Monday 10 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 54

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 210-211]

   Les montagnes du Beaujolais, et la petite ville de Tarare, ont des fabriques de toile de coton et d’indienne qui rivalisent celles de la Suisse, et qui trouvent leurs débouchés en France en Italie, et dans les colonies (37). Tarare avant 1789 fabriquait aussi sur 600 métiers 10000 pièces de mousseline, d’une qualité supérieure à celles de la Suisse; mais les cotons filés de Suisse ayant été à cette époque surchargés de droits, puis prohibés, pour encourager les filatures françaises, les fabriques de mousseline en ont beaucoup souffert, et les filatures ne paraissent pas y avoir infiniment gagné (38). Les cotons filés en France sont sans nerf ni force, et cependant d’un prix trois fois supérieur à celui des cotons de Suisse et d’Angleterre. On n’emploie donc que de ces derniers qu’on fait entrer en fraude, ce qui renchérit singulièrement les mousselines; aussi le Préfet propose-t-il formellement de permettre l’introduction de ces cotons, du moins depuis le N°. 50 en sus. C’est là un exemple entre mille de l’inefficacité des prohibitions pour créer une industrie nouvelle. Les manufactures de papier peint, de verre, et de vitriol, du même Département paraissent tout à fait étrangères au système des douanes.

[Translation]

   The Beaujolais Mountains and the small city of Tarare have some cotton mills and India print mills which rival those in Switzerland, and which find markets in France, Italy and colonies (37). Before 1789, using 600 looms, Tarare produced 1000 pieces of muslin of superior quality to that from Switzerland. But, since the cotton yarn spun from Switzerland was taxed in this year, and prohibited later, in order to encourage French spinners, the muslin mills have suffered much from that, and the spinners do not seem to have gained so much from that (38). The cotton yarn spun from France is not strong or durable, and yet three times as high in price as that from Switzerland or England. Therefore, people cannot help importing this illegally and using it, a use which makes the muslin singularly expensive. Thus, the prefect formally proposes permitting importation of this cotton yarn, at least from No 50 count. This is one of innumerable examples of inefficacy of prohibitions intended to create a new industry. The manufactures of paint paper, plate glass, and alum in the same department seem to have nothing to do with system of customs duties.