Thursday 27 August 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 308-09]

   Chez un Peuple Nomade qui possède d’amples et riches pâturages, auxquels tous les membres de la société ont un droit égal, quoique le bétail soit l’élément de la richesse, chaque vache ou chaque brebis n’a qu’une valeur peu considérable, à cause de la facilité d’en élever un grand nombre; cette valeur est inférieure à celle de presque tous les objets qu’on veut échanger, ce qui la rend propre à servir de commune mesure; elle l’est d’autant plus qu’il n’y a pas un individu de la nation, qui ne soit en tout temps disposé à recevoir en échange, du bétail qu’il est toujours sûr de nourrir. Il ne peut être ou devenir propriétaire, qu’autant qu’il en possède. Chez un Peuple agriculteur, le bétail augmente fort de prix, et ne peut plus servir de commune mesure aux objets d’une valeur inférieure à la sienne. Il ne peut de plus être reçu en échange que par les propriétaires de terre, et proportionnellement à l’étendue de leurs prairies: ce n’est donc plus une richesse qui convienne à tout le monde, c’est un objet de consommation qui peut être échangé, tandis qu’il ne peut plus servir à faciliter les échanges.

[Translation]

   Among a nomad nation who possesses ample and rich pastures, to which all the members of the society have an equal right, though the livestock is an element of the wealth, each cow or each ewe is of little value, because it is easy to proliferate. That is inferior in value to almost every object people want to exchange, an inferiority which makes it proper to serve as common measure. It is all the more proper if every individual of the nation is always ready to receive the livestock in exchange which he is consistently sure to feed. Only when he possesses some livestock can he be or become a proprietor. Among an agricultural nation, the livestock rises well in price, and no longer can serve as common measure of objects of inferior value to it. Moreover, it can be received in exchange only by landlords and in proportion to the extent of their meadows. Therefore, this is no longer a means convenient for every one, but an object of consumption which can be exchanged, while it can no longer serve to facilitate exchanges.