Saturday 2 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 88-90]

   Tout homme qui achète pour vendre, a été soumis à payer une patente par la loi du 1.er Brumaire an VII; mais comme il y a des nuances sans nombre, depuis le plus pauvre revendeur, jusqu’au négociant millionnaire dont les vaisseaux sillonnent toutes les mers; pour que la contribution fût égale, il a fallu que la loi entrât dans des détails infinis, leur application donne lieu à des discussions sans cesse renaissantes, et la fixation des patentes reste toujours un peu arbitraire, ce qui est un grand défaut en fait de contributions. Il semble d’abord que cet impôt doit peser tout entier sur ceux qui le payent; ce n’est pourtant pas en général ce qui arrive; les profits du commerce, ainsi que nous l’avons vu, sont réglés par la lutte du capitaliste, soit avec les ouvriers productifs qu’il met en mouvement, soit avec les consommateurs qu’il approvisionne. Lorsque les forces du commerçant sont soutenues dans cette lutte par un monopole, comme il arrive en France, où les marchandises étrangères sont proscrites, le négociant ne trouve pas ordinairement une grande difficulté à se revaloir de la patente, ou sur l’ouvrier, ou sur le consommateur; mais si la patente est levée sur une branche de commerce qui soit en décadence, et d’où le commerçant ne puisse point retirer assez promptement ses capitaux, parce qu’il en a plusieurs de fixes, alors il se trouve dans une situation vraiment fâcheuse; c’est bien lui qui paye la patente, mais il la paye sur des profits qu’il a cessé de faire; aussi cette contribution, quoique en général peu onéreuse, a-t-elle excité beaucoup de réclamations dans quelques villes, dont le commerce particulier était sur son déclin.

[Translation]

   Every one that buys to sell was obliged to pay the trade tax by the law of 1st Brumaire in year seven, but, since there are innumerable sorts of tradesmen from the poorest reseller to the millionaire wholesaler whose vessels do all the oceans, it was necessary for egalitarian taxation that the law should enter into infinite details, their application brings about some incessantly recurrent discussions, and the establishment of the trade tax always remains a little arbitrary, an arbitrariness which is indeed an important defect of tax payment. It seems at first sight that this tax must weigh solely upon those who pay it, but generally this is not the case. Profits of commerce, as we have seen, are regulated by capitalists’ haggling with the productive labourers employed by them or with the consumers provided by them. If the powers of tradesmen are remarkable in this process of haggling due to a monopoly, as is the case with France, where foreign merchants are expelled, the tradesmen do not ordinarily find much difficulty in shifting the burden onto the labourers or the consumers. But if the trade tax is levied upon a branch of commerce which is on the decline and from which tradesmen cannot promptly enough withdraw their capital, because they have fixed a considerable part there, then they find themselves in a troublesome situation. It is the tradesmen who pay the trade tax, but they pay it from profits they have ceased to make. Thus this tax payment, though in general hardly costly, used to provoke many complaints in some cities, whose particular commerce was on the decline.