Sunday 31 May 2009

Book 1, chapter 7, paragraph 10

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 199-200]

   On pourroit [pourrait] se prévaloir de ce que je viens de dire (qu’une nation reste toujours débitrice de l’excédant de ses achats sur ses ventes) pour justifier la prohibition d’exporter le numéraire, que j’ai représentée comme impolitique, puisqu’aussi bien d’après les principes que je développe, ce numéraire ne seroit [serait] point employé à payer la dette nationale; cependant il le seroit [serait] souvent à payer la dette particulière, toutes les fois qu’un accident dans les changes rendroit [rendrait] plus avantageux de le faire en espèces: il seroit [serait] bientôt réimporté, et la nation resteroit [resterait] débitrice, mais ce ne seroit [serait] plus des mêmes particuliers. Toutes les fois qu’on la géne [gène] sur les moyens de s’acquitter, c’est comme si pour augmenter le crédit d’un marchand, on lui défendoit [défendait] de payer ses dettes. Elle paye en effet les siennes régulièrement, de même que la caisse d’escompte, ou toute autre banque publique, réalise ses billets à présentation, non que cette dernière ait dans ses coffres de quoi les acquitter tous; il lui suffit que tandis qu’un courant d’espèces en sort continuellement, il en rentre un autre qui lui soit égal, et la nation comme la caisse d’escompte, fait travailler à son profit le capital étranger qu’elle a emprunté, sans que personne se soit apperçu [aperçu] de le lui avoir prêté.

[Translation]

   One might make use of what I have just said (that a nation is always in debt by the excess of its purchases over its sales) in order to justify the prohibition of exportation of specie, which I have represented as impolitic, since, even according to the principles I develop, specie would not be employed to repay the national debt. However, it would often be employed to repay the debt of individuals, whenever it is more advantageous to do it in specie by accident of foreign exchange. Specie would soon be re-imported, and the nation would remain in as much debt, though the same individuals would not remain in debt any longer. Whenever the nation is kept from the means of settlement, it is as if a merchant were prohibited from repaying his debt in order to be given more credit. The nation, in fact, repays its debts regularly, in the same way as a discount house or any other public bank redeems its bills or notes on sight. But the nation does not have enough in its safe [as reserve], in the same way as the house, to repay all the debt. While it continually starts one monetary circulation, it has only to redeem another circulation which is equal to the one. The nation, like a discount house, employs foreign capital to profit, which it has borrowed while the lender has unconsciously made the loan.