Saturday 20 June 2009

Book 1, chapter 8, paragraphs 07-08

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 229-31]

   Nous avons comparé aux semences du laboureur le capital circulant employé comme salaire nécessaire; la nation dont le capital circule avec assez de rapidité pour revenir plusieurs fois dans l’année à celui qui le premier l’a mis en mouvement, est dans la même situation que le laboureur de ces climats heureux, qui peut demander successivement à la même terre, trois ou quatre récoltes dans la même année.
   Ce n’est pas seulement la rapidité du retour du salaire nécessaire qu’il faut considérer, mais la circulation totale du capital, car l’entrepreneur d’un ouvrage ne pouvant point changer la proportion courante entre le salaire nécessaire et le superflu; non plus que celle entre la partie du capital qui paye le salaire, et la partie qui fournit des matières premières, des outils, etc. ne peut rappeler ses travailleurs à l’ouvrage, que quand la totalité de son capital lui est rentrée; la mesure commune de tous les capitaux étant le numéraire, ceux qu’un entrepreneur destine à un certain ouvrage sont représentés avec exactitude par leur rapport avec une somme numérique, quoique l’or et l’argent ne soient point nécessaires à leur circulation qu’ils ne font que faciliter; on dira donc qu’une manufacture demande un capital de cent mille écus, plutôt que de trois cent mille journées de travail, parce que ce travail, ni la subsistance qui le commande, ne suffisent point pour mettre la manufacture en mouvement, et qu’il faut beaucoup d’autres choses dont l’argent est la mesure commune, choses qu’il procure, bien qu’il ne les remplace pas.

[Translation]

   We have compared the circulating capital employed as necessary wages to grains of farmers. The nation whose capital circulates rapidly enough to be retrieved several times a year by those who have employed it at first is in the same situation as farmers in those happy climates where three or four crops can be successively raised in a year from a field.
   You need not only to consider the rapidity of return of necessary wages but that of the total circulation of capital, because the entrepreneur of a business, who cannot change the current proportion between the necessary wages and the surplus or between the part of capital which pays wages and the part which provides raw materials, tools, etc., cannot put his labourers at work again until he has retrieved the whole of his capital. The common measure of all capital being specie, the capitals an entrepreneur allots for a certain business are exactly represented by their relation with a sum of specie, though gold and silver are not necessary for their calculation, which they only make easy. You will say therefore that a mill requires a capital of 100,000 ecus, rather than 300,000 days of labour, because this labour itself or the provisions which command it are not sufficient to operate this business, and because many other things are needed, of which money is the common standard, things which it procures, though it does not replace them.