Friday 14 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 58

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 213-214]

   LÉMAN. Toutes les manufactures du Département du Léman sont nées de capitaux Genevois, toutes sont situées sur l’ancien territoire de cette petite République, à la réserve de quelques tanneries dans les deux communes de Chênes et de Carouge, fiés rapprochées de Genève; et de quelques horlogers établis dans la petite ville de Cluse qui n’ont de commerce qu’avec Genève. Cette dernière ville, dont la prospérité a été très brillante avant sa réunion, et qui malgré ses pertes est encore une des plus commerçantes de France, regardait au temps de son indépendance, comme un des principes fondamentaux de sa politique, le maintien de la liberté absolue du négoce. C’est par elle qu’elle a pu soutenir ses manufactures, quoique le salaire des ouvriers fût au taux le plus élevé. Loin que les Genevois redoutassent alors la concurrence des Anglais, ils expédiaient chaque année beaucoup de montres et de bijouterie en Angleterre. Loin que les douanes protègent aujourd’hui leurs manufactures, elles excitent leurs réclamations, et le plus ardent de leurs désirs est de voir leur ville changée en port franc, et placée de nouveau en dehors de la ligne des douanes.

[Translation]

   LÉMAN. All the manufactories in the department of Léman have something to do with Genevan capitals, and are situated within the former territory of this small Republic, except for some tan houses in the two communes of Chêne-Bougeries and Carouge, very near to Geneva, and some watch-making houses established in the small city of Chuses, which trades only with Geneva. This last city, whose prosperity was very brilliant before its annexation, and which despite its losses is still one of the most commercial cities in France, regarded the maintenance of absolute freedom of international trade as one of the fundamental principles of its policy at the time of its independence. By this means, this city was able to maintain its manufactures, though wages of labourers were on the highest level. Then far from fear of competition with the English counterparts, the Genevan manufactures exported many watches and accessories to England every year. Today, far from protecting their manufactures, customs duties provokes their complaints, and the most ardent of their desires is to see their city changed into a sort of free port and placed again beyond the reach of the customs duties.