Monday 31 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 186]

(11) Description du Département du Cher, par Luçay, Préfet, Chap. III. p. 40 à 47.

[Translation]

(11) Description du Département du Cher, by the Prefect Luçay, chap. 3, pp. 40-47.

Sunday 30 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 10

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 182]

(10) Description abrégée du Département de l’Orne, par le Lycée d’Alençon, p 39 à 51.

[Translation]

(10) Description abrégée du Département de l’Orne, by the Lycée of Alençon, pp 39-51.

Saturday 29 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 09

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 182]

(9) Voyez stat. du Var, par Fauchet, Préfet, p. 105 à 114.

[Translation]

(9) See Statistique du Var, by the Prefect Fauchet, pp.105-14.

Friday 28 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 08

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 181]

(8) Les huiles d’olive de la côte d’Italie payent à l’entrée 7 fr. 10 s. par quintal; celles du Levant et d’Espagne 4 fr. 10 s. Ce droit très contraire aux intérêts de nos fabriques, n’est point nécessaire aux cultivateurs Provençaux, qui sont en tout temps assurés du débit de leurs huiles, et le seraient encore quand ils en recueilleraient trois fois plus.

[Translation]

(8) Olive oil from the coast of Italy pays seven francs ten centimes a quintal on entry; that from Levant and Spain four francs ten centimes. This tax, contrary to the interests of our manufactories, is not necessary to cultivators in Provence, who are always assured of sales of their oil and would be so even if they should reap three times as much oil.

Thursday 27 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 179-180]

(7) Voyez statistique d’Ille et Vilaine, par Borie Préfet, p. 41 et suiv.
   L’on voit dans le tarif de la Douane que les toiles de chanvre et de lin écrus, payent 25 fr. par quintal, et les toiles blanches 30 fr. à l’entrée; il semble donc qu’on a très fort redouté la concurrence des toiles étrangères, pour lesquelles ce droit équivaut à une prohibition; cependant il n’y a aucun pays au monde qui produise tant de toile qu’en produisait la France, et qui puisse plus aisément en vendre aux étrangers. Ses tisserands avaient prospéré quoique les anciens tarifs des douanes ne les favorisassent point ainsi. Celui de 1664 chargeait les toiles françaises d’un droit de sortie de 10 fr. par quintal, qui sans doute mettait un grand obstacle à leur exportation. Par le tarif du 21 Décembre 1739, les diverses qualités de toiles communes payaient à l’entrée de 2 à 5 fr. le quintal, et celles de Hollande 2 fr. pour la pièce de quinze aunes.
   La toilerie est une des manufactures qui peuvent le mieux prospérer dans les pays pauvres, le prix de la matière première et le salaire entrant dans le prix total pour une part bien plus considérable que le profit.
   Par les états de balance du commerce, on voit qu’en effet avant la révolution, la valeur des toiles vendues par la France surpassait la valeur des toiles achetées par elle. En 1784, la France a exporté, selon les relevés des douanes:
   Toiles de lin, pour   1,727,800 francs.
   Toiles de lin et chanvre.   12,573,200
   Batistes et toiles fines.   6,173,200
   Total. L. 20,374,200
L’importation la même année a monté.
   En toiles de lin, pour   4,849,700 francs.
   toiles de lin et chanvre   1,918,600
   Total. L. 6,768,300
   L’importation de toiles fut beaucoup plus forte en 1787, mais n’égala point cependant l’exportation de marchandises de même nature.
   On peut donc conclure hardiment que le tarif des douanes ne procure aucun avantage à la manufacture de toiles en France.

[Translation]

(7) See Statistique d’Ille et Vilaine, by the Prefect Borie, pp. 41f.
   You see in the tariff of customs that unbleached hempen and flaxen cloth pays 25 francs a quintal, and bleached fabric 30 francs, on entry. It seems, therefore, that there has been extremely much fear of competition with foreign cloth, for which this tax is no less than prohibition. However, there is no country in the world which produces as much cloth as France used to, and which can sell it to foreign countries as easily. Weavers in France had prospered though the formerly tariff of customs duties was not so much for them. The tariff of 1664 charged the French cloth with an export duty of ten francs a quintal, which undoubtedly put great obstacle to its exportation. According to the tariff of 21 December 1739, a variety of quality of common cloth paid two to five francs a quintal on entry, and that of Holland two francs a piece of 15 ells.
   The cloth manufacturer is one of the manufacturers who can be the most prosperous in poor countries, the cost of raw materials and wages accounting for a much more part of the total price than the profit.
   Judging from the states of balance of trade, you see that, before the revolution, in fact, the value of the cloth sold by France exceeded that purchased by her. In 1784, France has exported, according the records of the customs:
   Linen cloth   1,727,800 francs
   Hemp cloth   12,573,200
   Batiste and fine cloth   6,173,200
   Total.   L.20,374,200.
The importation of the same name amounted to:
   Linen cloth   4,849,700 francs
   Hemp cloth   1,918,600
   Total.   L. 6,768,300
The importation of cloth was much more enormous in 1787, but still was not so much as the exportation of commodities of the same nature.
   You can, therefore, conclude baldly that the tariff of customs duties gives no advantage to the textile manufacture in France.

Wednesday 26 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 178]

(6) Voyez statistique des Vosges, par Desgouttes, Préfet, pag. 86 et suiv. ainsi que les tableaux à la fin.

[Translation]

(6) See Statistques des Vosges, by the prefect, Desgouttes, pp. 86f., and the charts at the end.

Tuesday 25 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 05

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 176]

(5) Statist. de Sambre et Meuse p. 106. et tableau No. 2.

[Translation]

(5) Statistique de Sambre et Meuse, p. 106, and chart 2.

Monday 24 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 175]

(4) Ib. p, 78.

[Translation]

(4) Ibid. p. 78.

Sunday 23 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 174]

(3) Ib. p. 89.

[Translation]

(3) Ibid. p. 89.

Saturday 22 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 173]

(2) Statistique du Département de Sambre et Meuse, par le cit. Jardrinet, membre du Cons. d’agric. arts, et comm. p, 83.

[Translation]

(2) Statistique du département de Sambre et Meuse, by the said Jardrinet, a member of the Council of Agriculture, Arts, and Commerce, p. 83.

Friday 21 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 172]

(1) Voyez statistique de l’Ourthe, par Desmousseaux, Préfet, p. 41 à 44.

[Translation]

(1) See Tableau statistique du département de l’Ourthe, by the prefect, Desmousseaux, pp. 41-44.

Thursday 20 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 64

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 218-220]

   Un seul accident, peut-être inévitable, excitera sans doute encore quelques murmures. Il y a, ce semble, quelques Départements où aucune industrie ne peut prospérer; le mauvais état des routes, la difficulté de toutes les communications, l’éloignement des consommateurs, la cherté des matières premières, et le manque de capitaux, conjurent contre tous les ateliers qu’on y a établis, comme contre ceux qu’on pourrait leur substituer. Il est possible que dans quelqu’un de ces Départements, il y ait actuellement une manufacture perdante que le monopole soutient; lorsque la liberté du commerce l’aura fait fermer, il ne pourra s’en élever aucune autre; ce Département croira avoir fait des pas rétrogrades, quoique dans le fait ce ne soit pas en faire que de renoncer, non pas à un revenu, mais à une dépense. Il est possible qu’à cette époque quelques capitaux circulants et quelques artisans quittent ce Département pour chercher de l’ouvrage dans un autre, dont la position paraîtra plus favorable, ce qui redoublera encore les murmures; il est plus probable cependant que les capitaux retirés d’un commerce perdant, seront consacrés à l’agriculture, leurs propriétaires ne se souciant pas de s’en trop séparer. Les productions de la terre seront donc augmentées par eux, sa population croîtra avec elles, le commerce des denrées appellera l’attention publique sur l’état des chemins et les fera réparer, en sorte que le Département se trouvera bientôt en état de supporter une manufacture pour laquelle il n’est point propre aujourd’hui; mais vouloir la maintenir en dépit de la nature des choses, c’est un projet aussi insensé que de vouloir enrichir un homme en le forçant à tenir un équipage, et lui remboursant la moitié des frais qu’il occasionne; c’est prendre le signe de la richesse pour la richesse elle-même, et l’apparence pour la réalité.

[Translation]

   Still, there can be one circumstance, accidental but probably inevitable, which will undoubtedly provoke some complaints. That circumstance seems to be that there are some departments where no industry can prosper; the bad condition of roads, the difficulty of all communications, the long distance from consumers, the expensiveness of law materials, and the shortage of capital, conspire to put at a disadvantage all workshops established there, as well as those which could substitute for them. Suppose that one of these departments should have a manufactory now at a loss but supported through monopoly. If free trade should have thrown it into bankruptcy, it is impossible that another one will be established. This department will believe that it has taken a retrogressive course, though, in fact, giving up expenditure, not revenue, does not mean any retrogression. It is possible that, at this time, some circulating capitals and some artisans will leave this department to find employment in another department which seems to be more favourably situated. This will provoke complaints again. However, it is more probable that the capitals withdrawn from a declining trade will be allotted to agriculture, their masters averse to being too separated from them. Thus, the produce of the earth will increase thank to them, the population will grow with it, and the trade of staple foods will draw the public attention to the state of highways and will lead to their repair. As a consequence, the department will soon be able to support a manufactory for which the department is not adequate today. But an attempt to maintain it in spite of the nature of things is as absurd as to enrich a man by ordering him to keep an equipage and refunding him a half of what it costs him. That means taking the sign of wealth for the wealth itself, and taking appearance for reality.

Wednesday 19 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 63

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 216-218]

   Il y aurait, il faut en convenir, quelques manufactures ruinées, et sans doute il est malheureux qu’un particulier perde sa fortune par une fausse entreprise; mais il l’est plus encore que la France toute entière paye un impôt de quinze pour cent, sur toutes les toiles de coton qu’elle consomme, afin de sauver à ce particulier une perte de quelques milliers de francs. L’État en lui remboursant cette perte à titre d’indemnité, s’en tirerait pour la millième partie de ce qu’il lui en coûte, lorsqu’il taxe les consommations pour l’avantage du producteur. Toute la perte d’un chef de manufactures forcé d’abandonner l’ouvrage ne porte que sur son capital fixe; les métiers qu’il a fait construire, ou sont absolument perdus, ou ne peuvent être employés à d’autres usages sans une nouvelle dépense. Une autre perte plus douloureuse peut-être, est celle que font les ouvriers, leur apprentissage leur devient à peu près inutile, ils sont forcés d’employer deux ou trois mois à se mettre en état de faire un ouvrage analogue, mais plus profitable; c’est cependant une consolation pour nous que d’être assurés qu’ils trouveront toujours à travailler, parce que la masse des ouvriers n’étant pas augmentée, ni la masse de l’ouvrage demandé diminuée, il faudra bien que tous ceux qui travaillaient, travaillent encore. En effet nous pouvons bien compter que le capital circulant qui faisait mouvoir la manufacture, lorsqu’on l’en retirera, ne sera pas enfermé dans un coffre-fort pour y rester oisif, et ne produire aucune rente à son propriétaire, il sera nécessairement employé d’une manière profitable, et par conséquent il mettra toujours eu mouvement quelque travail, quoique nous ne puissions prédire quel travail il fera naître.

[Translation]

   We should accept that there would be some ruined manufactures. No doubt it is pitiful that an individual should lose his fortune by an erroneous undertaking, but it is much more pitiful that France as a whole should pay a tax of 15 per cent upon all cotton cloth that she consumes, in order to save this individual a loss of thousands of francs. Refunding him this loss in the name of indemnity, the state would therefrom gain about a thousandth of what it costs the sate to tax consumption to the advantage of the producer. All the loss of a master manufacturer forced to abandon the business is only upon his fixed capital; the looms he has made constructed are completely lost or cannot be made another use of without a new expense. Another loss, which is perhaps more painful, is that sustained by labourers; their apprenticeship goes almost useless for them, and they are forced to spend two or three months training themselves to an similar but more profitable business. It is, however, a consolation for us to be assured that they will find one sort or another of business, because, if the number of labourers should not be increased and the amount of required work should not be diminished, it will be natural that all those who laboured should still labour. In fact, it can be safely said that the circulating capital which set the manufacture in motion will not, even if withdrawn from there, be so hoarded in a safe that it will be left idle and will bear no rent to its master. It will necessarily be employed in a profitable way, and, as a consequence, will always set some labour in motion, though we cannot predict what labour it will give birth to.

Tuesday 18 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 62

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 215-216]

   L’affranchissement du commerce, en déchargeant les journaliers d’une imposition aussi onéreuse pour eux qu’improductive pour l’État, permettrait de diminuer leur salaire, sans rien ôter à leur aisance; les matières premières baisseraient de prix dès qu’elles pourraient toutes entrer librement. D’immenses capitaux étrangers viendraient vivifier l’industrie française, et leur concurrence réduirait le profit mercantile et l’intérêt des fonds. La baisse simultanée du prix des matières premières, du salaire, et profit, occasionnerait celle du prix intrinsèque de toutes choses, et la France pourrait établir toutes sortes d’ouvrages beaucoup meilleur marché qu’aujourd’hui. S’il y a, comme nous venons de le voir, plusieurs de ses manufactures qui peuvent soutenir la concurrence des étrangers, après cette diminution de tous les prix il y en aurait bien plus encore. Cependant son capital étant constamment employé de la manière la plus profitable de toutes, ses revenus augmenteraient, et pourraient permettre de plus grandes économies; en sorte qu’on la verrait marcher rapidement vers la prospérité, et se trouver peut-être bientôt en état de rouvrir les ateliers, qu’il lui conviendrait de fermer aujourd’hui.

[Translation]

   Liberalisation of trade, by discharging day-labourers from a tax which is as costly for them as unproductive for the state, would permit their wages to fall, without depriving them of any part of comfort. Law materials would fall in price as soon as they can all be imported freely. Immense foreign capitals would come in to animate the French industry, and their competition would reduce the mercantile profit and the moneyed interest. The simultaneous fall of the price of raw materials, wages, and profits, would be followed by that of the intrinsic price of all things, and France could establish all sorts of business at a lower price than today. If some manufactures in France, as we have seen, could compete with their foreign counterparts, there would be much more such manufactures after this fall of all the prices. Yet, if her capital were constantly employed in the most profitable way of all, her revenue would increase and could make it possible to save much more. As a consequence, we could see France making the rapid progress towards prosperity and, probably soon, could see her able to reopen workshops, which it is adequate today for her to close.

Monday 17 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 61

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 215]

   Après avoir parcouru ainsi le quart de la France, n’oserons-nous pas affirmer que la suppression de toutes les douanes, et l’affranchissement absolu du commerce, ne seraient pas moins avantageux aux manufactures qu’aux consommateurs; puisqu’en réunissant tous les Départements décrits, nous voyons que cette liberté si désirable, ne ferait pas fermer plus de quatre ou cinq misérables ateliers, dont la langueur annonce depuis long temps la ruine, et qu’on ne soutient sur leur déclin que par des sacrifices répétés chaque jour.

[Translation]

   Now that we have looked around a fourth of France, shall we not dare to affirm that the abolishment of all customs duties and the complete liberalisation of trade would be no less advantageous to manufactures than to consumers? This is because, taking into consideration all the departments described, we see that such desirable freedom would make no more than four or five miserable workshops closed, whose dullness has heralded the ruin for a long time, and which can only be prevented from decline by repeating sacrifices every day.

[Translator's note]

(1) I'm wondering why the order of the subject and the verb is inverted without a question mark? Any suggestion would be much appreciated.

Sunday 16 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 60

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 215]

   Tandis que le système actuel des douanes nuit aux manufactures les plus importantes du Léman, il n’en est pas une seule qui en dérive le moindre avantage.

[Translation]

   While the present system of customs duties does much harm to the most important manufactures in Léman, none of them derives the least advantage from it.

Saturday 15 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 59

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 214]

   En effet ces douanes soumettent à des droits dont les moindres montent à dix pour cent, 1.° les matières premières que les manufacturiers Genevois tirent de l’étranger, comme les toiles de coton à imprimer, les drogues de teinture, etc.; 2.° les outils nécessaires à leur travail, tels que les limes anglaises dont ils ne peuvent se passer; 3.° les ouvrages dégrossis qu’ils finissent, tels que les rouages de répétition, et les cadratures qu’ils tirent de Suisse, et que l’on ne travaille point en France. D’autre part les ouvrages d’horlogerie doivent payer à la douane un droit de sortie, qui tout léger qu’il est, fait tort au commerce d’exportation (41).

[Translation]

   In fact, these customs duties, whose minimum amounts to ten per cent, is levied upon the following: first of all, raw materials that Genevan manufacturers bring from abroad, such as cotton cloth to be imprinted, dyeing drugs, and so on: secondly, tools necessary for their work, such as English files with which they cannot dispense: thirdly, components on which they work, such as repeaters and cadratures brought from Switzerland, not produced in France. On the other hand, finished watches must pay an export duty, which, however light, makes the most difference to the export trade (41).

Friday 14 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 58

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 213-214]

   LÉMAN. Toutes les manufactures du Département du Léman sont nées de capitaux Genevois, toutes sont situées sur l’ancien territoire de cette petite République, à la réserve de quelques tanneries dans les deux communes de Chênes et de Carouge, fiés rapprochées de Genève; et de quelques horlogers établis dans la petite ville de Cluse qui n’ont de commerce qu’avec Genève. Cette dernière ville, dont la prospérité a été très brillante avant sa réunion, et qui malgré ses pertes est encore une des plus commerçantes de France, regardait au temps de son indépendance, comme un des principes fondamentaux de sa politique, le maintien de la liberté absolue du négoce. C’est par elle qu’elle a pu soutenir ses manufactures, quoique le salaire des ouvriers fût au taux le plus élevé. Loin que les Genevois redoutassent alors la concurrence des Anglais, ils expédiaient chaque année beaucoup de montres et de bijouterie en Angleterre. Loin que les douanes protègent aujourd’hui leurs manufactures, elles excitent leurs réclamations, et le plus ardent de leurs désirs est de voir leur ville changée en port franc, et placée de nouveau en dehors de la ligne des douanes.

[Translation]

   LÉMAN. All the manufactories in the department of Léman have something to do with Genevan capitals, and are situated within the former territory of this small Republic, except for some tan houses in the two communes of Chêne-Bougeries and Carouge, very near to Geneva, and some watch-making houses established in the small city of Chuses, which trades only with Geneva. This last city, whose prosperity was very brilliant before its annexation, and which despite its losses is still one of the most commercial cities in France, regarded the maintenance of absolute freedom of international trade as one of the fundamental principles of its policy at the time of its independence. By this means, this city was able to maintain its manufactures, though wages of labourers were on the highest level. Then far from fear of competition with the English counterparts, the Genevan manufactures exported many watches and accessories to England every year. Today, far from protecting their manufactures, customs duties provokes their complaints, and the most ardent of their desires is to see their city changed into a sort of free port and placed again beyond the reach of the customs duties.

Thursday 13 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 57

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 212-213]

   Dans les arrondissements de Corbeil et d’Etampes, il y a quelques manufactures de toiles peintes et de bonnèterie, mais la statistique de ce Département ne nous donnant aucun détail sur leurs produits ou sur leurs débouchés, on ne peut rien conclure à leur égard.

[Translation]

   In the arrondissments of Corbeil-Essonnes and Étampes, there are some manufactories of painted linen or cotton cloth and stockinet, but no statistic of this department gives us detailed information upon their productions or markets, and so we can come to no conclusion in this respect.

Wednesday 12 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 56

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 212]

   SEINE ET OISE. Le Département de Seine et Oise contient les brillantes manufactures d’armes de Versailles, d’horlogerie automatique de la même ville, et de porcelaine de Sèvres; chacune de ces trois, est plutôt un objet de luxe national, un monument de la perfection à laquelle les arts peuvent être portés en France, qu’une entreprise commerciale. Il est probable que le Gouvernement les a soutenues et les soutient encore par des sacrifices pécuniaires. Elles ne peuvent dériver aucun avantage de la douane, soit parce qu’une partie de leurs produits est destinée à l’exportation, soit parce qu’il n’existe réellement dans l’étranger aucune manufacture qui se trouvant sur la même ligne, puisse rivaliser avec celles-là (40).

[Translation]

   SEINE-ET-OISE. The department of Seine-et-Oise has prosperous manufactures of arms in Versailles, of automatic watches in the same city, and of porcelain in Sèvres. Each of these three is an object of national luxury, a monument of the perfection to which arts can be brought in France, rather than a commercial enterprise. It is probable that the government has supported, and still supports, them, by pecuniary sacrifices. They can derive no advantage from custom duties, either because a part of their productions is destined for exportation, or because there is really no manufacture abroad which can compete with them under the same condition (40).

Tuesday 11 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 55

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 211]

   LOZÈRE. Le Département de la Lozère n’a d’autres manufactures que celles de serges et petites draperies de Mende, Marvejols, et lieux environnants. Leur débit s’étend non-seulement dans toute la République, mais, en Italie, en Allemagne, et en Espagne. La douane ne peut donc protéger en aucune manière l’industrie de ce Département, qui dans un marché libre soutient la concurrence des fabricants étrangers, et ne la redoute pas (39).

[Translation]

   LOZÈRE. The department of Lozère has no other manufacture than those of serge and small woollen cloth in Mende, Marvejols and neighbouring places. The market extends not only all over France but also to Italy, Germany, and Spain. Therefore, the customs can by no means protect the industry of this department, which in a free market manages to compete with foreign manufacturers and has no fear of the competition (39).

Monday 10 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 54

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 210-211]

   Les montagnes du Beaujolais, et la petite ville de Tarare, ont des fabriques de toile de coton et d’indienne qui rivalisent celles de la Suisse, et qui trouvent leurs débouchés en France en Italie, et dans les colonies (37). Tarare avant 1789 fabriquait aussi sur 600 métiers 10000 pièces de mousseline, d’une qualité supérieure à celles de la Suisse; mais les cotons filés de Suisse ayant été à cette époque surchargés de droits, puis prohibés, pour encourager les filatures françaises, les fabriques de mousseline en ont beaucoup souffert, et les filatures ne paraissent pas y avoir infiniment gagné (38). Les cotons filés en France sont sans nerf ni force, et cependant d’un prix trois fois supérieur à celui des cotons de Suisse et d’Angleterre. On n’emploie donc que de ces derniers qu’on fait entrer en fraude, ce qui renchérit singulièrement les mousselines; aussi le Préfet propose-t-il formellement de permettre l’introduction de ces cotons, du moins depuis le N°. 50 en sus. C’est là un exemple entre mille de l’inefficacité des prohibitions pour créer une industrie nouvelle. Les manufactures de papier peint, de verre, et de vitriol, du même Département paraissent tout à fait étrangères au système des douanes.

[Translation]

   The Beaujolais Mountains and the small city of Tarare have some cotton mills and India print mills which rival those in Switzerland, and which find markets in France, Italy and colonies (37). Before 1789, using 600 looms, Tarare produced 1000 pieces of muslin of superior quality to that from Switzerland. But, since the cotton yarn spun from Switzerland was taxed in this year, and prohibited later, in order to encourage French spinners, the muslin mills have suffered much from that, and the spinners do not seem to have gained so much from that (38). The cotton yarn spun from France is not strong or durable, and yet three times as high in price as that from Switzerland or England. Therefore, people cannot help importing this illegally and using it, a use which makes the muslin singularly expensive. Thus, the prefect formally proposes permitting importation of this cotton yarn, at least from No 50 count. This is one of innumerable examples of inefficacy of prohibitions intended to create a new industry. The manufactures of paint paper, plate glass, and alum in the same department seem to have nothing to do with system of customs duties.

Sunday 9 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 53

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 209-210]

   On doit faire le même raisonnement quant aux chapelleries, autre fabrique jadis florissante à Lyon, et qui jusqu’en 1792 occupait 8000 ouvriers: l’Espagne et l’Italie, imitant notre politique, ont chargé les chapeaux français de droits excessifs (36). Le Nord, l’Allemagne, et la Suisse n’en permettent point l’introduction, et l’Autriche et le Wirtemberg mettent obstacle à la sortie des peaux de lièvres qui nous servent de matières premières. Cette manufacture pourrait donc espérer de grands avantages de la suppression des douanes; elle n’en dérive aucun de leur continuation.

[Translation]

   The same reasoning should apply to the case of hat shops, which are another manufacture which once flourished in Lyon and which employed 8,000 labourers up to 1792. Spain and Italy, imitating our policy, have levied excessive taxes upon hats of French make (36). Northern Europe, Germany, and Switzerland do not permit importing, and Austria and Wirtemberg put obstacle to exportation of hare hide which serves for law materials for us. This manufacture could, therefore, expect great advantages from abolishment of customs duties; it derives nothing from their continuation.

Saturday 8 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 52

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 209]

   Les manufactures de galons, de rubans, de broderies, et de tirage d’or, étaient autrefois très florissantes à Lyon; leur principal débouché était l’Espagne et l’Amérique méridionale, et au second rang l’Allemagne, la Russie, et le Levant. Les lois des nations étrangères ont surchargé de droits plusieurs de ces marchandises, et en rendent le débit très difficile. On n’aurait pas bonne grâce à leur demander de diminuer ces droits, à moins qu’on ne leur offrît en retour une faveur semblable de la part des douanes Françaises. Le bien de ces manufactures exige donc la suppression du système actuel.

[Translation]

   The manufactures of braids, ribbons, embroidery, and gold wires were once extremely flourishing in Lyon. Their principal markets were Spain and South America in the first place, and Germany, Russia, and Levant in the second. Laws of foreign countries have imposed several taxes upon these commodities, and make their sales extremely difficult thereby. No one would be entitled to demand them to diminish the taxes, unless he offers them in return a similar preferential treatment on the part of French customs duties. Therefore, the interest of these manufactures asks for abolishment of the present system.

Friday 7 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 51

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 205-209]

   La manufacture de soie en 1788 occupait 58500 ouvriers; sur 14777 métiers elle en avait 5447 de vacants; sa décadence était déjà très marquée; elle a perdu encore environ 2335 métiers depuis cette époque. Paris consommait la moitié des produits de ses manufactures, les provinces un quart, l’étranger le reste (31). Les étoffes en dorure étaient consommées aux trois quarts par l’étranger; l’exportation se soutient aujourd’hui d’une manière proportionnée à la diminution du débit total. La douane ne favorise donc point une manufacture dont le prix intrinsèque est inférieur au prix relatif des autres nations. Voici cependant les faveur qu’elle demande 1.° Qu’on permette la sortie du numéraire pour acheter les soies d’Italie (32). Nous avons vu dans les deux premiers livres que la raison et la saine politique autorisent la libre sortie du numéraire dans tous les cas. 2.° Qu’on admette le velours et les autres étoffes de Lyon dans le costume des autorités constituées (33). Il me semble qu’à cet égard le Gouvernement en multipliant les costumes, s’est éloigné de son but. La France était en possession de régler la mode dans toute l’Europe, et ses manufactures dérivaient un très grand avantage de cet empire qu’elle avait acquis sur le goût. En multipliant les costumes, elle s’expose à le perdre; car un étranger se rendrait ridicule s’il paraissait en public avec l’habillement distinctif d’un Consul, d’un Conseiller d’État ou d’un Préfet français; lorsqu’au contraire ceux-ci ne se distinguent de leurs concitoyens que par plus de recherche et de goût dans un habillement de fantaisie, tous ceux qui les voient, s’empressent de les prendre pour modèles, et la mode établit son empire sur la considération attachée à tout ce qui rappelle l’image de personnages importants. 3.° Que l’on établisse un droit de vingt-cinq pour cent sur les crêpes de Bologne, introduits en France (34). Les crêpes de Bologne ne sont peut-être pas réellement supérieurs à ceux de Lyon, mais ils jouissent d’une ancienne réputation, qui fait qu’ils se vendent 50 francs la pièce, tandis que les derniers ne se vendent que 45 francs; ceux-ci depuis l’invention de la machine à crêper de Bagnon, qui économise les trois quarts du travail, peuvent réellement être cédés à meilleur marché, aussi s’en exporte-t-il encore quelque peu à l’étranger, et les fabriques de crêpe ont-elles pris chaque jour dans l’année dernière un plus grand degré de prospérité (35). Le monopole qu’on demande autoriserait donc une fabrique, qui fait déjà des profits très honnêtes, à augmenter son prix de vingt-cinq pour cent au préjudice des consommateurs français; car quant aux étrangers ils cesseraient d’acheter à ce prix-là. Un profit si considérable attirerait de nouveaux capitaux à la manufacture de crêpes, et les ôterait probablement aux fabriques travaillant pour le dehors, puisque ce sont celles dont les bénéfices peuvent le moins s’élever. Enfin un droit imposé sur les soieries d’Italie, autoriserait du moins aux yeux de la justice générale, les États d’Italie à imposer un droit correspondant sur les soieries de Lyon, qui trouvent dans toute cette contrée un débouché très avantageux, particulièrement pour les étoffes façonnées; en sorte que l’innovation demandée réduirait le commerce d’importation de Lyon, et le changerait en un commerce intérieur de monopole.

[Translation]

   In 1788 the silk manufacture employed 58,500 labourers, and had 14,777 looms, 5,447 of which were idle. Its decline was already extremely remarkable. It has lost some 2,335 more looms ever since. Paris consumed a half of the productions of these manufactories, provinces a quarter, and foreign countries the rest (31). As for silk gilded with gold, three fourths was consumed abroad. The exportation is today maintained in a way proportional to the diminution of the total sales. Therefore, the customs duty does not aid a manufactory whose intrinsic price is inferior to the relative price in foreign markets. Now, nonetheless, it demands preferential treatments. First of all, it demands that specie should be allowed to flow out to purchase silk of Italian make (32). We have in the first two books seen that reason and sound policy admit the free outflow of specie in all cases. Secondly, it demands that velvet and other cloth from Lyon should be adopted as materials of official costumes (33). It seems to me that in this respect the government has been far away from its purpose, by multiplying the costumes. France was in a position to set the fashion all over Europe, and her manufactures derived a great advantage from that empire she had acquired over the fashion. By multiplying the costumes, she is exposed to the risk to lose it, because a foreigner would be made fool of if he appeared in public in dress distinctive from a French Consul, Councillor of State or Prefect. If such a person is, on the contrary, only distinguished by better refinement and grace in irregular clothing, all those who see him are soon to take him for models, and the mode establishes its empire over the consideration attached to all that reminds us of the image of important personages. Thirdly, it demands that a tax of 25 percent should be imposed upon silk crepe imported from Bologna to France (34). Crepe from Bologna is perhaps not really superior to that from Lyon, but it still enjoys the past reputation, thanks to which it sells at 50 francs a piece, while that from Lyon sells only at 45 francs. Since the invention of machines for frizzing in Bagnon, which save three fourths of labour, crepe from Lyon can really be supplied at a lower price, and, therefore, a little of it is still exported abroad, and silk crepe mills have being carried to a higher and higher degree of prosperity day by day this one year (35). The demanded monopoly would, therefore, authorise a manufactory, which already makes a decent profit, to increase its price by 25 percent to the detriment of consumers in France. The reason is that, as for foreign consumers, they would cease to make a purchase at such a price. Such a considerable profit would attract new capitals to the crepe manufacture, and would deprive manufactories operated for foreigners of the capitals, because these manufactories cannot make their profits higher in the least. Finally, a tax imposed upon silk cloth from Italy would, at least in terms of general justice, authorise the Italian states to impose a reciprocal tax upon silk cloth from Lyon, which finds an extremely advantageous outlet in all this area, particularly for adorned cloth. As a consequence, the demanded innovation would reduce the exporting trade of Lyon, and would turn it into a home trade of monopoly.

Thursday 6 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 50

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 205]

   RHONE. La France toute entière prend un vif intérêt à la prospérité du commerce du Département du Rhône; la ville de Lyon est une de celles dont les manufactures lui font le plus d’honneur, et que le Gouvernement serait peut-être disposé à favoriser par les sacrifices les plus coûteux. Nous passerons en revue ses diverses fabriques, et nous chercherons à apprécier les avantages qu’elles demandent, pour être reportées à ce point de prospérité où elles étaient parvenues avant la révolution, et dont elles sont si prodigieusement déchues.

[Translation]

   RHONE. France as a whole takes keen interest in commercial prosperity in the department of Rhone. Lyon is one of those cities whose manufactories are the greatest honour to the country, and to which the government might be inclined to show favour at the most costly sacrifice. We shall pass in review these various manufactories, and shall attempt to appraise the privileges that they demand in order to regain that point of prosperity at which they had arrived before the revolution and from which they have fallen so astonishingly.

Wednesday 5 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 49

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 204-205]

   La fameuse manufacture de glaces de Saint Gobain travaillait surtout pour l’étranger, son exportation arrivait à la valeur de trois millions (30). Les forges de Vervins, la manufacture de sulfate de fer d’Urcel, l’aluminerie de Cuissy, et la bonnèterie de Vervins n’ont à attendre, ni protection, ni entraves, de la part des douanes, telles qu’elles existent aujourd’hui.

[Translation]

   The famous manufactory of plate glasses in Saint-Gobain was operated, above all, for foreign markets. Its exportation amounted to three million francs in value (30). The forges in Vervins, the manufactory of iron sulphate in Urcel, that of aluminium in Cuissy et Geny, and the knitting mill in Vervins have to expect no protection or restraint from the part of customs duties as they exist today.

Tuesday 4 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 48

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 203-204]

   AISNE. Le Département de l’Aisne, l’un des plus riches des plus riches de la République par les productions de son sol, ne tient pas une place si distinguée parmi les Départements fabricants; sa principale manufacture était celle de linons, batistes et gazes de St. Quentin: elle occupait avant 1789, soixante-cinq à soixante-dix mille fileuses, mettait en mouvement douze à quatorze mille métiers, fabriquait 150 à 160 mille pièces, et en exportoit à l’étranger dé 90 à 96,000, soit dans les colonies nationales et étrangères, soit en Angleterre, en Allemagne, en Italie etc. Cette manufacture est réduite au-dessous de moitié, les fileuses au lieu de gagner 10 s. par jour, ne gagnent plus que 3 ou 4 s., c’est-à-dire, qu’elles sont sans doute réduites au plus étroit nécessaire; une partie des ouvriers se trouve dans la mendicité. Ce n’est pas des précautions hostiles des douanes, mais de la paix avec l’Angleterre qui devrait y mettre un terme, que ces manufactures attendent leur rétablissement (29).

[Translation]

   AISNE. The department of Aisne, one of the richest in the Republic because of the produce of its soil, takes no distinguished place among the manufacturing departments. Its principal manufacture was that of lawn, batiste and gauze in St. Quentin. Before 1789 it employed 65,000 to 70,000 spinners, operated 12,000 to 14,000 weaving looms, manufactured 150,000 to 160,000 pieces, and exported 90,000 to 96,000 of them abroad, either to French and other colonies or to England, Germany, Italy and others. This manufacture has shrunk to less than a half, and spinners gain only three or four shillings, instead of ten, per day; that is to say, they are undoubtedly reduced to the lowest state necessary; part of labourers find themselves in mendicancy. These manufactories expect their revival not from hostile precautions by means of customs duties but from the peace with England, which would infallibly lead to their abolishment (29).

Monday 3 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 47

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 203]

   Les autres manufactures du même Département sont celles de filature, de toiles, de bonnèterie, de draps et ratines, d’amidon, et de taillanderie ou autres ouvrages en métaux: toutes avant la guerre travaillaient pour l’étranger, toutes ont la perspective de recommencer les mêmes opérations après la paix; aucune d’elles n’a donc besoin du monopole de la douane.

[Translation]

   The other manufactories of the same department are those of filature, linen cloth, knit cloth, woollen cloth and ratiné, starch, and cutlery and other metal work. All of these were operated for foreign countries before the war, and are likely to resume the same operations after the peace. None of these, therefore, needs to be accorded any monopoly with customs duties.

Sunday 2 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 46

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 202-203]

   La papèterie et l’imprimerie du Bas-Rhin travaillent encore pour l’étranger, quoique bien moins qu’avant la révolution; mais la moindre exportation au dehors des frontières, suffit pour prouver que les douanes ne donnent aucun avantage à cette branche d’industrie (28).

[Translation]

   The paper mill and the print shop in Bas-Rhin are also operated for foreign countries, though to a much less degree than before the revolution. But the least exportation beyond the borders suffices to prove that customs duties give no advantage to this branch of industry (28).

Saturday 1 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 45

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 202]

   Une seconde production importante du Département du Bas-Rhin, c’est la garance; il en produisait entre 1776 et 1790, de quarante à cinquante mille quintaux par année, et il expédiait la moitié de cette récolte précieuse à l’Angleterre, l’Allemagne, la Suisse, et l’Italie. Aujourd’hui le Département n’en fournissant plus que quinze mille quintaux, les fabricants français sont forcés de faire usage des garances étrangères qui sont plus chères et moins belles (27). La douane ne procure donc aucun avantage aux cultivateurs et fabricateurs de garance, lorsqu’elle soumet celles qu’on apporte du dehors à un droit de 5 francs le quintal: cependant cette taxe sur une matière première nécessaire à nos manufactures en renchérit les produits, et leur donne du désavantage, lorsqu’ils doivent lutter contre ceux des fabriques étrangères.

[Translation]

   The second important production of the department of Bas-Rhin is madder. Between 1776 and 1790 the department produced 40,000 to 50,000 quintals of madder a year, and exported a half of this precious harvest to England, Germany, Switzerland, and Italy. Today it supplies no more than 15,000 quintals, and French manufacturers are forced to make use of foreign madder which is more expensive and less beautiful (27). The customs does not, therefore, give advantage to cultivators and manufacturers of madder because it levies a tax of five francs a quintal upon exported madder. On the contrary, this tax upon a raw material necessary for our manufactures makes their produce expensive, and gives them some disadvantage when they have to compete with foreign manufacturers.