Saturday 21 August 2010

Book 3, chapter 5, paragraph 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 274-275]

Les marchands qui donnèrent des lois au commerce dans les onzième et douzième siècles, ne crurent point encore avoir assez fait pour s’assurer d’un monopole contre les consommateurs, lorsqu’ils eurent hérissé de difficultés l’entrée du commerce et des arts, en exigeant un apprentissage de tous ceux qui voudraient les exercer, et en rendant cet apprentissage pénible, long et fastidieux; ils jugèrent convenable de se réunir en corporations, de se donner des chefs et des règlements, de convenir entr’eux d’une certaine subordination, et de fixer par une loi expresse le nombre de ceux qui pourraient exercer leur métier. Dans toute l’Europe presque toutes les branches de commerce se sont réunies de cette manière, leurs règlements ont été presque partout sanctionnés ensuite par l’autorité souveraine, et sont restés en vigueur, jusqu’à l’époque de la révolution pour la France, dans d’autres pays jusqu’à ce jour. Cependant chaque institution de corporation, est une ligue formée contre le consommateur et la société, en sorte que le Gouvernement, loin de les confirmer, aurait dû chercher à prévenir leur naissance, ou à les détruire, autant que cela pouvait s’accorder avec la liberté de tous (1).

[Translation]

The merchants who gave laws to commerce in the eleventh and twelfth centuries did not believe that there was much enough done to ensure them a monopoly against consumers, when they had made it difficult to enter into commerce and arts, imposing an apprenticeship upon all those who would like to engage in them, and making this apprenticeship painful, long, and disgusting. They judged it adequate to combine into associations, to create a leadership and regulations therein, to reach an agreement on certain subordination, and to have a rule specify the number of those who could engage in their trade. In almost all branches of commerce all over Europe, combinations were given birth to in this way; their regulations were later sanctioned almost everywhere by the sovereign authority, and were effective until the time of the revolution in France and have been so until today in other countries. However, every institution of association is a league formed against the consumer and the society, so that the government, far from sanctioning them, should have sought to prevent their establishment, or to dissolve them, as long as it conforms to liberty for all (1).