Saturday 5 December 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 26

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 58-60]

   Or une taxe sur les consommations, pourvu qu’elle n’affecte pas celles de nécessité première, peut se proportionner assez exactement aux dépenses de chaque individu; elle le fait, lors même qu’un petit nombre seulement de ses dépenses sont imposées, pourvu qu’elle porte sur ceux des besoins artificiels qui sont communs à tous les hommes, mais que chaque individu satisfait en raison de son aisance; l’inégalité de chacune en particulier, peut être compensée assez équitablement, par l’inégalité d’une autre. Une taxe sur les boissons, par exemple, atteint tous ceux qui ont un revenu, mais proportionnellement plus le pauvre que le riche; une taxe sur le sucre, le café, et les épiceries, serait à peine payée par le pauvre, mais elle atteindrait surtout ceux qui vivent dans une étroite médiocrité; la taxe sur certaines étoffes, celle sur les carrosses, etc. atteignent toujours un moindre nombre de personnes, et compensent, en frappant de nouveau sur le riche, l’inégalité qu’on aurait reprochée à une taxe sur les boissons, si elle avait existé seule; inégalité qui est compensée encore, par les impositions foncières, mobilières, du timbre, des patentes, etc. lesquelles atteignent directement le revenu. En choisissant donc sept ou huit objets seulement pour les taxer, on peut avec facilité lever une contribution très considérable, et très équitablement proportionnée aux revenus de chaque ordre de la société.

[Translation]

   A tax upon consumption, provided that it does not affect the commodities of the first necessity, can be proportional exactly enough to the expenditure of each individual. It does so, even when it is levied upon only a small number of his expenses, provided that it is levied upon those of artificial needs which are common to all human beings but which each individual satisfies in proportion to his comfort. The inequality of each tax, in particular, can be compensated for, equitably enough, by the inequality of another. A tax upon necessaries, for example, falls upon all those who have revenue, but proportionally more heavily upon the poor than upon the rich. A tax upon sugar, coffee and spices would be barely paid by the poor, but it would fall, above all, upon those who live in rigid mediocrity. A tax upon certain cloth, coaches, and so on always falls upon a smaller number of persons, and compensates, striking upon the rich firstly, for the inequality of which a tax upon necessaries would have been accused if it alone had existed. This inequality is also compensated for by taxes upon land and movables, the stamp duty, business tax, and so on, which weigh directly upon revenue. Therefore, by choosing only seven or eight objects for taxing, it is easy to collect a tax which is huge in sum, and is very equitably proportional to the revenue of each order of the society.