Sunday 8 August 2010

Book 3, chapter 4, paragraph 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 257-259]

   D’une part, ils éloignent du travail productif des gens laborieux, qui trop pauvres pour payer un apprentissage, ou pour consacrer les plus belles années de leur jeunesse à un travail qui ne leur rapporte rien, sont obligés de demeurer toute leur vie manouvriers, ou de se borner au travail le plus grossier et le moins productif, le seul qui soit resté libre. Ces statuts diminuent donc d’alitant la production, et augmentent par conséquent les forces des vendeurs contre les consommateurs: ils augmentent d’autre part les forces des maîtres-ouvriers contre ceux qui les emploient et par conséquent leur salaire, l’un des éléments du prix de leurs produits. Mais les forces des chefs de manufacture et des négociants, dans leur lutte contre les consommateurs dont le nombre n’a point subi de variations, étant aussi augmentées, les négociants forcent les consommateurs à leur rembourser, non seulement le salaire plus élevé qu’ils ont avancé; mais aussi un profit plus fort pour eux-mêmes. Les trois effets réunis, diminution de production, augmentation de profit, augmentation de salaire, pèsent tous ensemble sur le consommateur, et se confondent pour lui dans l’élévation du prix de toutes les marchandises dont il a besoin. Le monopole que produisent les statuts d’apprentissage est donc doublement onéreux à la nation, puisqu’il entrave son industrie, et qu’il augmente ses dépenses.

[Translation]

   On the one hand, they keep laborious men from productive labour, who, too poor to pay for apprenticeship, or to devote the most beautiful years in their youth to a kind of labour which has given no reward to them, are obliged to continue to be day-labourers all in their lives, or to be confined to the least demanding and least productive labour, the only one which has remained free. These statutes, therefore, make production all the smaller, and thereby increase powers of sellers against consumers. On the other hand, they increase powers of master labourers against those who employ them, and, therefore, their wages, one of the components of the price of their produce. But, since the powers of the master manufacturers and merchants, in their haggling against the consumers who do not vary in number, were also increased, the merchants force the consumers not only to repay to them higher wages that they have advanced, but also to pay them higher profits. The three effects united, diminution in production, rise in profit, and rise in wages, weigh altogether upon the consumer, and are compounded for him into rise in prices of all commodities that he needs. The monopoly produced by the statutes of apprenticeship is, therefore, costly to the nation in a doubly way, in that it restrains her industry and increases her expenditure.