Tuesday 24 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 47-49]

   Lorsque le prix de l’assurance est beaucoup moindre que l’impôt, le prix intrinsèque de la marchandise augmenté de l’accident frauduleux, est beaucoup moindre que son prix augmenté de l’accident fiscal; et comme c’est toujours sur le plus bas d’entre les prix intrinsèques que se règle le prix relatif, il doit nécessairement en résulter, que le consommateur se refusera à rembourser au marchand la valeur de l’impôt, et que ce dernier n’aura que le choix, ou de vendre uniquement des marchandises entrées en fraude, ou de fermer son magasin. Le profit de la contrebande n’est pas tout pour le contrebandier, ou le négociant; le consommateur le partage; mais le profit de celui-ci est complètement illusoire, car s’il achète les marchandises à meilleur compte, que si elles avaient payé l’impôt, il les paye d’autre part beaucoup plus cher, que si leur entrée avait été libre; elles sont en effet augmentées pour lui, premièrement de toute la somme payée aux assureurs, ensuite de tous les profits que les différents vendeurs, qui interviennent entre l’introducteur et lui, prélèvent selon l’usage du commerce sur cette partie de la valeur des marchandises confondue dans leur prix total. La perte du consommateur, qui est aussi la perte de la nation, est donc composée de l’assurance et de l’avancé d’argent, lorsqu’il y a contrebande, de la taxe et de l’avance d’argent, lorsqu’il n’y a pas contrebande. Cette perte nationale est égale à la différence entre le prix accidentel, ou le prix relatif forcé de la marchandise, et son prix relatif libre.

[Translation]

   When the price of the guarantee is much lower than the tax, the intrinsic price of the commodity raised by the illegal incident is much lower than its price raised by the fiscal incident; and, since it is always upon the lowest of all the intrinsic prices that the relative price is regulated, it must follow by necessity that the consumer will refuse to return the value of the tax to the merchant, and that the latter will have no choice but to sell exclusively commodities illegally imported or to close his store. The profit of smuggling is not all for the smuggler or the merchant; even the consumer takes part of it. However, the profit of the latter is completely illusionary, because, if he purchases commodities at a lower price than if they had paid the tax, he pays more for them, on the other hand, than if their importation were free. They are indeed more expensive for him, firstly, by the whole sum paid to the guarantors, and later by all the profits which various intermediary sellers between the importer and him gain upon this part of the value of commodities contained in their total price, according to the convention of commerce. Therefore, the loss of the consumer, which is also the loss of the nation, is composed of the guarantee and the monetary advance when there is smuggling, and composed of the tax and the monetary advance when there is no smuggling. This national loss is equal to the difference between the incidental price, or the forced relative price of the commodity and its free relative price.