Friday 3 April 2009

Book 1, chapter 5, paragraph 08

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 127-29]

   Dans tout échange les deux valeurs que l’on donne l’une contre l’autre sont supposées égales, du moins selon le cours du marché; le vendeur contre une somme de mille écus, cède une marchandise estimée mille écus. Or comme tous les échanges ou à peu près se trouvent réduits à des achats ou à des ventes, chaque transport de marchandise, suppose un transport d’argent égal en valeur en sens contraire: le mouvement du capital mobilier du vendeur au payeur, est égal à celui du capital numérique du payeur au vendeur. Chaque troc s’étant divisé en deux ventes, de même qu’il contient deux transports de marchandises, occasionne aussi nécessairement deux transports d’argent pour les payer; et si nous considérons sous un seul point de vue toutes les ventes faites dans un pays pendant un espace de tem[p]s donné, un an, par exemple, nous ne pourrons douter que les vendeurs considérés en corps, n’aient reçu pendant cette année, autant de fois cent écus en numéraire, que les acheteurs auront de fois reçu pendant la même année la valeur de cent écus en marchandises, laissant de côté pour le moment les ventes à crédit, qui en effet ne sont point des ventes, mais des prêts. Il ne semble donc pas que l’on puisse révoquer en doute la vérité de ce principe, c’est que dans toute nation, le mouvement du numéraire, est égal au mouvement de la propriété vendue comptant. Si cette nation a un papier-monnoie [monnaie] avec lequel elle fasse communément les achats et les ventes, il est pour elle une espèce de numéraire; et le mouvement de ses monnoies [monnaies], tant métalliques que de papier, sera de même égal au mouvement de sa propriété vendue comptant; il y aura autant de bailleurs de numéraire ou papier, que de bailleurs de marchandises, et pour les mêmes sommes.

[Translation]

   Every time there takes place an exchange, things a pair of men concerned give to each other are supposed to be equal in value, at least according to the market price. The seller gives a commodity which he thinks has the value of 1,000 ecus, for the sum of 1,000 ecus. But, since all or almost all exchanges can be reduced to purchases or sales, whenever a commodity is transported, money equal in value is supposed to be transported in the opposite direction. The flow of movable capital from a seller to a payer is equal to that of monied capital from the payer to the seller. Divided into two sales, barter also necessarily causes two directions of transport of money to pay for two commodities, as well as it involves the same two directions of transport of them. If we consider all sales taking place in a country in a given period, say one year, as a whole, there will be no doubt that the class of sellers as a whole received 100 ecus in specie as many times during this year, as the class of purchasers would receive the value of 100 ecus in commodities during the same year, taking no account of sales on credit for the time being, which indeed are not sales but loans. It does not seem therefore that you can deny the truth of this principle, that in every nation the flow of specie is equal to that of the property sold in cash. If this nation has paper money with which it generally sells and purchases, paper money is a sort of specie for the nation, and the flow of metallic money plus paper money is likewise equal to that of the property sold in cash. There will be as many suppliers of specie or paper as those of commodities, and, moreover, both are equal in sum total.