Tuesday 27 July 2010

Book 3, chapter 3, footnote 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 231-232]

(4) Le tarif des douanes sous l’ancien régime était à peu près le même qu’a présent; à quelques égards il était peut-être encore plus absurde: cependant le dommage qui en résultait pour la nation était infiniment moindre, parce que le capital national était cinq ou six fois plus considérable, et suffisait à presque toutes les manufactures: le nombre de celles qui travaillaient pour l’étranger était très grand; elles vendaient donc à un prix relatif libre, et la douane n’avait aucune influence sur elles. Si la France était assez riche pour ne craindre sur aucune marchandise la plus libre concurrence des étrangers, les droits de douane ne se percevraient que sur les choses qu’on ne peut point imiter dans le pays, et par conséquent tout ce que paierait le consommateur irait au profit du fisc; car les prohibitions des douanes ne sont innocentes que lorsqu’elles interdisent ce qui ne se ferait pas quand encore elles le permettraient: à bien des égards, le tarif des douanes Anglaises est dans ce cas-là; aussi ne fait-il pas à beaucoup près autant de mal à l’Angleterre, que le nôtre nous en fait, quoiqu’il soit également absurde. Si l’on venait à bout de tenir rigoureusement la main à l’exécution de nôtre, et d’empêcher absolument toute contrebande, les besoins des consommateurs seraient si loin d’être satisfaits, les manufactures et les capitaux qui les font mouvoir seraient si incapables de répondre à leur demande, que la crise la plus violente, et peut-être le renversement de l’ordre social devraient s’ensuivre d’une pareille rigueur, et de l’état de dénuement où se trouverait toute la France.

[Translation]

(4) The tariff of customs duties under the ancient regime was much the same as today. In some respects, it was probably still more absurd, but produced far less evils for the nation. This is because the national capital was five or six times as voluminous, and sufficient for almost all the manufactories. The number of the manufactories operated for foreign markets was extremely large. They sold, therefore, at a free relative price, and the customs had no influence upon them. If France was rich enough not to fear the freest competition with foreign manufactures for any commodity, customs duties would be only levied upon the goods that we cannot imitate in our country. As a consequence, all that consumers would pay would be to the profit of the treasury. This is because prohibitions by means of customs duties are harmless, only when they prohibit what would not be done even if they permitted it. This is true of the tariff of customs duties in England in many respects. Therefore, it does not do as much harm, or does still less harm, to England as that in France does to France, though it is as absurd. If we finished rigorously controlling the execution of our tariff of customs duties, and completely prohibiting all smuggling, the needs of consumers would be so far from being satisfied, and the manufactories and capitals setting them in motion would be so incapable of meeting their demand, that the most violent crisis, and probably the reversal of the social order would inevitably follow such necessities and the state of poverty which would be found all over France.