Tuesday 14 July 2009

Book 1, chapter 9, paragraph 14

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 261-63]

   Nous supposons toujours une société dont les capitaux sans cesse accrus par l’économie, remplissent bientôt tous les canaux dans lesquels ils coulent. L’agriculture, les manufactures, le commerce intérieur, et celui d’exportation, en ont retenu tout ce qu’ils en peuvent occuper; il en reste d’autres encore; certainement leurs propriétaires ne les laisseront pas oisifs: ils feront des commandites aux marchands étrangers, des prêts aux propriétaires, et aux chefs de manufactures des pays les plus éloignés, ils se présenteront pour tous les emprunts que feront tous les Gouvernemen[t]s du monde, eux-mêmes enfin ils entreprendront le commerce de transport de toutes les autres nations, ils approvisionneront les unes aux dépens des autres, et devenus les courtiers de l’univers, ils mettront leurs capitaux au service de tout le monde; leur pays n’en retirera que le profit, tandis que l’usage en sera cédé en entier à des étrangers. Les Hollandois [Hollandais] étoient [étaient] parvenus à ce faîte de prospérité, ainsi que quelques peuples plus petits, et dont l’histoire est moins brillante, tels que les Genevois, les Neuchâtelois, les Bâlois: la révolution a englouti les capitaux des uns et des autres; mais s’ils avoient [avaient] continué à multiplier, ils auroient [auraient] constamment trouvé de l’emploi, et procuré du profit à leurs maîtres; car les bénéfices des capitalistes ne devroient [devraient] s’arrêter, que lorsque la totalité de la surface du globe auroit [aurait] été portée au plus haut point de culture dont elle soit susceptible, que ses produits auroient [auraient] reçu du travail de l’homme tout le perfectionnement qu’ils peuvent en recevoir, et que la population pour les consommer seroit [serait] arrivée au point le plus élevé où elle puisse parvenir. Jusqu’alors il y aurait toujours quelque part du profit à faire en faisant du bien, et les capitaux qui non plus que les capitalistes ne sont point enchaînés an pays qui les a vu naître, iroient [iraient] constamment chercher l’avantage du public et le leur, jusquà ce que ce bien fût opéré: or, comme cette prospérité de la terre entière ne pourvoit se soutenir que par la paix de tout l’univers, l’abolition de l’ignorance et de la barbarie, et celle de tous les mauvais Gouvernemen[t]s du monde, elle est bien plus reculée dans le pays des chimères que la paix universelle de l’abbé de St. Pierre. Aussi long-tem[p]s qu’il y aura des despotes sur cette terre pour détruire le fruit des, efforts des capitalistes, on ne doit point craindre qu’à force de faire le bien, ceux-ci n’en trouvent plus à faire.

[Translation]

   We consistently suppose a society in which capitals, gradually growing due to economy, soon fill all the channels through which they flow. Agriculture, manufactures, inland trade, and exporting trade, above all, have provided all capitals can flow into. But capitals go somewhere else. No doubt their owners will not leave them unemployed. They will invest their capitals to foreign merchants, and will supply loans to landlords and master manufacturers in the furthest countries; they will subscribe all loans all the governments all over the world will make; and finally they will themselves undertake the commerce of transport of all other nations. They will accommodate one another, will become intermediaries of the universe, and will put their capitals at the service of the world. Their country will reap only the profit from their capitals, while the entire use of their capitals will be given up to foreign countries. The Hollanders had reached the peak of prosperity, like some other nations who are smaller and whose history is less honourable, such as those of Geneva, Neuchâtel, and Basel. The revolution swallowed up the capitals of the former as well as the latter. But they would constantly have found one or another sort of employment and procured some profit for their masters had they kept on growing. It is because profits of capitalists would not cease to come about until the whole surface of the globe has been carried into cultivation to the highest degree possible, until its produce receives all the possible improvements from human labour, and until the population to consume it has arrived to the highest point possible. Until then there would always be some profit to reap by making better use of them, and the capitals which are free from the country where they were born, as well as capitalists, would constantly search for the public and for their own advantage until this good is realised. But, since this prosperity on the whole earth could last only due to the peace of all the universe, due to the eradication of ignorance and barbarism, and due to the abolition of all evil governments of the world, it is much less feasible in the country of illusions than the universal peace of Saint-Pierre. As long as the earth has such despotic rulers as destroy the fruitage of efforts of capitalists, one should not fear that capitalists should find nothing to do by means of making better use of capitals.