Wednesday 23 September 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 331-32]

   Quel est-il cet intérêt? La réponse est aussi simple que courte, il est le même que celui du consommateur. Il est étrange que cette réponse n’ait pas été trouvée depuis long-temps. En effet, la nation n’est point composée exclusivement d’artisans, ni de propriétaires de terres, ni de marchands, mais elle ne compte pas un individu qui ne soit un consommateur: on ne conçoit pas qu’on ait pu croire successivement que l’intérêt national était celui tantôt de l’une, tantôt de l’autre des trois premières classes, et qu’on n’ait pas voulu voir qu’il devait nécessairement être celui, non pas d’une classe, mais de l’universalité des citoyens, de cette classe qui les comprend toutes. La seule chose qui puisse excuser cet aveugleraient, c’est qu’on a pu se faire une fausse idée de l’intérêt du consommateur, on a pu croire qu’il n’en avait d’autre que celui d’acheter bon marché, et qu’il s’estimerait heureux, si un marchand lui cédait ses denrées à moitié prix de ce qu’elles lui coûtent.

[Translation]

   What is this interest? The answer is as simple as short; it is the same as that of consumers. It is odd that this answer has been lost sight of for a long time. Indeed, the nation is not exclusively composed of artisans, of landlords, or of merchants, but it includes no individuals but consumers. It is impossible to imagine that people could believe that the national interest is sometimes that of one, sometimes that of another, of the first three classes, and that they would not see that it must necessarily be not that of one class but that of the citizens as a whole, namely of that class inclusive of all of them. The only thing which can account for this ignorance is that they have been allowed to entertain a false idea about the interest of consumers, that is to say, to believe that consumers have no other interest than to purchase at a low price and that they would be thought to be happy if a merchant provided them with staples at half as low a price as the foods cost them.