Tuesday 1 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 08

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 312-14]

   Nous avons vu Liv. I. Chap. v. que la valeur du numéraire ne dépend nullement de son poids ou de son volume, mais du rapport qui existe entre la totalité des métaux précieux, et la totalité des richesses du monde commerçant; que la valeur totale du numéraire ne changeant point, la valeur de chacune de ses parties augmente ou diminue en raison inverse de leur nombre; que pour que la valeur de ces parties demeure la même, et exprime avec justesse celle des marchandises qui leur sont comparées, il faut que la somme des métaux produite annuellement par les mines soit égale à la somme qui en est annuellement consommée; qu’enfin cet équilibre avait été détruit pendant les siècles qui précédèrent la découverte de l’Amérique, et pendant le siècle qui la suivit: dans la première période les mines ne suffisaient plus à la consommation des métaux, toutes celles du monde alors connu étant pauvres et mal exploitées, en sorte que le prix de l’or ou de l’argent, comparativement au prix des fruits du travail, allait toujours en augmentant. Dans la seconde période au contraire, les mines d’Amérique versèrent dans la circulation beaucoup plus d’or et d’argent que la consommation n’en put soustraire, en sorte que la valeur des métaux précieux baissa rapidement dans tout l’Univers. Adam Smith a démontré (Liv. I. Chap. XI. p. 3.e) que l’équilibre entre leur production et leur consommation s’était rétabli dans les XVII.e et XVIII.e siècles. Quelques économistes pensent qu’il s’est altéré de nouveau à la fin du dernier; nous n’avons pas de données suffisantes pour décider cette question.

[Translation]

   We have in book 1, chapter 5 seen the following; first of all, that the value of specie does not depend upon its weight or volume, but upon the relation which exists between the total amount of precious metals and that of the wealth of the commercial world; secondly, that, with the total value of specie unchanged, the value of each of its divisions increases or decrease at the inverse rate of their number; thirdly, that, for the value of these parts to remain the same and to justly represent that of commodities which are compared to them, it is necessary that the sum of metals annually produced from the mines should be equal to the sum of those annually consumed; finally, that this equilibrium had been disturbed for some centuries preceding the discovery of America, and for the century following it. In the first period the mines were no longer sufficient for consumption of metals, and all mines all over the world then known were so poor and insufficiently exploited that the price of gold or silver gradually rose in comparison to the price of the fruits of labour. In the second period, on the contrary, mines in America poured more gold and silver into circulation than the consumption could take out of circulation, so that the value of precious metals rapidly fell all over the world. Adam Smith demonstrated (book 1, chapter 11, p. 3) that the equilibrium between their production and consumption was recovered in the 17th and 18th centuries. Some economists think that it was disturbed again in the end of the last century. We have not had enough data to decide this question.