Thursday 16 April 2009

Book 1, chapter 5, paragraphs 31-32

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 152-54]

   Cette excessive augmentation du numéraire national qui étonnoit [étonnait] et embarrassoit [embarrassait] le plus éclairé comme le plus vertueux administrateur qu’ait eu la France (Adm. des Fin. T. III. ch. lx et x.) étoit [était] bien de nature dérouter tous les calculs. En effet il paroissoit [paraissait] peu probable, que la partie du numéraire qui ne faisoit [faisait] que traverser la France, et qui venoit [venait] d’Espagne pour être portée en Allemagne, en Italie, et dans le reste de l’Europe dût être préalablement envoyée à la Monnoie [Monnaie] pour être convertie en espèces de France. On voyoit [voyait] que la France envoyoit [envoyait] aux Indes des piastres d’Espagne, et non des écus de six livres; or comme l’Etat faisoit [faisait] un bénéfice d’un et un quart pour cent sur la fabrication, ce bénéfice étoit [était] une perte pour les propriétaires de lingots et de piastres destinées pour l’étranger, et l’on a peine à comprendre pourquoi s’y soumettoient [soumettaient].
   Mais il convient de remarquer que ceux qui commerçoient [commerçaient] avec d’Espagne avoient [avaient] besoin de réaliser leurs métaux précieux pour continuer leur commerce, et acheter marchandises qu’ils devoient [devaient] donner en échange contre de nouveaux métaux, or les piastres qu’on ne considéroit [considérait] en France que comme une marchandise, n’y avoient [avaient] pas cours pour une valeur égale à leur prix intrinsèque: Elles contiennent d’argent fin, selon les essais de Macé de Richebourg, (Ruelle oper. des changes p. 390.) pour 5 liv. 9 s. 7 d. mais elles se ressentaient même en France de la baisse de leur valeur en Espagne, en sorte qu’elles n’y valoient [valaient], et n’y valent encore que de 5 liv. 4 s. à 5 liv. 6 s. Il convenoit [convenait] donc au propriétaire de piastres de les porter à la Monnoie [Monnaie], soit en nature, soit en lingots, pour les échanger contre les espèces du pays.

[Translation]

   This excessive increase of national specie, which surprised and embarrassed the most enlightened and virtuous administrator of all France has had (De l'administration des finances de la France, vol. 3, chaps. 9 and 10) evaded all the calculations in nature. Indeed, there seemed to be little probability that that part of specie which only went through France and which came from Spain to be carried to England, Italy and the rest of Europe should be carried to the Mint beforehand in order to convert it into specie. France was seen to carry to India many piastres of Spain and no ecus of six livres. And yet, as the state made a profit of 1.25% on coinage, this profit was a loss for owners of ingots and piastres which were to come to foreign countries, and it is very difficult to understand why they resigned to it.
   But it is convenient to note that those nations who traded with Spain needed to realise their precious mental to continue their commerce and to purchase commodities which they had to offer in exchange for new metals. And yet the piastre, which was regarded only as a commodity in France, was not accepted there as of equal value to its intrinsic price. It contains fine silver, according the essays by Macé de Richebourg (Ruelle, Opérations des changes des principales places de l'Europe, p. 390.) for 5l. 9s. 7d., but it suffered even in France abasement of value in Spain, so that it was, and still is, of value 5l. 4s. to 5l. 6s. in France. It was therefore convenient for owners of piastres to carry them to the Mint, either as they are or in ingot, in order to exchange them for coins of the country.