Thursday 24 December 2009

Book 2, chapter 6, footnote 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 75-78]

(1) Quoique ce calcul ne soit pas essentiel à notre sujet, j’ai cru que le lecteur serait bien aise de connaître les faits qui lui servent de base; voici donc le compte des dépenses nécessaires habillement et outils d’un manouvrier de campagne du Département du Léman.
   Veste grossière de ratine. L. 18
   Veste de dessous. 12.
   Culottes. 15.
      L. 45
   Il employait autrefois des ratines d’Allemagne, aujourd’hui il est forcé de se servir de celles du Dauphiné, qui lui reviennent beaucoup plus cher, mais qui sont à la vérité meilleures. Ce fonds d’habits lui sert pour deux ans, au bout desquels il les renouvelle, employant ensuite les vieux pour les jours de plus grande fatigue ou de plus mauvais temps: il ne faut donc compter que la moitié de la somme ci-dessus par année.
.L. 22. 50.
   Une paire de guêtres de laine. L. 4.
   Une paire dites de toile. 1.
   Deux paires de souliers. 12.
   Deux paires de sabots â empeigne de cuir. 3.50.
   Un chapeau. 6.
   Deux bonnets. 2.
   Quatre chemises. 10.
   Une paire de bas pour les jours de fête 2.
   La plupart de ces effets durent plus d’une année, mais le journalier en achète tous les ans pour la somme ci-dessus qu’il faut donc passer toute entière.
   L. 40. 50
Dépense en habits. L. 63.
   Les diverses marchandises employées à l’habillés ment du journalier ont augmenté de prix depuis la révolution dans une proportion fort inégale, et de vingt jusqu’à cinquante pour cent. II y faisait entrer autrefois des étoffes communes de laine d’Angleterre et d’Allemagne, qu’il ne peut plus acheter aujourd’hui: l’habillement des paysannes était ci-devant presque uniquement composé d’étoffes étrangères, savoir de Londrines écarlates, de camelots, de serges, et de flanelles rayées ou brochées, qui venaient à Genève du fond de l’Allemagne: la consommation de ces étoffes a fort diminué; elles sont remplacées par des étoffes françaises qui coûtent plus cher; cependant d’autres entrent encore en contrebande, et la paysanne trouve son compte à rembourser l’assurance du contrebandier, plutôt qu’à acheter les produits de nos manufactures.
   L’ouvrier de campagne est obligé de posséder pour son travail:
   Un fossoir à deux, cornes, coûtant. L. 2. 50
   Une bêche. 5. 50
   Un provignoir [?]. 3. 25
   Une serpette. 1.
   Une serpe. 2.
   Une pioche. 2.
   Un fléau. 1.
   Une faux. 2. 50
   Transport de ci-derrière, dépense en habits. 63.
Dépense totale par année. F. 82. 75
   On peut passer les frais d’entretien que demandent les outils en compensation du prix de ceux qui durent plus d’une année; ces outils ont renchéri depuis la révolution aussi bien que les habits, mais pas tout-a-fait autant. Avant la guerre, et lorsque le commerce de Genève et de la Savoie était libre, l’ouvrier de campagne pouvait aisément avec 62 fr. 13 c. se pourvoir d’habits et d’outils de qualité au moins égale.

[Translation]

(1) Although this calculation is not essential for our subject, I have believed that the reader would be pleased to be familiar with the facts which serve as the basis for him. Therefore, I will here present an account of the necessary expenditure in clothing and tools of a rural day labourer in the department of Leman.
   Rude jacket of sponge cloth 18.
   Waistcoat 12.
   Pants. 15.
45.
   While he used to make use of sponge cloth from Germany, today he is forced to make use of that from Dauphiné, which costs him much more but which is truly better. This set of clothing lasts for two years, beyond which he renews it, using the old clothes for the days of more toil or worse weather. Therefore, we have to count only a half of the sum above per year.   22. 50
   A pair of woollen gaiters 4.
   A pair of gaiters of cotton or linen 1.
   Two pairs of shoes 12.
   Tow pairs of clogs with insteps of leather 3.50
   A hat 6.
   Two caps 2.
   Four shirts 10.
   A pair of stockings for holidays 2.
   Most of these items last for more than a year, but the day labourer purchases some of them every year for the sum above, which we have to enter into the account as a whole.   40.50
   Expenditure in clothing 63.
   Various of commodities employed for clothing of the day labourer have since the revolution risen in price in a very unequal proportion and from 20 to 50 percent. He used to import common woollen cloth from England and Germany, which he cannot purchase today. The clothing of peasants used to be composed almost exclusively of foreign cloth, namely London scarlet, camlet, serge, and flannel with stripes or brocade, which come from deep areas of Germany to Geneva. The consumption of these sorts of cloth has fallen considerably, and they are replaced by the French cloth which costs more. Other sorts of cloth, however, are imported again but illegally, and the peasant woman finds it more advantageous to pay guarantee to a smuggler than to purchase the produce of our manufactures.
    The rural labourer is obliged to possess the following for his labour:
   A plough with two shares 2.50
   A spade 5.50
   A provignoir 3.25
   A pruning knife 1.
   A billhook 2
   A pickaxe 2
   A flail 1
   A scythe 2.50
   Expenditure in clothing (see the previous page) 63
   Expenditure total per year 82.75
   We can pass the costs for maintenance necessary for the tools in compensation of the price of those which last longer than a year. These tools have risen since the revolution as much as clothing, but not exactly as much. Before the war, and when trade was free in Geneva and Savoir, the rural labourer could obtain clothing and tools of, at least, the same quality, easily at 62 francs 13 centimes.