Monday 13 April 2009

Book 1, chapter 5, paragraphs 25-26

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 144-46]

   Ces différentes manières dont les métaux précieux sont consommés équivalent-elles à la production annuelle de 150 millions, restent-elles au-dessous, ou la surpassent-elle? c’est ce qu’il n’est pas facile de décider. Adam Smith a démontré par la comparaison des prix du blé (Liv. I. Chap. xi. p. 3e.) que durant les deux ou trois siècles qui ont précédé la découvert de l’Amérique, la production des métaux précieux n’étoit [était] pas égale à leur consommation; que dans le sèicle qui la suivit, elle étoit [était] fort supérieure; qu’enfin dans le dix-septième; et jusqu’à la moitié du dix-huitième, l’équilibre s’étoit [était] rétabli; il n’est point sûr que la découverte de nouvelles mines dans le Brésil ne l’ait pas altéré de nouveau.
   Lors même que les métaux produits surpasseroient [surpasseraient] d’une certaine somme les métaux consommés, cette différence ne feroit [ferait] pas baisser leur prix, pourvu qu’elle ne fût que proportionnelle à l’augmentation de la richesse universelle. Comme tout le numéraire en circulation est égal en valeur certaine partie aliquote de la richesse mobilaire [mobilière] qui circule, l’augmentation de l’une doit produire celle de l’autre. Or comme il y a quelques États dont la richesse se double en vingt ans, d’autres où elle se double à peine en un siècle, et d’autres enfin où elle ne subit aucun accroissement, le numéraire peut s’accroître dans ceux des deux premières classes selon les mêmes proportions, sans que pour cela chaque écu pris séparément en vaille moins, ou s’échange contre une moindre quantité, soit de travail, soit de subsistance, tandis qu’il ne le peut dans ceux de la troisième (4).

[Translation]

   Is the consumption of precious metals in these different ways equal to, below or above the annual production of 150 millions? This question is not easy to answer. Adam Smith demonstrated by comparing prices of corn (Book 1, chap. 11, p. 3) that the production of precious metals was not equal to their consumption for the two or three centuries prior to the discovery of America, that the former was far above the latter in the following century, and finally that the equilibrium was regained in the seventeenth and in the first half of the eighteenth centuries. He is not sure whether the discovery of new mines in Brazil changed the state of things again or not.
   Although the produced precious metals would be above a certain amount of the consumed metals, this difference would not lower their price, if only in proportion to the growth of the universal wealth. As all the specie in circulation is equal in value to a certain fractional part of the movable wealth in circulation, the increase of the one should produce that of the other. But there are some countries where the wealth is doubled in 20 years, others where it is narrowly doubled in a century, and still others where it does not grow at all. Therefore, the amount of specie can rise in the same proportion in the first two classes of countries, though each ecu taken separately is of none the less value, and is exchanged for none the less amount of labour or provisions. In the third country, on the contrary, the amount of specie can not rise (4).