Tuesday 15 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 67-69]

   Toutes les fois que dans un pays, la classe ouvrière ne retire de son travail rien au delà de son salaire nécessaire, il est évident qu’elle ne peut continuer à travailler, qu’autant qu’elle fait supporter au consommateur l’augmentation du prix numérique de ce salaire. L’ouvrier ne peut la supporter, car il ne peut se réduire au-dessous du nécessaire; le capitaliste ne la supportera pas non plus, car la proportion entre ses capitaux, et le mouvement qu’ils doivent imprimer, étant plutôt diminuée qu’augmentée, il n’y a aucune raison pour qu’il rabatte rien de son profit. Il n’est point sûr cependant que le consommateur veuille supporter une pareille différence, car il n’est point sûr que le prix relatif des marchandises augmente comme leur prix accidentel; d’autant plus que celui-ci doit augmenter d’une somme fort supérieure à celle de l’impôt; il est très probable que le prix relatif ne croîtra pas du tout si le consommateur est étranger, parce qu’il se pourvoira ailleurs. S’il est national, des lois aussi injustes que la fixation d’un tel impôt serait absurde, pourront à la vérité le forcer à augmenter son prix relatif, en interdisant les marchandises étrangères; mais la contrebande les éludera, et le prix accidentel n’étant remboursé par personne, les capitalistes cesseront d’avancer aux artisans le montant de la taxe sur les objets de première nécessité; ceux-ci ne trouvant plus de quoi subsister, mourront de misère, et le Législateur aura sapé de toutes les manières les fondements de la richesse nationale, en diminuant la population, en tarissant les sources de revenu, et en augmentant les dépenses. Lors donc qu’une nation n’est pas assurée que ses ouvriers perçoivent outre leur salaire nécessaire un salaire superflu, elle ne peut se porter à elle-même un coup plus imprudent et même plus coupable, qu’en augmentant la valeur numérique du premier, par une taxe sur les objets de première nécessité.

[Translation]

   Whenever the labouring class in a country does gain nothing from their labour but their necessary wages, it is evident that they can continue to labour only as long as they force the consumer to suffer from the rise of the numismatic price of these wages. The labourer cannot share it, because his wages cannot be reduced below the necessary level; nor will the capitalist, because, the proportion between his capitals and the movement they should trigger being decreased rather than increased, there is no reason why he makes his profit any lower. However, it is not sure whether the consumer may allow himself to suffer from such a difference, because it is not sure whether the relative price of commodities rises with their incidental price; it is the less sure in that the latter must rise by much more than the rate of the tax. It is utterly probable that the relative price will not rise at all if the consumer is foreign, because he can obtain elsewhere. If the consumer is at home, laws, which are as unjust as the establishment of such a tax would be absurd, will, it is true, possibly force him to raise his relative price, by prohibiting foreign commodities. But smuggling will elude them, and, since the incidental price will not be repaid by any one, capitalists will cease to advance to artisans the sum total of the tax upon objects of the first necessity. The artisans, no longer finding the means of subsistence, will come into misery, and the legislator will have undermined the foundations of the national wealth in all ways, by diminishing the population, exhausting the sources of revenue, and increasing the expenditure. Therefore, when a nation is not assured that her labourers receive surplus wages as well as necessary wages, she cannot strike a more imprudent and even more blameable blow to herself than by raising the numismatic value of the necessary wages with a tax upon objects of the first necessity.