Tuesday 21 December 2010

Book 3, chapter 8, paragraph 16

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 394-396]

   Le projet d’affranchir le commerce, est celui que s’est proposé la troisième classe de négociateurs, dont nous avons encore à parler. Le commerce est un avantage pour chaque particulier ainsi que pour chaque Peuple, soit au moment où il achète, soit en celui où il vend: dans le premier cas, il lui procure ce dont il a besoin, à un plus bas prix relatif qu’il ne l’auroit eu sans le commerce, dans le second, il lui fait vendre ce qu’il a de trop, à un plus haut prix relatif qu’il ne l’aurait fait sans son secours; la première opération diminue ses dépenses, la seconde augmente ses revenus. Plus le commerce sera libre et étendu, et plus la France pourra acheter à bon marché des autres nations ce dont elle a besoin pour sa consommation, ou ce qu’elle peut appliquer à son usage, plus par conséquent les épargnes qu’elle pourra faire sur ses dépenses seront grandes. Plus d’autre part sera multiplié le nombre des chalands qui achèteront d’elle ce qu’elle produit de superflu à sa consommation, plus elle produira pour eux, en raison de l’augmentation de leur demande, et plus elle pourra en même temps hausser son prix relatif, en raison de l’augmentation du nombre des acheteurs, comparé à celui des producteurs; en sorte que son revenu sera augmenté, soit par une production plus considérable, soit par un plus grand profit sur cette production. C’est parce que le commerce fait l’avantage des deux parties contractantes, que la suppression de toutes les entraves qui gênaient la circulation d’une province à l’autre, contribue puissamment à la prospérité de toutes deux. Si l’on supprimait les obstacles qui gênent le passage des marchandises d’un Etat dans un autre, on rendrait au commerce de l’Europe, le même service qu’on a rendu au commerce intérieur de la France, en portant aux frontières tous les bureaux des fermes, qui arrêtaient la circulation intérieure des Provinces.

[Translation]

   We have yet to discuss the third of negotiations, who have intended to free trade. Trade is an advantage for each individual as well as each nation, whether he or she is a purchaser or a seller. In the first case, trade gives him what he needs at a lower relative price than he would have obtained it without trade; in the second case, it enables him to sell what he has beyond his own needs, at a higher relative price than he would have with no aid of it. The first operation diminishes his expense, and the second increases his revenue. The freer and more extensive trade will be, the cheaper France is likely to buy from other nations what she needs for consumption, or what she can apply to use, and, as a result, the more expense she will be allowed to save. On the other hand, the more customers will buy from her what she produces beyond her consumption, the more she will be able to produce for them, in proportion to the rise of their demand, and, at the same time, the higher she will be able to make her relative price, in proportion to the rise of the number of buyers, in relation to that of producers. As a result, her revenue will be increased, whether with more production or with more profit upon this production. Since trade gives advantage to both parties in contract, the abolition of all restraints upon circulation from one province to another greatly contributes to the prosperity of both the provinces. If the restraints upon passage of commodities from one state to another were lifted, this would be of as much service to international trade within Europe as it was to home trade within France to move all taxation bureaus, which halted home circulation among provinces, onto the borders.