Saturday 7 February 2009

Book 1, chapter 3, paragraphs 01-02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 52-54]

Nous avons vu plus haut qu’il y a deux manières de tirer parti d’un capital accumulé: l’une en le fixant, que nous avons examinée dans le chapitre précédent, l’autre en le faisant circuler, et nous l’examinerons dans celui-ci.
   Le propriétaire d’un capital peut donner en échange à un ouvrier les fruits d’un travail achevé, consistan[t]s en effets applicables à l’usage et à la consommation des hommes, contre un travail à faire, avec un profit proportionné à l’étendue de ses avances; c’est lé contrat que l’on exprime beaucoup plus simplement, en disant que le capitaliste fournit le nécessaire à un ouvrier productif qui travaille pour lui, ou plus simplement encore, en disant qu’il lui paye son salaire; mais il est fort important de remarquer que toutes les fois qu’on met à l’ouvrage un ouvrier productif, et qu’on lui paye un salaire, on échange le présent contré l’avenir, les choses qu’on a contré celles qu’on aura, l’aliment et le vêtement qu’on fournit à l’ouvrier, contre le produit prochain de son travail. L’argent n’entre dans ce marché que comme signe; il représente toujours une richesse mobiliaire [mobilière], applicable à l’usage et à la consommation de l’homme, c’est cette dernière qui est le vrai capital circulant. Le numéraire est comme une assignation, que le capitaliste donne à l’ouvrier, sur le boulanger, le boucher et le tailleur, pour qu’ils lui livrent les denrées consommables qui appartenoient [appartenaient] déjà en quelque sorte au capitaliste, puisqu’il en possédoit [possédait] le signe: l’ouvrier porte cette assignation à une boutique, rechange contre ce dont il a besoin pour vivre; celui qui lui a payé son salaire, s’est tout simplement dispensé, en lui donnant de l’argent, du soin de faire lui-même ses provisions, mais l’effet est précisément le même, c’est toujours lui qui lui fournit sa nourriture, et ce dont il a besoin, en échange d’un travail à faire qu’il attend de lui.

[Translaiton]

We have seen above that there are two ways to make use of accumulated capital; one is by fixing it, which we have examined in the previous chapter, and the other is by keeping it circulating, which we will examine in this chapter.
   Owners of capital can give labourers that produce of performed labour which consists of effects applicable to human use and consumption, in exchange for labour yet to perform, and can consequently gain profit proportional to the amount of their advance. This contract can be much more simply described by saying that capitalists provide necessaries to productive labourers who work for them, or be still more simply described by saying that capitalists pay wages to labourers. But it is extremely important to note that every time capitalists puts labourers at work, and every time they pay wages, they exchange the present for the future, what they have for what they will have, the food and clothing provided to the labourers for the next produce of labour by the labourers. Money comes into this deal only as sign. It always represents a certain amount of movable wealth applicable to human use and consumption. This wealth is the true circulating capital. Species are like bills of collection, negotiated by capitalists to their labourers, upon bakers, butchers, and tailors, so that they supply the labourers with consumable commodities, which once belonged to the capitalists in the sense that they possessed the sign. The labourers take these bills to a shop, where they exchanges it for that which they want for their life. The capitalists who have paid wages for them have all with ease spared themselves the care of providing them with provisions for themselves, by providing them with some money. Nevertheless the effect is exactly the same; in both cases it is the capitalists that provide the labourers with food and what they want, in exchange for the labour the capitalists expects them to perform.