Tuesday 31 August 2010

Book 3, chapter 5, paragraph 11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 288-290]

   M.r Herrenschwand dans son discours sur la population, se plaint amèrement du déclin des manufactures quant à la perfection de leur travail. En Angleterre, assure-t-il, elles se détériorent à mesure que les impôts augmentent. Comme beaucoup de gens se plaignent avec lui, de ce que la qualité des étoffes et des autres marchandises devient chaque jour plus mauvaise, il est bon d’examiner ces réclamations. En général, c’est l’intérêt du fabricant qui invente une étoffe nouvelle, de la rendre fort belle et fort bonne, et de la destiner à la consommation des gens les plus riches et du meilleur goût, pour que ceux-ci lui en payent un prix proportionné à la valeur supérieure de sa marchandise. Tous ceux dont la fortune est inférieure à celle de ces premiers, veulent cependant les imiter , et se procurer des étoffes qui paraissent semblables à celles qu’ils ont mises à la mode, si elles ne sont pas telles en effet. Pour satisfaire cette seconde classe de consommateurs, tous les autres fabricants s’empressent d’imiter la manufacture nouvelle, mais d’une manière moins dispendieuse, avec des matériaux moins bons, et des soins moins exacts; la vente de ces étoffes nouvelles devient plus rapide, celle des plus parfaites se ralentit, parce que les riches ne veulent plus d’une marchandise qui ressemble à celle que tout le monde achète. Il se forme bientôt une nouvelle manufacture pour eux, et celle qu’ils ont abandonnée trouve souvent plus profitable, de faire elle-même, comme les autres, la contrefaçon de son premier ouvrage, et de travailler pour la masse du Peuple, que de continuer à mettre beaucoup de soin à sa fabrication. Le Peuple profite donc toujours, et à bon marché, de toutes les découvertes qu’on avait faites dans les arts pour servir les riches; tandis que ceux-ci peuvent toujours trouver des marchandises parfaites, et adaptées à tous leurs désirs, encore qu’elles ne portent point la même dénomination que portaient celles dont s’habillaient il y a cent ans leurs devanciers, et dont s’habillent aujourd’hui les classes inférieures de la société.

[Translation]

   Mr Herrenschwand in his discourse upon population complains bitterly of the decline of manufactures as to improvement of their production. In England, he declares, manufactures are on the decline the heavier taxes are. Since a host of men complain with him that the quality of textile and other commodities is going lower and lower day by day, it is good to examine these complaints. In general, it is the interest of the manufacturer that invents a new kind of textile, to make it extremely beautiful and good, and to make it good for men of the most wealth and best taste to consume, for these men to pay him a proportional price to its higher vale for it. All those who are inferior in fortune to these first class men, however, try to imitate them, and to obtain woollen textile which looked similar to that in fashion if it is not identical in fact. To satisfy this second class of consumers, all other manufacturers are anxious to imitate the new manufactory, but in a more economical way, with worse materials, and with less care. This new textile has a quicker sale, and the most perfect has a more slugish one, because the rich no longer demande a commodity which resembles that which every one buys. There soon comes to being a new manufactory for the rich, and the manufactory that they have abandoned often finds it more profitable to pirate its first work like others, for itself, and to work for the mass of the people, than to continue to produce with much care. Therefore, the people always profit, at a lower cost, from all discoveries made in arts to serve the rich. On the other hand, the rich can always find some commodities perfect and adapted to their desires, though their favourite textile does not carry the same denomination as does that in which their predecessors were dressed a century ago, or in which the lower class are dressed today.