Friday 20 February 2009

Book 1, chapter 3, paragraphs 20-21

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 74-75]

   La première cause qui doit augmenter la nombre des prêteurs, et par conséquent diminuer leurs forces, c’est l’augmentation de la richesse mobiliaire [mobilière] de la nation; plus en effet celle-ci va croissant, et plus on a lieu de croire qu’il s’en accumulera une partie entre les mains de gens que leurs inclinations n’appelleront point à en faire usage eux-mêmes: D’autres causes cependant peuvent influer aussi sur leur nombre, telles que le préjugé défavorable qu’un changement dans les mœurs nationales peut attacher aux professions lucratives, les progrès de l’oisiveté de la mollesse et du luxe, qui lors même que le capital de la nation n’éprouve aucune variation, engagent chaque jour un plus grand nombre de riches à renoncer au commerce et aux entreprises, pour entrer dans la classe des capitalistes, et par conséquent augmenter la concurrence qu’ils se font les uns aux autres.
   Le désir de contracter des capitalistes peut d’autre part être diminué par différentes causes; il s’affoiblira [affaiblira] par exemple, si la religion fait considérer le prêt à intérêt comme usuraire, si le Gouvernement ne protège pas les prêteurs, si le recouvrement de leurs fonds n’est pas facilité par l’administration d’une bonne et prompte justice, si les propriétés sont mal assurées, si le commerce est exposé à des avaries fréquentes, qui peuvent ruiner tout ensemble et l’emprunteur et le prêteur; enfin, si la mauvaise foi est commune, et si la plupart des débiteurs inspirent peu de confiance; les capitalistes dégoûtés par toutes ces circonstances, se détermineront plus difficilement à confier leurs fonds, et pour les y engager, il faudra leur assurer une plus grosse part dans les profits qu’on en peut attendre.

[Translaiton]

   The first cause which must increase the number of lenders and consequently decrease their bargaining powers is the growth of movable wealth of the nation. Indeed, you may well believe that, the more movable wealth, the larger part of it will be accumulated in the hands of those who will not at all be inclined to make use of it themselves. However, other causes can also have an influence upon their number; such as the prejudice against lucrative professions introduced by a change in national manners; such as the prevalence of idleness, apathy and luxury, which urges a larger number of the rich to abandon commerce and undertakings every day, to enter the class of capitalists and consequently to intensify the competition they are in with each other, given that the capital of the nation is constant.
   The desire capitalists have to make a loan contract, on the other hand, can be weakened due to different causes. It will be weaker, for example, if the religion makes the loan at interest regarded as usury, if the government does not protect lenders, if the collection of his loans is not made easy by the administration of good and prompt justice, if the property is not well assured, if commerce is exposed to frequent disturbances which can ruin borrowers and lenders altogether, or, finally, if unconfidence is prevalent and most of debtors enjoy little confidence. Capitalists, disgusted with all these circumstances, will find it more difficult to confide their stock to almost anyone, and in order to incline them to, it will is necessary to assure them of higher profit which can be expected from it.