Friday 6 August 2010

Book 3, chapter 4, paragraph 05

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 256-257]

   Le droit de chaque individu au déploiement de toute son industrie, est l’un des plus sacrés et des plus inviolables de ceux qui appartiennent à l’homme. Quoique chaque citoyen n’ait pas dessein d’exercer une profession, ou d’entrer dans le commerce, la liberté de tous est blessée lorsque ses facultés sont restreintes à cet égard, sans avantage pour la société, et lorsque l’un des moyens de pourvoir à sa subsistance lui est ôté, non pas en faveur de la sûreté commune, mais pour multiplier les jouissances d’un autre individu que la loi lui préfère. Le riche lui-même doit voir avec inquiétude, les barrières de l’apprentissage s’étendre autour de toutes les professions pour en fermer l’entrée, car si sa fortune vient à l’abandonner, le travail qui pourrait seul suppléer à ses pertes lui demeurera interdit. Mais c’est surtout pour le pauvre qu’une pareille loi est barbare; elle donne en effet au riche, à celui dont l’état est déjà assuré, le droit de lui vendre la permission de travailler, au prix qu’il voudra bien y mettre lui-même. Il la lui vend, en effet, soit moyennant le sacrifice de plusieurs années de servitude infructueuse dans l’âge de sa plus grande vigueur, soit contre une somme d’argent, qui aurait pu suffire à donner le premier mouvement à son travail, et assurer sa subsistance pendant le reste de ses jours.

[Translation]

   The right of each individual to display all his industry is one of the most sacred and the most inviolable of all those which belong to man. Though every citizen has no intention to engage in a profession or enter into business, the freedom for all is marred if his faculties are restrained in this respect with no advantage for the society, and if he is deprived of one of the means to provide for his subsistence, not in favour of common security but in order to multiply the enjoyments of another individual whom the law prefers to him. The rich man himself should see with concern the barriers of apprenticeship extended around all professions for prohibiting others from entering into them, because, if he has drawn his fortune from his business, he will not be allowed to place it into the other business without which he could not compensate his losses. But it is especially for the poor man that such a law is cruel. The law, in fact, gives the rich (that is, those whose state is already secured) the right to sell the permission to work to him, at the price that he himself likes to attach to it. The rich sell it to him, in fact, for the sacrifice of several years of fruitless servitude in the age of his greatest vigour, or for a sum of money, which could have been sufficient to give the first impetus to his labour, and to secure his subsistence during the rest of his life.