le consommateur ne doit pas payer seulement l’impôt, mais encore dédommager le marchand qui en a fait les avances. Ces dédommagements montent à une somme considérable, lorsque la marchandise taxée a dû passer par plusieurs mains avant de parvenir au consommateur. Prenons pour exemple la colle de poisson qu’emploient les faiseurs de rubans, et d’autres fabricants en soie, pour lustrer leurs étoffes. Cette marchandise qui vient de Russie, était soumise par le tarif de 1664, à un droit de 3 livres par quintal; ce droit est à présent de 20 francs pour le même poids. Le marchand qui importe deux cents quintaux de cette colle, et qui paye par conséquent 4000 francs d’imposition, renoncerait immédiatement à son commerce, s’il n’était pas sûr que les 4000 francs qu’il avance pour payer l’impôt, lui rapporteront le même profit, que s’il les employait à l’achat d’une marchandise. Si le profit moyen du commerce est à cette époque de 10 pour cent, il perdrait, s’il n’ajoutait au prix de sa colle, en remboursement de l’impôt, non pas 4000, mais 4400 francs. Les divers marchands qui l’achèteront pour la distribuer dans les lieux de fabrique et de teinture, exigeront le même remboursement, en sorte que l’impôt coûtera déjà au teinturier 4840 fr. Celui-ci dont le métier est du nombre de ceux où le profit doit être plus considérable, en compensation de l’odeur, de la saleté, et des autres désagréments attachés à sa profession, ajoutera à la même somme un profit de 15 pour cent. Le fabricant de soie paye donc au teinturier 5566 liv., pour rembourser les 4000 liv. originairement payées au fisc: il ajoute lui-même son profit, savoir 556 fr. 60 c., et la somme s’élève alors à 6122 fr. 60 c. Enfin le marchand en détail qui traite avec le consommateur, ne lui cède la marchandise dans le prix de laquelle se trouve compris celui de la colle de poisson, et le montant de l’impôt, qu’autant qu’il a prélevé pour le dernier, liv. 6734, 86 centime. Un impôt de 4000 francs payé au Gouvernement sur une matière première, peut donc coûter au consommateur 6734 liv. 86 centimes sans compter les frais de perception, pour une marchandise, que nous ne supposons avoir passé que par cinq mains différentes, et en calculant le profit mercantile à son taux le plus bas; que serait-ce, si nous avions pris pour exemple une marchandise qui passe par dix mains différentes, et calculé le profit mercantile à 20 ou 25 pour cent, ce qui est peut-être son taux actuel. Cette somme réunie de l’impôt, et de toutes les avances d’argent qu’il a occasionnées, est ce que nous avons nommé l’accident.

[Translation]

   The consumer should not only pay the tax, but also compensate for the merchant who has made an advance on the tax. This compensation amounts to a considerable sum, when the taxed commodity must have passed via several hands before arriving at the consumer. Let us take, by way of example, fish glue made use of by ribbon manufacturers and other manufacturers for lustre. This commodity coming from Russia was subjected to a tax of 3 livres a quintal by the tariff of 1664, but now this tax is of 20 francs for the same weight. The merchant who imports two hundred quintals of this glue, and who consequently pays 4,000 francs of tax, would immediately give up his commerce were he not sure that the 4,000 francs he advances to pay the tax will bear as much profit for him as if he employed them for purchase of a commodity. Given that the average profit of commerce is 10 percent in this period, he would lose in refund of the tax if he added not 4,000 but 4400 francs to the price of the glue. A variety of merchants, who will purchase it to dis¬tribute it among places of weaving and dying, will ask for the same refund, so that the tax will already cost the dyer 4,840 francs. The dyer, whose business is one of those where the profit should be more enormous for compensation of stink, filth, and other disagreements attached to his business, will add a profit of 15 percent to the same sum. The silk weaver, therefore, pays 5566 livres to the dyer for refund of the 4,000 livres originally paid to the treasury. He himself adds his profit, namely 556 francs 60 centimes, and the sum total amounts to 6,122 francs 60 centimes then. Finally, the retail tradesman who haggles with the consumer gives up the commodities to him for the price which comes to include that of the fish glue and the sum total of the tax, only as long as he has deducted 6,734 livres 86 centimes for the tax. A tax of 4,000 francs paid to the government upon a raw material, therefore, can cost the consumer 6,734 livres 86 centimes in the case of a commodity which we have supposed has passed only via five different hands, by taking no account of the cost of tax collection and by estimating the mercantile profit at its lowest rate; this would be the case even if we had taken for example a commodity which passes by ten different hands, and had estimated the mercantile profit at 20 or 25 percent, a rate which is perhaps its current rate. This sum total of the tax and all the advances of money caused by it is what we have called incident.

Saturday 21 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 12

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 43]

   Mais s’il s’agit d’une marchandise à laquelle on en puisse substituer une autre, l’impôt peut être si onéreux proportionnellement à l’avantage comparé de ces deux marchandises, que le consommateur ne voudra plus de celle qui est taxée, et réduira sa consommation à néant. Le producteur ne cédera pas non plus; il ne consentira jamais à supporter partie de l’accident, ni l’acheteur à en payer la totalité; l’accident ne sera donc point payé, et la manufacture cessera ses travaux. Nous avons vu dans le chapitre premier de ce livre, que c’est ce qui arrivait, toutes les fois que le prix intrinsèque ou l’accidentel, surpassaient le prix relatif.

[Translation]

   But, when it comes to a commodity for which people can substitute another, the tax can be so costly in terms of the comparative advantage of these two commodities, that the consumer will no longer want any of those taxed, and will reduce his consumption to zero. The producer will not give up, either. He will not agree to sustain part of the incident, nor will the purchaser to pay the whole of it. Therefore, the incident will not be paid, and the manufactory will cease the operation. We have in the first chapter of this book seen that this happens every time the intrinsic or incidental price exceeds the relative price.

Friday 20 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 42-43]

   Il y a donc une limite au delà de la quelle le consommateur ne réduit point sa consommation, tandis que le capitaliste peut réduire sa production d’une manière illimitée; le second est maître de ses forces, le premier ne l’est pas; c’est donc ce premier qui doit supporter tout le désavantage d’une nouvelle lutte.

[Translation]

   Thus, there is a limit beyond which the consumer does not reduce his consumption, while the capitalist can reduce his production in a limitless way; the latter can control his powers at will, whereas the former cannot. Therefore, it is the former that should sustain all the disadvantage of a new process of haggling.

Thursday 19 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 10

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 41-42]

   Quant aux marchandises qui ne sont pour le consommateur que l’objet d’un désir, il y a pourtant un point auquel ce désir lui paraît être un besoin. Avoir un carrosse n’en est certainement un pour personne: cependant dans telle grande ville, il y aura mille individus par exemple, qui croiront sentir ce besoin, et qui dans le cours ordinaire des choses, le satisferont. Que le Gouvernement mette un impôt sur les propriétaires de carrosse, une centaine d’entr’eux peut-être, dont les revenus suffisaient tout juste à leur procurer cette jouissance, s’apercevront que leur besoin était factice, et renonceront à leur équipage. Les neuf cents autres n’en persisteront pas moins à croire, qu’ils ont besoin d’un carrosse et à payer l’accident tout aussi bien que le prix intrinsèque. Ils le payeront tout entier, car les carrossiers n’ont pas plus besoin de faire neuf cents carrosses que d’en faire mille; ils abandonneront le métier, et n’en feront pas un seul, s’ils n’y trouvent autant d’avantages que dans une autre profession. Parmi les ouvriers qu’ils employaient, les uns reflueront sur le métier de charron, d’autres sur celui de vernisseur, etc. etc. les moins habiles entreront dans la classe des manouvriers ordinaires; une partie du capital fixe qui avait été employée à leur instruction, sera perdue; mais le prix commun du salaire ne baissera pas par leur concurrence, parce que les cent individus qui auront renoncé à tenir un carrosse, destineront à se procurer quelqu’autre jouissance, la partie de revenu qu’ils consacraient à celle-là, et formeront en conséquence une nouvelle demande de travail.

[Translation]

   As for the commodities which are only objects of desire for the consumer, there is nevertheless an extent to which this desire seems to him to be a need. To have a coach is simply not a need for any one. However, in such a large city, there will be thousand individuals, for example, who will believe themselves to feel the need for it, and who will satisfy it in the ordinary course of things. When the government levies a tax upon owners of coaches, a hundred or so of them whose revenue was barely sufficient for enjoyment of this luxury, probably will be aware that their needs were artificial and will give up their equipment. The rest of them, some nine hundred, will none the less persist in believing that they have a need for a coach and in paying the incident as well as the intrinsic price. They alone will pay the incident, because the manufacturer of coaches do not have any more need to make nine hundred coaches than to make one thousand coaches. They will abandon the business and will not make even one coach if they do not find as much advantage there as in another business. Some labourers employed by them will move to the business of wheel manufacture, and other will move to that of painting, etc; the less skilled will be included in the class of ordinary day-labourers. Part of fixed capital which had been employed under their direction will be lost, but the common price of wages will not fall due to their competition, because the one hundred individuals who will have given up maintenance of a coach will destine the part of revenue they destined for it, for enjoyment of some other luxuries, and will consequently make a new demand for labour.

Wednesday 18 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 09

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 40-41]

   Parmi les marchandises qui parviennent au consommateur, les unes sont d’une nécessité absolue pour sa subsistance, les autres en plus grand nombre sont destinées à ses jouissances. Le consommateur éprouve à l’égard de ces dernières, plutôt un désir qu’un besoin de les acheter, tandis que quant aux premières, son besoin est absolu; d’où vient que le nombre des acheteurs de celles-ci est invariable; aussi ne peuvent-ils accroître leurs forces, pour résister aux vendeurs, dont les forces s’accroissent ou se diminuent en raison inverse de leurs profits: ils doivent donc supporter à eux seuls tout l’accident, ou tout l’accroissement de prix que cause l’impôt, encore que la production n’éprouve point de diminution, par le seul sentiment de la faculté qu’ont les vendeurs d’accroître leurs forces à volonté: c’est ainsi qu’un fort petit État cède à un fort grand, sans essayer de soutenir une guerre, dont il sait qu’il ne pourrait attendre aucun avantage.

[Translation]

   Some commodities which reach the consumer are of absolute necessity for his subsisence, and others, which are larger in number, are destined for his pleasure. As for the latter, the consumer has a desire rather than a need to purchase it, while, as for the former, his need is absolute, a condition which leads to the fact that the number of purchasers of the former is constant. Therefore, they cannot increase their powers to resist against sellers, whose powers rise or fall in inverse relation to their profits. They should, therefore, sustain all the incident or all the rise of the price caused by the tax for themselves, though the production suffers no reduction due to the freedom the sellers alone feel to increase their powers at will. Thus, a very small state gives way to a very large state without trying to wage the war, from which the former knows that she could expect no advantage.

Tuesday 17 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 08

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 39-40]

   Le capital fixe, ainsi que nous l’avons vu Liv. I Chap. II. ressort graduellement des objets sur lesquels il a été fixé, en sorte qu’il est besoin de le réparer continuellement pour le conserver, en fixant à sa place de nouveaux capitaux; or, si ceux-ci ne donnent plus une rente proportionnée à celle qu’ils donneraient, moyennant tout autre emploi, on n’entretiendra plus les capitaux fixes; les outils seront bientôt usés si l’on n’en fait pas de nouveaux; d’entre les ouvriers instruits, les uns mourront, les autres apprendront d’autres métiers; enfin quant aux bâtiments construits pour l’usage de la manufacture, on n’attendra pas qu’ils tombent de vétusté pour les consacrer à d’autres usages: il faut donc que les besoins des consommateurs diminuent bien rapidement, pour devancer la diminution des capitaux fixes, et pour forcer les propriétaires de ceux-ci à supporter la perte qu’occasionne l’accident.

[Translation]

   The fixed capital, as we have seen in chapter 2 of book 1, gradually fades away from the objects upon which it has been vested, so that it is necessary to continually renew it for its maintenance by vesting new capitals in its place. If these new capitals no longer give a proportional rent to that which they would give in any other employment, the fixed capital will no longer be maintained. The tools will soon wear out if new ones are not replenished. Some skilled labourers will disappear, and others will train themselves in some other trades. Finally, as for the buildings constructed for use as manufactories, it will not be expected that they falls due to superannuation to be put into other uses Therefore, it is necessary that the needs of consumers should diminish extremely rapidly, in order to make up for the diminution of fixed capitals and to force the owners of them to sustain the loss caused by the incidence

Monday 16 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 38-39]

   Mais nous avons vu que les capitaux sont de deux natures, les uns circulants, les autres fixes: les premiers peuvent se retirer d’un commerce au moment même où il devient désavantageux, les seconds ne le peuvent qu’à la longue, et d’une manière ruineuse pour le pays. S’il y à quelque perte à essuyer, les seconds la supportent donc seuls; car comme il arrive souvent que le propriétaire du capital fixe n’est pas le même que le propriétaire du capital circulant, il se fait un contrat entr’eux deux, toujours d’après le principe des forces inverses au nombre. L’entrepreneur est toujours maître de ses forces, puisqu’il peut diminuer à volonté son nombre et ses besoins; les forces du propriétaire d’usines, d’outils, d’une instruction supérieure et dispendieuse dans certain art, sont presque invariables; il doit donc supporter à lui seul toute la perte que cause l’impôt, jusqu’à ce qu’il soit parvenu à diminuer son nombre et ses besoins, et alors c’est le consommateur qui la supportera.

[Translation]

   But we have seen that there are two sorts of capital, one of which is circulating and the other of which is fixed. The former can be withdrawn from a branch of commerce just the moment it gets disadvantageous, and the latter can be so only in the long run and in a ruinous way to the nation. If there is any loss to sustain, therefore, the latter alone sustains it. The reason is that, since one person is usually not at once an owner of fixed capital and an owner of circulating capital, there is a contract between the two owners, always according the principle of the inverse powers to the number. The entrepreneur is always free to exercise his powers, because he can diminish his number and needs at will. The powers of the owner of manufactories, tools, higher and costly education in certain art, are almost invariable. Therefore, he alone should sustain the loss caused by the tax until he has come to diminish his number and needs, and not until then is it the consumer that will sustain it.

Sunday 15 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 37-38]

   A la réserve du propriétaire foncier, tout autre producteur est un propriétaire de capital, qui n’a pas un besoin absolu de produire, mais un besoin relatif, lequel n’existe, qu’autant qu’il y trouve un avantage, et que cet avantage est égal à celui qu’il trouverait ailleurs. Dès que cet avantage diminue dans une branche de commerce, il en retire son capital pour remployer à d’autres; s’il diminue dans toutes celles d’un pays, il est également maître de le retirer de toutes, et de l’employer dans l’étranger. Il le fera dès qu’un impôt ou une mesure violente, altérera la proportion qui s’établit naturellement, entre le profit domestique et le profit extérieur.

[Translation]

   Any producer, except the landlord, is an owner of capital, who does not have an absolute but a relative need for production, which he feels only when he finds an advantage there and when this advantage is equal to that which he would find elsewhere. No sooner does this advantage diminish in a branch of commerce than he withdraws his capital from the branch to employ it in other branches. If it diminishes in all branches in a country, he is equally free to withdraw his capital from all the branches and to employ it abroad. He will do so as soon as a tax or a violent measure changes the proportion which is naturally established between the profits at home and abroad.

Saturday 14 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 05

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 37]

   Il nous reste à prouver dans ce chapitre, que toutes les fois que tant le producteur, que le consommateur, peuvent diminuer leur nombre, c’est toujours le consommateur qui paye l’accident; parce qu’il arrive un terme au delà du quel il ne peut plus diminuer, ni son nombre, ni ses besoins; à moins que la marchandise ne soit complètement superflue, et que sa production ne tombe absolument.

[Translation]

   We shall in this chapter prove that whenever the producer as well as the consumer can diminish the number, it is always the consumer that pays the incident. The reason is that the time will come beyond which he can no longer diminish his number or needs, unless the commodity is completely superfluous and its production completely collapses.

Friday 13 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 36-37]

   Nous avons vu dans le chapitre précédent, que le nombre des propriétaires de terre était limité, qu’ils ne pouvaient ni accroître ni diminuer l’étendue de terres cultivables qui existaient dans un pays. Nous avons vu encore, que leur besoin de mettre leurs terres en valeur était absolu, dès qu’ils y trouvaient un avantage quelconque; que ce besoin ne dépendait pas de la grandeur de cet avantage, mais qu’il s’agissait pour eux d’en avoir un, ou de n’en point avoir. Nous avons vu d’autre part, que le nombre et le besoin des fermiers dépendaient uniquement de la valeur des profits qu’ils pouvaient obtenir, et que lorsqu’ils les voyaient s’accroître ou diminuer, ils se hâtaient d’accroître ou de diminuer leurs forces: c’est ici le cas d’appliquer la formule de Canard, et de conclure en contradiction avec lui, que toute imposition foncière diminuant la valeur de l’avantage qui devait se partager entre ces deux parties contractantes sera uniquement payée par le propriétaire.

[Translation]

   We have in the previous chapter seen that the number of landlords is limited and that they cannot increase or decrease the area of arable land which exists in a country. We have also seen that their need to make use of their estates is absolute when they find an advantage at all; that this need does not depend upon the magnitude of this advantage, but that it is important for them whether they will have an advantage at all, or not. We have seen, on the other hand, that the number and needs of farmers depend exclusively on the value of profits they can gain, and that, when they see profits rise or fall, they are ready to increase or decrease their powers; this is where we apply the formulation of Canard and reach the contrary conclusion that all sorts of land tax, diminishing the value of the advantage which should be divided between these two contracting parties, will be paid exclusively by the landlord.

Thursday 12 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 35-36]

   Depuis le moment où un fruit est demandé à la terre, jusqu’à celui où il parvient à son dernier consommateur, soit en nature, soit altéré par l’ouvrage des hommes, il passe souvent par les mains de dix ou de vingt contractants. Parmi ceux-ci, il est important de remarquer qu’il y en a deux, dont les besoins peuvent être, ou devenir absolus, et dont le nombre peut être invariable, ou du moins indépendant de la lutte qui s’établit entr’eux; ce sont les premiers et les derniers, les propriétaires de la terre, et les consommateurs; tandis que tous les intermédiaires, que tous ceux qui n’achètent ou ne produisent que pour vendre, n’ont point un besoin absolu de le faire, mais seulement un besoin relatif, autant qu’ils y trouvent du profit, et un profit égal à celui qu’ils pourraient faire de toute autre manière avec leur capital. Il résulte de leur liberté, que leur nombre, et leurs besoins ne dépendent que de leur propre choix. Ainsi d’après la formule trouvée par Canard, leurs forces étant en raison inverse de leurs besoins et de leur nombre, ils sont maîtres de les augmenter autant qu’ils veulent, et ils les augmenteront en effet de telle sorte, que le motif qui les détermine à produire demeure toujours de même importance. Par conséquent, ils ne peuvent jamais être forcés à supporter aucune partie de l’impôt, puisque celui-ci, s’il pesait sur eux, diminuerait l’importance des motifs qui les ont déterminés à produire.

[Translation]

   Since a fruit is pulled out of soil until it reaches its final consumer, whether it is as it was or transformed by human labour, it usually goes by way of the hands of ten or twenty contractors. It is important to note that there are two of them whose needs can be or are to be absolute, and whose number can be invariable or at least independent from the process of haggling which takes place among them. These are the first and the last contractors, namely the landlord and the consumer, while all the intermediaries, purchasing or producing only for sale, do not have an absolute but only a relative need for the contract as long as they find some profit there, and a profit equal to that which they could gain with their capital in any other way. Their freedom results in a circumstance where their number and needs depend only upon their own choice. Thus, according to the formulation found by Canard, since their powers are in inverse relation to their needs and number, they are free to increase the powers as they like, and they will indeed increase them so that the motive which determines them to produce always remains of the same importance. As a consequence, they can never be forced to share any part of the tax, because the tax, if it weighed upon them, would diminish the importance of the motives which have determined them to produce.

Wednesday 11 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 34-35]

   M.r Canard a exposé dans son Chap. III intitulé de la détermination du prix des choses, la manière dont la concurrence entre les vendeurs et les acheteurs amenait entr’eux la conclusion du marché. Son principe fondamental, qui est aussi le nôtre, c’est que le prix se fixe après une lutte, dans laquelle les forces de l’acheteur sont le nombre et les besoins des vendeurs, les forces du vendeur sont le nombre et les besoins des acheteurs. Après avoir le premier exposé d’une manière aussi claire ce principe ingénieux, il ne parait pas avoir apporté le même soin, à évaluer les causes qui peuvent influer, tant sur le nombre que sur le besoin des contractons; il a toujours supposé ce nombre et ces besoins comme étant en quelque sorte invariables, et c’est de là qu’il a tiré la conclusion aussi nouvelle qu’extraordinaire, qu’un impôt se partagerait toujours par égales portions entre tous les acheteurs et tous les vendeurs.

[Translation]

   In chapter 3, entitled of the determination of the price of things, Mr Canard has expounded the way in which competition between sellers and purchasers leads to the conclusion of a contract between them. His fundamental principles, which is identical to ours, is that the price is determined after a process of haggling, in which the powers of the purchaser are the number and the needs of sellers and those of the seller are the number and the needs of purchasers. After having expounding this ingenious principle in such a clear way, he does not seem to have applied the same carefulness to inquiry into circumstances which can affect the number as well as the needs of the both parties in contract. He has always assumed that this number and these needs are, as it were, constants, and has deduced from this assumption the new and extraordinary conclusion that a tax is always divided into equal portions between all purchasers and all sellers.

Tuesday 10 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 33-34]

   L’auteur ingénieux d’un mémoire couronné par l’Institut National, M.r Canard que nous avons cité déjà plusieurs fois, a cherché dans ses principes d’économie politique (Chap. VIII.), à détruire la distinction qui avait été admise de tout temps, entre les impôts sur la consommation, et ceux sur les biens-fonds, et à persuader que ni les uns ni les autres, n’étaient payés exclusivement par ceux qu’on croyait en être chargés; mais qu’ils se répartissaient également sur tous les citoyens. Quand on part de principes différents, il est tout simple qu’on puisse se disputer long-temps sans s’entendre, mais lorsqu’on part des mêmes principes, et que ceux-ci exprimés dans le langage mathématique, tels que nous les présente très habilement M.r Canard, semblent dépouillés de toute équivoque, il est fort extraordinaire qu’on puisse en tirer des conclusions diamétralement opposées.

[Translation]

   The ingenious author of a prize article for the National Institute, Mr Canard, whom I have already referred several times, has tried in his principles of political economy (chapter 8) to invalidate the distinction which was so far admitted between taxes upon consumption and upon immovables, and to persuade the reader that none of them is paid exclusively by those who were believed to be charged for it, but that they fall equally upon all the citizens. When two persons start with different principles, it is utterly normal that they can continue to dispute with each other for a long time without mutual understanding, but when they start with the same principles, and when the principles mathematically formulated, as Mr Canard presents them very skilfully, seem to have no ambiguity, it is very extraordinary that they can arrive at diametrically opposed conclusions from the principles.

Monday 9 November 2009

Book 2, chapter 4, footnote 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 15-19

(4) Préface de sa traduction, p. 4.e M. Garnier, dans sa note XXIX, cherche à faire voir que le système des économistes peut être vrai, en même temps que celui de Smith; par cette note, il n’a point justifié son ancienne école, mais seulement il a replongé dans l’obscurité toutes les idées fondamentales dé l’auteur qu’il a traduit. En général, il ne lui a opposé que les dogmes de sa secte, voici la seule chose qui ressemble à un argument. Lorsque cent livres de blé, dit-il, sont une fois produites et séparées de la terre, toute leur valeur intrinsèque consiste dans la propriété qu’elles ont, moyennant la manipulation nécessaire, de nourrir un homme pendant environ quarante jours: d’où il conclut que leur valeur est la même au moment de la moisson, et comme l’on lie les gerbes, qu’au moment où le pain est retiré du four, et servi sur la table. Mais il prend la plus haute valeur à laquelle le blé puisse parvenir pour sa valeur constante; car la plus haute valeur de cent livres de blé, c’est de nourrir pendant quarante jours un homme dans le lieu où il trouve les plus grandes jouissances, c’est-à-dire, dans l’endroit où il préfère demeurer, encore que les vivres y reviennent plus cher. Le quintal de blé peut arriver à cette valeur-là, par le travail successif des hommes, mais il n’y est point parvenu comme il sort de terre, pas plus qu’un œuf n’égale en valeur une poule, quoique la poule ait été contenue dans l’œuf. Le pain produit par cent livres de blé nourrira un homme pendant quarante jours, sans qu’il lui en coûte aucun nouveau sacrifice, mais le blé en nature ne le nourrira pas si long-temps; car l’homme aura besoin d’un jour pour le moudre et d’un autre pour le cuire; il ne lui en restera donc que trente-huit de francs; si le blé est produit dans un lieu éloigné, il lui faudra un autre jour pour aller le chercher, il en fallut peut-être deux pour le battre et le cribler; en sorte que le quintal sur la place où il a été produit, ne valait réellement que trente-cinq jours de nourriture, puisque l’homme qui l’y possédait, n’avait pas sa subsistance assurée pour quarante jours, et l’emploi libre de ce temps, afin de produire autre chose; et puisque cinq de ces jours ont été employés à rendre son blé mangeable.
   Bien plus, si l’on fait le compte exactement, on doit supputer le temps qu’aurait mis le consommateur pour suppléer au moulin et au fout qu’il emploie, le travail que lui épargnent tous les instruments dont il fait usage, jusqu’au sac dans lequel il porte son blé, et jusqu’aux ponts et chaussées sur lesquelles il passe. On ne demande pas qu’il fasse toutes ces choses telles qu’elles sont, pour réduire en pain son quintal de blé, mais seulement qu’il fasse le travail qui lui aurait été nécessaire pour se servir lui seul, à supposer qu’il n’eût pas fait usage du travail accumulé par les autres hommes; cependant les cent livres de blé que l’habitant de Paris tirerait de la Normandie, lui reviendraient à ce compte, à plusieurs années de travail. Pour le consommateur Parisien, un quintal de blé existant à Rouen à sa disposition, serait d’une valeur fort inférieure à zéro. D’autre part, pour le producteur, tout le blé superflu à sa consommation serait sans valeur; c’est donc le travail du transport et de la manipulation qui crée la valeur de ce blé, et l’on voit bien distinctement ce que nous avons dit plus haut, que la plus grande partie des fruits de ce travail, tourne au bénéfice du consommateur, lequel ne paye pas, et ne pourrait jamais payer, six cents journées de travail, pour une quantité de blé qui ne doit le faire vivre que quarante jours. L’on peut aussi remarquer à cette occasion que sans le travail précédemment accumulé, le pain serait une nourriture trop dispendieuse, que des sauvages qui ne sont point comme nous assistés d’instruments, ne sauraient en faire usage, qu’il leur coûterait moins de travail pour vivre de gibier que de grain, lors même que celui-ci croîtrait naturellement chez eux, et qu’enfin ce grain, produit de la natures, tient toute sa valeur du travail de l’homme, et n’en a par lui-même aucune.
   Ce n’est point ainsi que raisonnent les économistes; faisons abstraction, disent-ils, des lieux et des temps, faisons abstraction de la convenance des consommateurs, de leurs moyens pour vivre, du travail qui leur reste à faire, des dangers à courir, et des avaries: fort bien, à force d’abstractions vous conclurez que la cargaison en blé d’un vaisseau échoué sur une côte déserte, où elle sera condamnée a la pourriture, a la même valeur qu’un poids égal en blé sur le marché de Paris, et qu’elle contribue tout autant à la richesse nationale. Il n’y a que les figures mathématiques qu’on puisse considérer d’une manière si abstraite, ce qui se rapporte aux hommes doit être vu avec tout l’enchaînement de circonstances qui lui appartient, autrement on s’écartera constamment de la vérité.

[Translation]

(4) In note 29 by him in the preface of his translation, p. 4, Mr Garnier tries to show that the system of the economists can be true at the same time as that of Smith. By this note, he has not justified his preceding school, but only obscured again all the fundamental ideas of the author he has translated. In general, he has only opposed the dogmas of the sect to Smith, a fact which is the only thing worth an argument. He says: once 100 pounds of wheat is grown and harvested from land, all its intrinsic value consists in the property it has to provide a man during about 40 days with necessary processing. From this he concludes that it has as much value when wheat is harvested and made sheaf of as when bread is made from flour and served to the table. But he mistakes the highest value the wheat can reach for its constant value, because the highest value of 100 pounds of wheat is to provide a man during 40 days in the place where he finds the greatest enjoyment, namely in the area where he likes to stay though living there ends up being more expensive. 100 pounds of wheat can arrive at that value by successive labour of men, but it has no more reached that value yet when it is harvested from land, than an egg equals a hen in value though the hen was contained in the egg. The bread made from 100 pounds of wheat will provide a man during 40 days with no new sacrifice on his side, but the wheat in kind will not provide him for so long, because it will take him a day to grind wheat into flour and another day to bake it into bread. Therefore, there remains only 38 francs of bread for him. If the wheat is produced at a distance, it will take him another day to go there to bring it back home, and so it will take him two days to grind and sift it, so that 100 pounds of wheat in the place where it has been produced was indeed of the value of only 35 days of provision, because the man who possessed it there had no subsistence which assured him of 40 days’ survival and of free employment of this time to produce another thing, and because five of these days was employed to make his wheat eatable.
   In addition, if you kept accounts exactly, you should estimate the time the consumer would have spent in compensating for the windmill and furnace he employs, the labour which all the instruments he uses save him, the sack in which he carries his wheat, and, moreover, the bridge and bank on which he passes. You do not demand that he should literally do all these things to make bread from his quintal of wheat, but only that he should perform the labour which would have been necessary for him alone to do so, on the supposition that he had not made use of accumulated labour by the other men. On this account, however, 100 pounds of wheat a habitant in Paris obtained from Normandy would come to be worth some years of labour for him. For the consumer in Paris, a quintal of wheat existent at Rouen at his disposal would be of much inferior value to zero. On the other hand, for the producer, all the wheat unnecessary for his consumption would be of no value. Therefore, it is the labour of transport and processing that creates the value of this wheat, and you can understand very well what we have said above, that the largest part of the produce of this labour is for the benefit of the consumer, who does not, and could not, pay 600 days of labour for that quantity of wheat which should let him survive only 40 days. It can also be noted on this occasion that, with no previously accumulated labour, bread would be too costly a food, that some savages, who are not aided by instruments as we are, would not know how to make use of them, that it would cost them less labour to live on wildlife than on grain, even when the latter naturally grows before them, and finally that this grain produced by nature derives all its value from labour of man, and has no value by itself.
   The economists do not think so. They tell us to take no account of time or place, to take no account of convenience of consumers, of their means for life, of the labour they have yet to do, of the risk to run, and of the damage. Such abstractions will lead to the conclusion that a cargo of wheat in a vessel wrecked on a deserted shore, where it will be forced to be decayed, has as much value as an equal weight of wheat on the market in Paris, and that it contributes as largely to the national wealth. There are only mathematical figures which can be considered in such an abstract way, and that which concerns man should be viewed in the light of the whole series of circumstances which belong to it; otherwise you will be far away from the truth for ever.

Sunday 8 November 2009

Book 2, chapter 4, footnote 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 13]

(3) L’on sent que si nous n’avons point parlé des inconvénients de la dime, comme se proportionnant au produit brut, non au revenu, c’est que nous ne la considérons ici que sous un seul point de vue, celui d’un impôt sur un genre particulier de culture, ce qui rentre dans le plan de cet ouvrage, les prix et le commerce. Les avantages et les inconvénients des impôts en nature, appartiennent à l’application de l’économie politique au perfectionnement de l’agriculture, et non à cet ouvrage-ci.

[Translation]

(3) As you are aware, we have not discussed inconveniences of tithes as being in proportion to the gross produce, not the revenue, because we consider them here only from one point of view, namely from that of a tax upon a particular sort of cultivation. This is a theme which is included in the plan of this work, price and commerce, but advantages and inconveniences of taxes in kind belong to application of political economy to improvement of agriculture, not to this work.

Saturday 7 November 2009

Book 2, chapter 4, footnote 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 8]

(2) L’effet ne suivra pas peut-être immédiatement la cause, parce qu’il faut un temp]s assez long avant qu’un nombre d’hommes qui ne font point corps en semble, connaissent leurs propres forces et puissent en faire usage: il en faut particulièrement sans doute un peu plus aux fermiers qu’à toute autre classe intermédiaire entre le propriétaire et le consommateur, parce qu’il leur est plus difficile de passer à d’autres professions, qu’il ne l’est aux marchands de passer d’un commerce à l’autre. Cependant leur empressement diminue immédiatement, et comme leur nombre diminue graduellement aussi, tandis que le degré de force des propriétaires est inaltérable, les fermiers parviennent toujours à la fin à se décharger absolument de l’impôt.

[Translation]

(2) It is probable that the effect will not follow the cause immediately, because enough time is needed long before a number of men who are not combined recognise their own powers and can make use of them. In particular, there is no doubt that a little more time is needed for farmers than for any other class intermediary between the landlord and the consumer, because it is more difficult for farmers to move to other professions than it is for merchants to move from one trade to another. However, their attachement immediately diminishes, and, as their number also diminishes gradually with the degree of power of landlords unchanged, the farmers always come after all to completely impute the tax [to some one else].

Friday 6 November 2009

Book 2, chapter 4, footnote 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 5]

(1) On pourrait se figurer que le besoin d’affermer des propriétaires n’est point absolu, parce qu’il leur reste toujours le parti de faire valoir leurs terres par eux-mêmes, ou d’être leurs propres fermiers; mais cela même confirme l’assertion suivante, que le nombre de ceux qui peuvent prendre une terre à ferme est illimité, puisque non seulement tous les autres individus, mais tous les propriétaires de terre eux-mêmes, peuvent le faire. Ceux-ci cependant ne deviennent fermiers que par choix, et autant qu’ils y trouvent un avantage, tandis qu’ils sont par nécessité dans la classe des propriétaires. Ils doivent cultiver leurs terres ou les faire cultiver, quelque restreints que soient les avantages qu’on leur offre, sous peine de tout perdre, s’ils les laissent en friche. Ils ne choisissent ensuite entre le parti de les cultiver eux-mêmes, et celui de les donner à bail, qu’autant que comme tout autre individu, ils sont déterminés par les avantages dont jouissent ceux qui prennent des fermes.

[Translation]

(1) You may imagine that landlords are not constant in need for lease because they can always choose to make use of their estates for themselves, namely to become their own farmers. But even this affirms the following assertion: that those who can farm an estate are unlimited in number, because not only all the other individuals but also all landlords themselves can do so. However, the landlord only becomes a farmer by choice as far as he finds an advantage in so doing, while he belongs by necessity to the class of landlords. He must cultivate his estates or have them cultivated, whatever advantages may be offered, considering all the loss he could sustain if he left it uncultivated. He later chooses between to cultivate them for himself and to lease them only as far as, like any other individual, he considers the advantages enjoyed by those who farm them.

Thursday 5 November 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 30

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 31-32]

   Lorsque la contribution foncière s’élève au delà de ses justes bornes, elle accable l’agriculture et porte le découragement dans le cœur de tous les propriétaires. Nous avons vu qu’il était bien difficile de séparer la vraie rente foncière qui tient au monopole, et qui est indépendante de tout travail fait par le propriétaire ou ses prédécesseurs, d’avec la rente du premier capital fixe employé sur la terre, pour l’enclore, la défricher, et multiplier ses pouvoirs productifs. Le fermier paye à son maître ces deux revenus sans les distinguer, et le Législateur assied l’imposition foncière sur l’un et sur l’autre. Cependant aucune contribution n’est plus mauvaise que celle qui est payée par la rente du capital fixe; le propriétaire ne pouvant point le retirer de son emploi sans en perdre la valeur, est obligé de continuer à produire, quoiqu’il ne trouve point le même bénéfice dans la production; mais d’autre part, il ne peut avoir aucun intérêt à entretenir un capital dont le Gouvernement usurpe les fruits, le laisse donc se détériorer, et finalement se détruire plutôt que de faire de nouvelles avances; en sorte qu’un impôt qui porte sur le capital fixe, tend en dernière analyse à détruire les pouvoirs productifs du travail, ou à faire à la nation le plus grand de tous les maux. Aussi doit-on considérer la contribution foncière comme excessive toutes les fois qu’elle peut suffire pour décourager le propriétaire de fixer de nouveaux capitaux sur son terrain, c’est d’après ce principe qu’elle doit toujours être jugées.

[Translation]

   When the land tax is levied beyond its just limit, it torments agriculture and disheartens all landlords. We have seen that it is extremely difficult to separate the true land rent, which deprives from monopoly and is independent from any labour expended by the landlord or his predecessors, from the rent of the first fixed capital employed upon soils in order to enclose them, to reclaim them, and multiply their productive powers. The farmer makes these two sorts of payment to his master without distinguishing them, and the legislator calculates the land tax on them by the lump. However, no other tax is more harmful than that paid by the rent of fixed capital. Since the landlord cannot gain the rent from employment of the capital without losing any value of it, he is obliged to continue his production though he finds no benefit in production. But, on the other hand, he cannot take any interest in undertaking a capital whose fruits the government usurps, and so he leaves it deteriorating and finally being valueless, rather than makes new advances. Consequently, a tax which falls upon the fixed capital tends, after all, to destroy the productive powers of labour or to do the most harm to the nation. Therefore, the land tax must be considered as excessive, whenever it can be enough to discourage the landlord from vesting new capitals upon his estate. This is the standard by which it must always be appraised.

Wednesday 4 November 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 29

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 29-30]

   Les contributions foncières qui sont fixées en Toscane au sol pour livre de la valeur présumée des domaines, d’après une estimation invariable, se payent en trois portions, au mois d’Août, au mois de Novembre, et au mois de Février; celui qui paye la contribution de l’année dès le mois de Mars, époque où elle est arrêtée, obtient un escompte de cinq pour cent. Celui au contraire qui ne paye point à l’échéance, ne peut être inquiété qu’après l’année révolue; mais dès que le jour fatal de chaque terme, savoir le dernier du mois, est passé pour lui, sa dette est accrue de dix pour cent sur le terme qu’il a négligé de payer. A la fin de l’année seulement les poursuites judiciaires commencent, et le propriétaire est forcé an payement, ainsi que dans toute autre cause civile, par la levée de biens; comme il sait cependant de quoi il est menacé, il n’attend point qu’on en vienne à cette extrémité. Les percepteurs n’envoient jamais ni huissier ni contraintes; ils affichent tout simplement un avis général, et les trois derniers jours des époques de payement, la foule assiège leurs portes, chacun redoutant de ne pas être à temps, et d’encourir l’amende du dix pour cent, portée contre les débiteurs en retard. Chaque contribuable sait toujours, non-seulement quand et combien il devra payer mais il sait aussi au juste, quelle sera la peine de sa négligence, qui est égale pour tous, et inévitable. Le Gouvernement n’entre point dans tous ces détails, et perçoit la somme toute entière; ou, s’il reçoit des anticipations du percepteur, c’est à lui qu’il alloue l’escompte; et celui-ci fait au Gouvernement les avances de son propre fonds, tout comme il profite seul de l’intérêt double que payent les débiteurs arriérés. Jamais la perception de cet impôt, ni même de cette amendé, ne donne lieu à la plus légère contestation; jamais aussi perception n’occasionna moins de frais.

[Translation]

   Land taxes in Tuscany, which are fixed at a sou per livre of the presumed value of estates, according to an invariable estimation, are paid in three divisions, in the months of August, November, and February. He who pays the tax of the year as soon as the month of March, the last mounth of the year, has come enjoys a discount of five percent. He who, on the contrary, does not pay at the due date cannot be urged until the year has passed. But no sooner has the fatal day of each term, namely the last day of the month, passed, than his debt grows by ten percent on the ground that he neglected the payment. Only at the end of the year do lawsuits begin, and is the landlord forced to pay, as in any other civil case, by confiscation of property. However, as he knows to what he is exposed, he does not expect that that extreme means will be resorted to, after all. Tax collectors do not send forth a bailiff or a writ of execution; they simply post a general notice, and in the last three days of the period of payment, a herd of taxpayers lay siege to their gates, each fearing being out of time and receiving a fine of ten percent, levied upon the debtors in arrears. Each taxpayer does not only always know when and how to pay but also clearly knows what is the price for his neglect, which is equal for every one and inevitable. The government does not enter into all these details, and receive the total sum as a whole. Otherwise, if it receives prepayments from the tax collector, the government gives him a discount, and the tax collector makes an advance from his own stock to the government, as he alone profits from the double interest paid by the debtors in arrears. Collection of this tax, or even of this fine, never gives rise to the lightest contestation; therefore, no collection was less costly.

Tuesday 3 November 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 28

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 28-29]

   La manière plus ou moins rigoureuse dont on poursuit le recouvrement des contributions directes, les rend aussi plus ou moins onéreuses au peuple; celle usitée en France est toute militaire, et c’est un grand défaut; le Gouvernement Toscan en emploie une qui est un modèle de douceur, et qui mérite par conséquent d’être indiquée.

[Translation]

   The more or less rigorous way to pursue collection of direct taxes makes them accordingly more or less costly for people. That way used in France is entirely military, and this is a great shortcoming. The government of Tuscany employs one way which is a model of gentleness and which is worth description here.

Monday 2 November 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 27

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 28]

   Dans les pays où les terres sont à ferme, le fermier s’acquitte ordinairement par semestre, et c’est l’époque de ces payements, qui en général est la même pour tous, qu’on doit choisir pour exiger l’impôt. Dans ceux où les propriétaires les administrent par métayers ou par domestiqués, il convient de prendre le mois qui vient après les récoltes, et de le donner tout entier aux contribuables pour s’acquitter. Le mois d’Août qui suit la moisson, et le mois de Novembre qui suit la vendange et la récolte des petites graines, paraissent pour le climat de la France, les deux termes auxquels le contribuable peut solder sa cote avec le plus d’aisance. Dans les Provinces du midi, où l’on récolte de l’huile, il conviendrait d’ajouter comme troisième terme, le mois de Février.

[Translation]

   In the countries where land is farmed out, the farmer pays ordinarily every six months, and it is the time of these payments, which is generally the same for all, that should be chosen to demand the tax. In those countries where landlords manage their estates using metayers or domestic servants, it is convenient to choose the month which comes after the harvest and to give the tax as a whole to the taxpayers for the payment. The month of August, which follows the harvest of corn, and that of November, which follows the harvest of grapes and small grain, seem to be the two occasions, for the climate of France, on which the taxpayer can pay his allotted amount with the most ease. In the provinces in the South, where oil is produced, it would be convenient to add the month of February as the third occasion.

Sunday 1 November 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 26

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 27-28]

   Le mode de payement des contributions mois par mois, s’il dispense le contribuable d’avancer à la fois de grosses sommes, lui fait racheter chèrement cet avantage; il ne lui laisse pas oublier un moment les relations pénibles qu’il doit avoir avec le percepteur; douze fois par année il l’expose à la visite des garnisaires, et comme le payeur le plus régulier court risque de se trouver en retard au moins une fois sur ces douze, il le tient dans une dépendance constante de la faveur ou de l’humeur d’un homme dont le métier est toujours vu de mauvais œil.

[Translation]

   The method of monthly payment of taxes, if it exempts the taxpayer from advancing a large sum by the lump, makes him buy this advantage for a high price. It gives him no moment to forget the painful relations he must have with the tax collector. Twelve times a year, it exposes him to the visit by bailiffs, and, since the most regular payer runs the risk of being caught in delay, at least one out of twelve times, it keeps him constantly dependent upon the taste or caprice of a man whose way is always spoken ill of.