Thursday 16 December 2010

Book 3, chapter 8, paragraph 11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 387-389]

   Nous avons vu également que par une conséquence nécessaire de l’empressement de tout détenteur de numéraire à ne point le laisser chômer entre ses mains, il n’en restait jamais dans un pays au delà de la quantité requise pour faciliter la circulation de sa richesse, et de plus que cette quanttité ne changeant qu’imperceptiblement; lors même que la richesse totale change beaucoup, il devait ressortir chaque année de chaque pays, à très peu de chose près, autant de numéraire qu’il en entrait; en sorte que si on ne s’occupe que du numéraire dans la balance du commerce, elle doit toujours être égale, chaque pays en exportant, à très peu de chose près, autant qu’il en importe; d’où vient que si l’on en importe beaucoup d’un pays particulier, on en exportera beaucoup à tous les autres. Si par exemple l’Angleterre recevait, comme on l’a prétendu, 50,000 liv. sterl. chaque semaine en or par le paquebot de Lisbonne, elle devait exporter chaque semaine 50,000 liv. sterl. entre les Indes, l’Amérique, le Levant, l’Allemagne, l’Italie, et la France. En effet, comme on a donné le nom de balance favorable, au résultat d’un commerce qui produit un retour en numéraire, et de balance défavorable, à celui d’un commerce qui occasionne une exportation d’espèces; ceux qui se sont occupés de ce futile calcul ont constamment déclaré en Angleterre, que la balance de son commerce avec le Portugal était favorable, et celle du commerce avec toutes les autres nations défavorable. Remarquons en passant que ces calculs sont aussi inexacts qu’inutiles; les Anglais ont toujours cru que la balance était contr’eux dans leur commerce avec la France, et les Français n’ont pas vu de meilleur oeil leur commerce avec l’Angleterre. D’après les principes du système mercantile, il est cependant impossible que ces deux nations y perdissent toutes deux; d’après celui de la raison, on ne peut douter que toutes deux n’y gagnassent.

[Translation]

   We have also seen that, as a necessary result of the eagerness of every holder of specie not to leave it unemployed in his hands, there is no more specie in a country than needed to promote the circulation of her wealth, and, moreover, that this quantity of specie is subject to little perceptible change. Even when the total wealth goes through substantial change, there should be almost as much amount of outflow of specie every year from every country as of inflow into it. As a result, if we consider specie alone in the balance of trade, the balance should always be zero, with exports almost equal to imports in every country. It follows that, if a country imports much specie from a particular country, she will export much to all other countries. If England, for example, received 50,000 pounds sterling every week in gold by the packet from Lisbon, as has been claimed, then she must have exported 50,000 pounds sterling every week to the Indies, America, the Levant, Germany, Italy or France. In fact, as the name ‘favourable balance’ has been given to the result of an exchange which yields a return in specie, and ‘unfavourable balance’ to that which occasions exportation of specie, the adherents to this futile calculation in England have always declared that the balance of her trade with Portugal is favourable, and that the balance with all other nations is unfavourable. Let us note in passing that these calculations are as inexact as useless; the English have always believed that the balance is against them in their trade with France, and the French have seen their trade with England as no better. According to the principles of the mercantile system, however, it is impossible that both of these two nations lose there; according to the principle of reason, there is no doubt that both win there.