Sunday 19 December 2010

Book 3, chapter 8, paragraph 14

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 391-393]

   Le Gouvernement Français sera peut-être appelé à négocier quelque traité de commerce avec l’Espagne; ce pays ainsi que le Portugal, distribue du numéraire à toute l’Europe, et lorsqu’il aura revu celui qui s’accumule pour lui en Amérique, il en aura une très grande quantité à exporter (1). Si le Ministère Français prête l’oreille aux fauteurs du système mercantile, il ne s’occupera peut-être que des moyens de favoriser l’entrée des piastres Espagnoles dans notre pays. Nous avons vu que la surabondance des espèces en Espagne, y avait fait baisser leur valeur relative, ce qui est la même chose que de renchérir tout ce qui peut s’échanger contr’elles; en sorte que la prohibition d’exporter le numéraire, lui avait occasionné une perte habituelle, sur la valeur avec laquelle elle paye la plus grande partie de ses achats, sur le numéraire, qui est la principale marchandise qu’elle destina à l’exportation. En engageant l’Espagne à abolir cette prohibition, on procurerait l’avantage de cette nation alliée, sans causer à la France ni lucre ni préjudice; mais si l’on s’efforçait ensuite de retenir à nos autres frontières le numéraire qui serait entré par celle-là, on faisait à la France le mal que la même prohibition a fait à l’Espagne; on faisait baisser le prix de l’argent, ce qui est la même chose que de faire hausser le prix de la main d’œuvre, et celui de toutes les marchandises qui s’échangent contre cet argent, et l’on partagerait avec l’Espagne, une perte qu’elle fait aujourd’hui toute seule (2).

[Translation]

   The French government will probably be called on to negotiate some treaty of commerce with Spain; this country, like Portugal, distributes specie to all over Europe, and when Spain has reconsidered the specie accumulated for her in America, she will have a large amount of specie to export (1). If the French minister lends an ear to adherents of the mercantile system, he will probably be devoted to ways to promote the inflow of Spanish piastres into our country. We have seen that the plethora of these coins in Spain made their relative value lower there, a fact which means a rise in price of all that can be exchanged for them. As a result, the prohibition from exporting specie has occasioned regular losses to her, on the most of her purchases for which she pays in specie, which is the principal commodity destined for exportation. The abolition of this prohibition on the side of Spain would lead to the advantage of this allied nation, without causing profit or obstacle to France. Then, however, if efforts were made not to allow the specie imported from Spain to France to go beyond our other borders, France would suffer from the loss that the same prohibition has given to Spain. The price of money would be lowered, a change which means a rise in price of labour, and of all commodities exchangeable for money, and the loss today incurred by Spain alone would be shared between Spain and France (2).