Wednesday 29 April 2009

Book 1, chapter 6, paragraph 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 163-65]

   S’il n’y a d’autre capital immatériel que celui qui résulte d’une hypothèque sur l’argent, il est absolument nécessaire d’en conclure, que la somme de capital immatériel produisant un revenu dans une nation, est égale à la somme d’argent en circulation chez cette même nation; or certainement les créanciers de l’État sont tout aussi bien que les créanciers des particuliers au nombre des propriétaires du capital immatériel. Le numéraire de la Grande Bretagne est estimé de dix-huit à vingt-cinq millions sterlings, et sa dette qui s’élevé aujourd’hui à 538 millions sterlings, surpasse au moins de vingt fois la valeur de son numéraire; elle est par conséquent supérieure à la valeur de tout celui qui circule dans toute l’Europe, et comme les propriétaires de créances sur les particuliers, soit avec hypothèque, soit par simple billet, forment une masse probablement supérieure à celle des créanciers de l’État, on ne peut douter que les propriétaires anglois [anglais] de capital immatériel, n’aient une créance fort supérieure à la valeur de tout le numéraire en circulation dans l’univers entier. Qu’arriveroit-il [arriverait-il] donc si tous les créanciers, non pas de l’Angleterre seulement, mais de l’Europe, mais de tout l’Univers, demandoient [demandaient] en même tem[p]s le remboursement de leurs créances en numéraire? tout le métal caché dans les entrailles de la terre ne suffiroit [suffirait] pas pour les satisfaire. Ce capital cependant est une valeur réelle quoique invisible, puisque chacune de ses parties peut se convertir en argent à volonté, et que chacune prêtée à un fabricant, suffit pour mettre en activité sa manufacture; mais il faut bien que cette valeur ne soit point métallique, et que son hypothèque soit autre que le numéraire.

[Translation]

   If there is no other intangible capital than that which derives from a mortgage upon money, it is completely necessary to conclude from it that the amount of intangible capital procuring a revenue for a nation is equal to the amount of money in circulation in the hands of the same nation. But certainly creditors to the state just as well as those to individuals are counted among owners of intangible capital. The amount of specie of Great Britain is estimated at 18 to 25 million sterlings, and her debt, which amounts to 538 million sterlings today, is at least over 20 times as enormous as the value of the specie. Consequently, it is more enormous than value of all the specie in circulation in the whole of Europe, and, since creditors to individuals, whether they holds a mortgage or just a simple bill, are probably larger in number than creditors to the state, there is no doubt that the English owners of intangible capital have far more credit than the value of all the specie in circulation all over the world. What would happen, therefore, if all the creditors, not only in England, but in Europe, but all over the world, all at once demanded the redemption of their credit in specie? All metals buried in the earth would not be sufficient to meet the demand. This capital, however, is a real if not visible value, because each portion of it can be converted into money on demand, and because each portion lent to a manufacturer can make his operation active. Nonetheless, this value must not be metallic, and its mortgage must not be in specie.