Monday 28 December 2009

Book 2, chapter 7, paragraph 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 85-86]

   L’on a cru pendant long-temps que les impôts sur la consommation étaient payés par les marchands et prélevés sur les profits du commerce; cette opinion est tout aussi fausse que celle qui les fait envisager aujourd’hui comme servant à protéger et à animer ce même commerce; du moins n’est elle pas si extraordinaire. C’est d’après cette persuasion, que dans presque tous les pays de l’Europe, ceux qui ont créé de nouvelles taxes, ne trouvant pas juste que les marchands fussent seuls à les payer, se sont efforcés d’atteindre les autres classes de la société. Il leur a été très facile d’appesantir la main sur les propriétaires de terres, mais ils auraient voulu atteindre également le capitaliste d’une part, et l’artisan de l’autre, or ces deux classes de personnes qui payaient souvent une grande partie de l’impôt qu’on croyait lever sur les marchands, échappaient au contraire à celui qu’on pensait lever sur elles, et en faisaient supporter à d’autres le fardeau.

[Translation]

   It has been believed for a long time that taxes upon consumption were paid by merchants and deducted from profits of commerce. This view is exactly as false as that which makes them regarded today as serving to protect and promote this same commerce, though not so extraordinary. It is according to this persuasion that, in almost all countries of Europe, those who created new taxes, not finding it just that merchants alone were to pay them, attempted to reach the other classes of the society. It was very easy for them to weigh upon landlords, but they would also have wanted to reach capitalists on one hand and artists on the other hand, and yet these two classes of people who often paid a large part of the tax which was believed to fall upon the merchants, on the contrary, evaded that tax which was thought to fall upon them, and made other classes carry the burden.