Monday 20 September 2010

Book 3, chapter 6, paragraph 08

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 306-307]

   Il y a lieu de croire que de toutes les Compagnies qui ont existé jusqu’ici, celle où lés dilapidations des agents et des facteurs ont été poussées le plus loin, est la Compagnie Anglaise des Indes Orientales, qui possédant le monopole de presque toute l’Europe, faisant le commerce le plus vaste qui jamais ait été fait sur un capital réuni, joignant aux profits de ce commerce, les revenus d’un des Empires les plus étendus, les plus riches et les plus peuplés de l’Univers, dont elle est souveraine dans l’lndostan, se trouve cependant presque toujours au-dessous de ses affaires et est plus souvent dans le cas de solliciter les secours de la trésorerie, que d’offrir des dividendes aux actionnaires. Mais sans avoir besoin d’aller chercher nos exemples au dehors, l’histoire des Compagnies Françaises, depuis la première fondée le 26 Mai 1664 jusqu’à nos jours, n’est qu’un tissu de pertes et de faillites, occasionnées, si ce n’est par les voleries, du moins par l’ignorance, l’imprudence, et l’incurie de leurs divers Directeurs.

[Translation]

   There is good reason to believe that, of all companies that have existed up to today, the British East India Company has had agents and representatives commit the most extreme abuses. Making a monopoly of almost all Europe, engaging in the most extensive trade that has ever been carried out with a joint stock, and combining the profits of this trade with the revenue from the largest, richest, and most populous empires all over the world, where the company is the sovereign of Hindustan, the company is nevertheless almost always in debt, and more often expects relief aids from the treasury than offers dividends to shareholders. But we do not have to visit abroad to search for our example. Since the first company was founded on 26 May, 1664, until today, the history of French companies is only a series of losses and failures, occasioned due to ignorance, imprudence and negligence of their different directors, not to say to their misappropriation.