Tuesday 17 February 2009

Book 1, chapter 3, paragraph 16

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 69-71]

   Tous les détenteurs de richesse mobiliaire [mobilière], soit qu’elle leur appartienne en propre, ou qu’ils se la soient procurée par un emprunt, sont constamment animés par le désir de faire valoir leurs capitaux; ils tendent tous à en retirer le plus grand profit possible, ils cherchent dans cette vue à maintenir le travail, ou à faire circuler leur capital dans le commerce, ou les entreprises qui leur paroissent [paraissent] les plus lucratives: ce n’est pas qu’ils considèrent uniquement le profit pécuniaire, mais ils accumulent tous les divers avantages de chaque genre de travail, la considération qui lui est attachée, la sûreté, la promptitude des rentrées, l’agrément d’avoir leurs capitaux rapprochés d’eux, et presque sous leurs yeux; comme d’autre part tous les inconvénien[t]s, la saleté, l’odeur, le bruit, la fatigue, la dépendance, et quelquefois l’infamie. D’après ces considérations réunies ils forment une évaluation moyenne, à laquelle ils rapportent toutes les autres. C’est ainsi que si le profit ordinaire d’une manufacture ou d’un commerce honorable et rapproché, est de dix pour cent par an, celui d’un propriétaire cultivateur, plus heureux, plus tranquille et plus respecté, pourra n’être que de six pour cent, tandis que l’on évaluera à quinze pour cent celui d’un commerçant avec l’Amérique, dont les retours sont plus lents et plus incertains, à vingt-cinq pour cent celui d’un commerçant aux Indes, dont les retours sont plus hasardeux encore, à trente pour cent celui de l’assureur contrebandier, dont le danger est continuel (5), celui du cabaretier qui n’est jamais maître chez lui, et qui se constitue le domestique du public et des ivrognes: D’après les mêmes règles, celui dont les magasins seront remplis de poisson salé ou de houille, aura droit d’exiger en compensation de la puanteur ou de la saleté quelque profit de plus que celui qui négociant sur des toiles, n’aura que des marchandises propres et élégantes entre les mains. Tous ces profits cependant seront considérés comme égaux, les inconvénien[t]s balancés de chaque profession compensant leur disproportion.

[Translaiton]

   All holders of movable wealth, whether they themselves own it or have obtained it on loan, are constantly motivated in desire to make good use of their capital. They all aim to reap the highest profit possible, and, with this view, try to maintain labour or to make their capital circulating in commerce or in projects which appear to them the most lucrative. This is not to say that they only consider pecuniary profit but that they take into consideration all various benefits from each kind of labour (the reputation attached to it, the certainty and promptness of the return, the pleasure in having their capital near them or almost under their eyes) on one hand, and all inconveniences (the filth, the stink, the harshness, the noise, the dependence, and sometimes the disgrace) on the other hand. According to these united considerations, they form an average evaluation, with which they combine all the others. Therefore, if the ordinary profit of a graceful and nearby kind of manufactures or commerce is 10% a year, it is likely that the profit of a better-off, more peaceful and more respectful cultivating landowners will be as low as 6%. In contrast, that of a merchant engaged in American trade, whose return is slower and more uncertain, is evaluated to be 15%; that of one in Indian trade, whose return is still more risky, is to be 25%; that of an insurer of smugglers, whose danger is continual (5), and that of a keeper of a tavern, who is never master of his own house and who is a domestic servant for the public and drunkards, to be 30%. According to the same rules, those whose stores will be full of fish for sale or coal will have a right to demand somewhat higher profit as compensation for filth or stink, than those who, carrying on a business on cloth, deal with nothing but proper and elegant articles. Still, all these profits will be considered as equal, for the comparative costs of each profession compensate the disproportion of the profits.