Friday 17 April 2009

Book 1, chapter 5, paragraphs 33-34

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 154-57]

   Les États du Nord pourvoyoient [pourvoyaient] ensuite à leur fabrication avec des monnaies de France, à défaut de celles d’Espagne, qui leur seroient [seraient] revenues de 1 ¼ meilleur marché, s’ils avoient [avaient] pu les obtenir en droiture, mais il est dans la nature même du commerce que les métaux précieux, soient d’autant plus chers qu’ils sont plus éloignés du lieu de leur origine; plus en Russie et en Turquie qu’en Allemagne, en Allemagne qu’en France, en France qu’en Espagne, et en Espagne qu’au Mexique (7). Les monnoies [monnaies] de France valoient [valaient] cependant dans l’étranger quelque chose de moins qu’une quantité d’espèces du pays égale en poids et en titre, en sorte que toutes celles que la guerre, les subsides payés aux étrangers, ou l’intérêt des dettes nationales, faisoient [faisaient] exporter au delà des besoins du commerce, rentroient [rentraient] d’elles-mêmes en France, comme le pays où elles avoient [avaient] le cours le plus élevé.
   Pendant la durée de la guerre, l’importation des produits des mines du Mexique ayant été suspendue, la France n’a plus été l’un des canaux aux travers desquels le numéraire s’est répandu dans l’Univers; dans cet état de choses, la prohibition d’exporter les espèces de France, n’a pas eu des inconvénien[t]s fort graves, vu qu’elle étoit [était] inutile, et que celles-ci étant aussi chères en France que partout ailleurs, quand on la retireroit [retirerait], il ne s’en exporteroit [exporterait] pas davantage; elle n’a pas laissé cependant que de gêner le commerce et d’être une source de vexations pour les voyageurs. Mais lorsque les vaisseaux de registre auront apporté à Cadix les Létaux accumulés dans le Nouveau Monde, ils se verseront bientôt en France, et si la prohibition est maintenue avec rigueur, ils y baisseront de prix sans augmenter la richesse nationale, et cette baisse, ou l’élévation correspondante du prix des marchandises qu’on donnera en échange, sera une source de désavantages dans tout commerce avec l’étranger (8).

[Translation]

   Later the states of the North made coinage with some sorts of money from France, instead of those from Spain, which would be obtained at 1.25 lower price if at first hand from Spain. But it is in the very nature of commerce that precious metals are all the dearer in that they are farther from the place of their origin; they are dearer in Russia and Turk than in Germany, in Germany than in France, in France than in Spain, and in Spain than in Mexico (7). Coins of France, however, were of somewhat less value in foreign countries than a quantity of coins of the countries equal in weight and fineness. In consequence, all those coins which were exported beyond the needs of commerce due to the war, the grants-in-aid [subsidies] sent to foreign countries, or the interest of national debts came back from the countries to France, as a country where the coins were accepted at the highest price.
   During the period of the war, when the importation of the produce of mines in Mexico was suspended, France was no longer one of the channels through which specie is distributed all over the world. In this state of things, the prohibition of exportation of coins of France had no grave inconvenience, taking into account that it was of no use, and that France did not export any more coins, when they were as dear in France as anywhere else, since they were taken away. However, the prohibition kept on disturbing the commerce and being a source of oppression for travelers. But when the vessels of registration have taken metals accumulated in the New World to Cádiz, the metals will soon be poured to France. If the prohibition is rigorously maintained, they will fall in price without adding to the nation wealth, and this fall, or the corresponding rise of prices of commodities offered in exchange, will be a sources of disadvantages in all commerce with foreign countries (8).