Wednesday 8 April 2009

Book 1, chapter 5, paragraphs 15-16

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 136-37]

   Les nations de l’Orient, les Chinois et les Indiens, éprouvent un besoin continuel de numéraire, à cause de la manie qu’ont les habitan[t]s de ces contrées d’enfouir leurs trésors; aussi l’argent y est-il toujours cher, et le seul commerce que ces nations puissent faire avec les Européens, est-il celui d’exporter leurs marchandises, et d’importer de l’argent, elles achètent de nous partie du produit des mines d’Amérique, avec celui de leur industrie.
   Lorsqu’une nation augmente la masse de son numéraire par un papier de crédit, qui comme lui est reçu en payement des ventes, soit d’après la loi, soit en vertu de la confiance universelle, ce numéraire fictif circule en sens contraire de la marchandise; sa valeur jointe à celle des métaux, multipliée par la rapidité de sa circulation, est égale à la valeur des marchandises qui se vendent, multipliée de même par le nombre des échanges; mais cette valeur est précisément celle qu’avoit [avait] le numéraire tout seul. La création du papier-monnoie [monnaie] fait donc baisser la valeur de l’argent comparativement à celle des marchandises, et dès ce moment l’argent doit être exporté. La création des banques, en Angleterre et ailleurs, a immédiatement diminué la masse du numéraire en circulation.

[Translation]

   Nations in the East, the Chinese and Indians, feel the continual want for specie, which causes them to hoard their treasure; so specie is always dear there and the nations can trade with Europeans only by exporting their commodities and importing money. They purchase from us a part of the produce of American mines, for that of their industry.
   When a nation increases the amount of its specie by means of paper credit, which is received in payment for sales like specie, either by law or by universal confidence, this fictitious specie circulates in the direction inverse to commodities. Its value added to that of metals, increased by the rapidity of its circulation, is equal to the value of commodities for sale, increased likewise by the number of exchanges. But this value is precisely that which all the specie had. The establishment of paper money therefore lowers the value of specie in comparison to that of commodities, and since then specie has to be exported. The establishment of banks, in England and elsewhere, has immediately diminished the amount of specie in circulation.